Zakaria Ramhani explore les rapports entre le texte écrit sous différentes formes et le portrait comme symbole de l’identité individuelle depuis 2006. Cet artiste-plasticien expose ses dernières œuvres à l’Atelier 21 de Casablanca du 5 au 30 octobre . Dans ses toiles, il montre des mots et des phrases de dimensions et de couleurs variables qui se juxtaposent dans un style libre et expressif. «Au centre de la composition, ils forment les volumes et les traits communs des parties essentielles. Les yeux, le nez, la bouche, les oreilles, mais aussi les mains et la chevelure, sont reproduits selon l’agencement des lignes courbes et des lignes droites propres aux lettres alphabétiques arabes», a écrit Anne-Marie Belley, historienne de l’art. Zakaria Ramhani a développé un langage particulier où la graphie arabe ou latine est utilisée comme un geste pictural au service d’un ordre figural. Il explore dans ses œuvres des bribes de poésie, d’extraits de sourates du Coran, d’expressions populaires, de passages littéraires, de propos insignifiants, de pensées hasardeuses de termes inventés ou de lettres isolées. «Ramhani franchit les limites de l’abstrait pour composer la forme humaine avec des traits d’écriture. Comme dans l’art de la calligraphie, qui s’est aussi développé en dehors du précepte de la religion, l’artiste exploite le caractère ornemental et sentimental des lettres pour raconter des histoires», ajoute cette historienne. Ramhani est un peintre aux multiples aspects, écrivain, graffeur, calligraphe, scribe et conteur , il écrit des visages, à la fois insaisissables et reconnaissables, pour les uns comme pour les autres. Cette exposition de l’artiste est la première du genre au Maroc. En dépit de son jeune âge, 27 ans, Zakaria Ramhani mène une carrière internationale très remarquée. Cette année, il a été classé par Artprice, site spécialisé dans les adjudications, parmi les dix meilleurs artistes au monde de moins de 30 ans. Né en 1983 à Tanger, Ramhani entre très tôt en contact avec la peinture à l’atelier de son père. Il obtient ensuite son diplôme d’enseignement en art plastique et ne tarde pas à abandonner la fonction publique pour se consacrer exclusivement à sa pratique artistique. Son travail a été présenté avec le British Museum de Londres à l’exposition Word Into Art, à la 8 ème édition de la Biennale de Dak’art, à la 11 ème édition de la Biennale du Caire, dans des foires internationales telles que ArtDubaï et Art Paris-Abu Dhabi. Ses œuvres ont fait l’objet de ventes publiques chez Christie’s à Dubaï et font partie de collections prestigieuses telles que celle de Alain Dominique Perrin, le Musée de Bank Al-Maghrib, de la Fondation Jean-Paul Blachère en France et de la Fondation Barjeel.