Le cap des 10 millions de touristes a été atteint en 2013, a annoncé Lahcen Haddad jeudi à Rabat. Le ministre du tourisme qui s’est félicité de la performance, sans préciser qu’elle intervient 3 ans en retard sur la date fixée dans l’agenda de la Vision 2010, a déclaré que les activités de loisirs ont progressé de 7% par rapport à leur performance de 2012. Il a précisé que le nombre total des touristes qui ont visité le Maroc l’année dernière s’est établi à 10.046.000 personnes dans le même temps que le nombre des nuitées s’est accru de 9%.
Haddad qui s’exprimait au cours d’un point de presse impromptu au sortir du Conseil de gouvernement hebdomadaire a expliqué que l’un des faits marquants de l’exercice précédent a été que la structure des arrivées par nationalité a totalement changé du fait du recul des marchés émetteurs traditionnels. Il a précisé que les marchés français et espagnols, jusqu’ici principaux émetteurs, n’ont progressé que de 4% au moment où le marché italien opérait une percée avec 15% de mieux, le britannique avec 12% et, où les touristes allemands revenaient à des niveaux proches de leurs anciennes entrées avec 13% de plus.
Le ministre qui a déclaré que la performance globale du secteur touristique est due pour l’essentiel aux visiteurs étrangers, a semblé minimiser les réalisations du tourisme intérieur et les perspectives qu’il est susceptible d’offrir comme amortisseur en cas de contrecoups de la conjoncture internationale.
Le ministre a affirmé que parallèlement à l’accroissement des arrivées, les nuitées totales réalisées dans les établissements d’hébergement touristique classés ont enregistré une hausse de 9% par rapport à la même période de 2012 (+11% pour les touristes non-résidents et +5% pour les résidents). Cette hausse a été qualifiée de quasi générale puisqu’elle a concerné presque toutes les grandes destinations et, en particulier Fès avec 20% de plus, Casablanca avec 10% et Tanger avec 7%.
Pour autant cette nouvelle distribution qui marque la montée en puissance de l’une des capitales historiques telles que Fès n’a pas empêché Marrakech et Agadir – deux destinations phares – de totaliser 65% des nuitées. Cependant le taux d’occupation des établissements d’hébergement reste à peine honorable en n’enregistrant que 3 points de mieux que celui de l’année 2013, soit en se situant à 43% en 2013.
La contre-performance est plus marquée au niveau des recettes. Les activités touristiques n’ont en effet généré que 57,5 milliards de dirhams l’année dernière, ce qui marque un recul de 0,5%. Un faux-pas sur lequel ne s’est pas expliqué le ministre. Mais cependant une contre-performance qui interpelle car le tourisme est l’un des grands leviers de la croissance, le 2ème contributeur au PIB et le 2ème créateur d’emplois. Il entre en effet dans 8% de la formation du PIB environ et emploie quelque 500.000 personnes.
Salué comme une réalisation insigne des activités des loisirs, le cap des 10 millions de visiteurs était inscrit dans les faits depuis 2011 où le nombre des arrivées s’est situé autour de 9,34 millions. En 2012, ce nombre a encore progressé à 9,37 millions. Comme ces deux années passent pour difficiles pour cause de crise financière en Europe, le frémissement observé en 2013 laisse prévoir un renforcement de l’embellie du tourisme marocain.
