Culture

Voici le rapport des jeunes à la lecture

© D.R

Lit-on vraiment ? Les réactions divergent dans les espaces dédiés à la lecture lors du 28ème Siel (Salon international de l’édition et du livre) à Rabat. Hormis ceux qui sont réticents ou accrochés à leur téléphone et ceux qui dorment même dans ces endroits, la majorité des témoignages abonde vers un constat.

Les bibliothèques sous forme d’arbre érigées dans les beaux espaces aménagés pour la lecture lors du 28ème Siel, qui en fait d’ailleurs l’une des particularités pour cette édition, donnent vraiment envie de lire. Sur place, les observations et propos recueillis laissent voir une réalité différente.

Lecture en domaine de recherche
A notre arrivée, un jeune était déjà installé. Hamza Charaï, professeur du cycle secondaire et doctorant chercheur issu d’Oujda, parle à un ami. A côté de lui, des livres et un boîtier contenant de la nourriture sont déposés par terre. Il accepte aimablement de nous parler. «D’habitude je suis un lecteur, c’est juste que je viens de manger, voilà pourquoi je ne lis pas», révèle-t-il à propos de l’instant de notre échange avec lui en précisant être un habitué du Siel où il prend connaissance des nouvelles publications. Quant à ses achats, il met en avant leur rapport à son domaine de recherche. «Je travaille sur l’éducation à travers le patrimoine. Celui-ci est une entrée pour l’innovation et la créativité afin de développer l’éducation», détaille-t-il en établissant une relation entre ses lectures et l’éducation. Le tout en livrant un autre constat.

Du calme pour lire
«Pour lire, je ne viendrai pas au Salon», tranche-t-il. A son sens, cet espace consacré à la lecture est fréquenté pour se reposer. «Quand j’ai vu ces pouffes, je les ai prises pour des meubles dédiés au repos et non à la lecture», avance-t-il. Cependant, cela ne «m’empêche pas de lire les glossaires des livres que j’ai achetés». Dans ce sens, il donne l’exemple du livre consacré au Salon sur le contexte d’évolution de l’enseignement au protectorat et après. «Ce qui m’intéressait c’est Mohamed Ben Hajoui Ettaalibi, ex-ministre de l’enseignement 1929-1930, qui avait une vision innovante en réforme du secteur», partage-t-il en se lamentant sur l’inexistence de bibliothèques dans certains foyers et établissements scolaires ainsi que sur l’absence de lectorat dans le monde arabe. A son tour, la jeune étudiante chercheuse en sociologie et psychologie Samira Nebgouri, en provenance de la capitale de l’Oriental, dit avoir «besoin de calme pour lire ce qui n’est pas le cas dans le Salon». Pour elle, le Siel «incarne la culture de lecture». A elle seule, la lecture «n’est pas encore une culture au Maroc bien qu’il y ait un lectorat». Son amie à elle, Yousra Tafraouti, jeune étudiante chercheuse, est du même avis. «Rares sont les jeunes qui lisent, ce sont souvent les étudiants qui le font pour des fins de recherche scientifique», indique-t-elle en rappelant être au Salon depuis la matinée. Ensemble, elles avaient déjà une idée sur les livres qu’elles veulent acheter avant de s’y rendre. «Une fois à la maison nous allons préparer notre recherche de doctorat tout en lisant minutieusement les livres que nous avons pu acheter au Salon», révèle l’étudiante qui aborde la sociologie numérique et l’intelligence artificielle, ainsi que tout ce qui a trait à la femme.

Un peu de tout
Quant à l’étudiante Saida Aoudecht, de Kénitra, c’est la première fois qu’elle vient au Salon qu’elle trouve «bien aménagé». A ses yeux, «le contenu est très riche dans tous les domaines même pour la recherche». «Dès que j’ai vu cet espace, il m’a attirée. Donc je m’y repose», reconnaît-elle en rappelant avoir lu des passages de livres dans les stands. «J’ai acheté des livres et je compte revenir pour acheter d’autres. Je lis un peu de tout. J’achète des romans et je lis à la maison, mais comme c’est la période des examens, je ne le fais pas beaucoup. Pour l’heure, je prépare ma recherche, donc je lis des livres en rapport avec mon domaine», avoue-t-elle. Pourvu que la lecture touche à d’autres sphères pour plus d’épanouissement.

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