Economie

2005, rien n’est encore perdu

Dans l’absolu, il est difficile de prétendre que rien ne se fait dans le secteur touristique. L’Administration bouge, des opérateurs privés se réunissent et débattent. Des dossiers sont ouverts et des solutions sont proposées souvent avec célérité. Mais il y a cependant deux démarches de l’esprit et du coeur qu’il convient de mettre en évidence. La première est celle de l’administration de tutelle et de certains opérateurs aux commandes de certaines associations. Elle privilégie l’évolution des choses dans le statut quo des mentalités et des moeurs patronales. La deuxième, dont le nombre des tenants s’élargit chaque jour, vise une application généreuse et passionnée des accords de la vision 2010. Pour eux, pour nous, il y a lieu d’abolir toutes les démarches du passé et ouvrir des voies nouvelles qui font appel à une imagination et un savoir-faire constamment renouvelés. Aucun obstacle aussi fort soit-il ne devrait résister à l’ambition et à la volonté de faire du Royaume une puissance régionale économique stable et pérenne.
Les conventions passées engagent bien entendu le gouvernement et le privé et sauf cas de force majeure, ces derniers ont des obligations de résultat vis-à -vis de tous les Marocains. Non, il ne s’agit pas d’a priori chaque fois que la preuve est apportée qu’il y a faute d’appréciation, négligence dans le suivi des dossiers et des chantiers ou velléité de squattage de l’élaboration et de la mise en oeuvre de la vision 2010.
En fait, la question majeure est la suivante : les équipes en place, ont elles le feu sacré et tous les moyens pour engager le Maroc, grâce à la locomotive du tourisme, sur la voie royale de la croissance économique à deux chiffres ou sont-elles obnubilées par les problèmes d’intendance et les performances à résonance politique?
Tout le monde savait depuis 2001, gouvernement et opérateurs privés, que l’exécution des accords sur le tourisme relevait du défi et qu’il fallait par conséquent provoquer une mobilisation des esprits, des volontés et des moyens matériels et humains pour les faire aboutir.
A la question de savoir comment la Malaisie a réussi son décollage grâce au tourisme, son ancien premier ministre a répondu simplement qu’il pilotait personnellement le comité de suivi et qu’il arbitrait quotidiennement les dossiers d’infrastructure de financement et de promotion.
2005 doit être l’année de tous les challenges. Les responsables publics et privés ont encore la possibilité de nous surprendre. Nous sommes de plus en plus nombreux à être persuadés qu’il leur suffit pour cela de prendre les mesures urgentes suivantes : D’abord compléter l’installation des CRT dans toutes les régions du Royaume et faire élire démocratiquement un conseil national du tourisme qui devra seul prendre en charge la politique du secteur. Ne dit-on pas que les habitants de la Mecque connaissent mieux que quiconque ses sentiers ?
Les CRT doivent disposer, au prorata de leur importance économique, de budgets et de ressources humaines dévolus actuellement au département du tourisme et à l’ONMT. Ce dernier devra de son côté terminer sa mue pour devenir un organe de décision collégiale. Ce n’est que dans la démocratie que s’épanouissent les individus et se stimulent les volontés, le tout administration a fait partout son temps.
Le budget 2005 de l’Etat devra inclure toutes les dispositions d’incitation fiscales et foncières prévues pour accompagner l’action des pouvoirs publics et des investisseurs privés. Le contenu de ces dispositions existe et le contrat programme en donne amplement le détail. Toutes les réformes souhaitées pour 2005 ne relèvent en fait d’aucune idée novatrice. Tout a été prévu. Il suffit de se mettre sérieusement au travail. Avec ardeur et à pas forcés. L’Etat devra autoriser les opérateurs à lever des fonds au Maroc et à l’étranger dans des conditions financières optimales.
Le transport aérien qui fait des progrès doit être encouragé à faire mieux, beaucoup mieux afin que l’open sky deviendra une réalité quotidienne, capable d’engorger les aéroports. Le statut des agences de voyages, fer de lance de la commercialisation du produit Maroc, devra cette année être amendé pour leur permettre de bénéficier de tous les attributs d’entreprises exportatrices ayant une fiscalité adéquate.
Depuis des décennies nous parlons de guichet unique et d’abolition de la bureaucratie, alors que nos concurrents accomplissent en silence les réformes nécessaires à leur décollage économique effectif. Résultat : la petite Tunisie (10 millions d’habitants) a dépassé le cap de 6 millions de visiteurs et notre soeur aînée l’Egypte les 8 millions. Sans clairon ni fanfare. Avons-nous le droit, après tant d’hésitations passées, de rater encore une fois le coche et méfions-nous car l’échec répété finit par devenir fatalité ?

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