Bien qu’elles aient affiché une hausse en valeur, la contribution des importations réalisées dans le cadre des accords de libre-échange dans le total des achats du Maroc continue de diminuer en 2022.
Nette consolidation des importations du Maroc effectuées dans le cadre des accords de libre-échange. En 2022, ces achats se sont affermis de 35,9 milliards de dirhams en amélioration de 20,9 % comparé à la même période de l’année précédente. A cet effet, les importations du Maroc établies dans le cadre de ses accords ressortent à 207,8 milliards de dirhams contre 171,9 milliards de dirhams en 2021. En dépit de la croissance relevée, la contribution de ses achats dans les importations totales continue de diminuer. Se référant au rapport annuel sur le commerce extérieur réalisé par l’Office des changes au titre de l’exercice2022, cette part est revenue à 28,2 % en 2022 contre 32,5 % une année plus tôt. Dans l’ensemble, l’essentiel de cet approvisionnement a été réalisé dans le cadre de l’accord avec l’Union européenne. En effet, 66 % des importations marocaines découlent par ce biais, soit des achats de l’ordre de 138,4 milliards de dirhams en hausse de 15,1 % comparé à l’année précédente. Dans le détail, la hausse des importations effectuées dans le cadre de l’accord avec l’Union européenne est portée principalement par la hausse de 15,1 % des importations originaires de l’Espagne (+5,3 MMDH), de 10,4 % en provenance de la France (+2,2 MM DH), de 16,7 % de l’Italie (+2,3 MM DH) et de 13,4 % de l’Allemagne (+1,8 MM DH). En outre, cette augmentation est attribuée en grande partie à la hausse simultanée des importations des demi-produits et des achats de produits alimentaires. Elles se sont en effet appréciées respectivement de 5,7 milliards de dirhams et de 5,5 milliards de dirhams en 2022. Il est à noter que le Maroc a importé 12,63 milliards de dirhams de voitures de tourisme dans le cadre de l’accord de libre-échange avec l’Union européenne. Ces achats marquent un repli de 2,2 % en glissement annuel. On note également une progression de 32,8 % des importations de produits chimiques de l’Union Européenne totalisant une valeur de 6,79 milliards de dirhams. On note également une hausse de 55,4 % des achats de papiers et cartons, ouvrages divers en papiers et cartons (5,87 MMDH) et 57,7 % de ceux de gaz de pétrole et hydrocarbures (5,07 MM DH). Captant 15,2 % du total des importations effectuées dans le cadre des accords de libre-échange, l’accord avec les États-Unis arrive en deuxième position devançant ainsi l’accord de la Turquie. En effet, les importations dans le cadre de l’accord avec les États-Unis se sont accrues de 11,9 milliards de dirhams pour atteindre un total de 31,5 milliards de dirhams. Cette hausse estimée à 60,8 % intervient sous l’effet des produits énergétiques. Les achats effectués dans ce sens ont atteint les 21,84 milliards de dirhams en amélioration de 10,83 milliards de dirhams par rapport à une année plus tôt (+98,4 %). Les produits alimentaires arrivent en deuxième position avec des importations de l’ordre de 5,77 milliards de dirhams. En parallèle, les importations effectuées dans le cadre de l’accord de la Turquie ont augmenté de 20,5 % ou soit des achats additionnels de l’ordre de 4,6 milliards de dirhams, au même niveau que 2021. Ainsi, le Maroc a importé 27,1 milliards de dirhams de marchandises dans ce sens. Il ressort que 71,3 % des importations originaires de la Turquie sont couvertes par cet accord contre 73,7 % une année auparavant. Pour ce qui est des importations bénéficiant de l’accord d’Agadir, elles se sont inscrites en hausse de 16 % se situant autour de 8,3 milliards de dirhams en 2022 contre 7,2 milliards de dirhams en 2021. La hausse concerne les importations originaires de tous les pays signataires de l’accord. Le rapport annuel sur les échanges extérieurs laisse apparaître une stabilité des achats effectuée dans le cadre de l’Association européenne de libre-échange (AELE) et ce après avoir enregistré une baisse de 4,1 % en 2021. Les importations réalisées à ce niveau s’établissent à 2,4 milliards de dirhams en 2022. En commentant cette évolution, l’Office des changes indique que la baisse de 166 millions de dirhams des importations originaires de la Norvège et celle de 2 millions de dirhams de l’Islande ont été compensées par une hausse de 172 millions de dirhams des achats originaires de la Suisse et de 2 millions de dirhams de ceux du Liechtenstein. Globalement, les échanges commerciaux du Maroc s’effectuent à hauteur de 58,8% avec l’Europe. 84,2% de ces échanges sont réalisés avec les pays de l’Union européenne. « Les échanges avec l’Europe se chiffrent à 685,8 milliards de dirhams en 2022 contre 543,8 milliards de dirhams en 2021 soit une augmentation de 26,1 % ou +141,9 milliards de dirhams », relève-t-on de la publication de l’Office des changes. Et de préciser que « le poids de ces échanges dans le total des échanges du Maroc baisse, passant de 63,4 % en 2021 à 58,8 % en 2022 ». La répartition par pays place l’Espagne en tête des partenaires commerciaux, soit 27,4 % des parts.
La France arrive en deuxième position captant ainsi 23,1 % des échanges commerciaux réalisés avec le Maroc, suivie de l’Italie (7,7 %), la Turquie (7,2 %) et l’Allemagne (6,4 %). Se référant à l’Office des changes, les transactions avec ces pays ont progressé respectivement de 22,3, 29,1, 28,9, 30,3 et 33,3 %. Par ailleurs, les échanges du Maroc avec l’Asie enregistrent une progression de 59 % marquant ainsi une consolidation de 95,7 milliards de dirhams en 2022. Leur part dans le total des échanges s’est ainsi améliorée à 22,1 % contre 18,9 % une année plus tôt. « La Chine se positionne toujours en tête de nos partenaires asiatiques avec une part de 30 % en 2022, toutefois en baisse par rapport à 2021 (40,2 %) », souligne l’Office des changes. Et d’ajouter que « les échanges commerciaux avec la Chine poursuivent leur progression, et ce, pour la onzième année consécutive. Avec une valeur de 77,4 milliards de dirhams en 2022, ils affichent une hausse de 18,7 % ou +12,2 milliards de dirhams par rapport à 2021 ». A noter que les transactions effectuées avec les autres principaux partenaires asiatiques enregistrent des augmentations en 2022. On relève une hausse de 180,8 % pour l’Arabie Saoudite (+31,2 MMDH), 59,4 % pour l’Inde (15,4 MMDH), et 47,8 % pour les Emirats Arabe Unis (5,1 MMDH). Pour ce qui est des échanges avec l’Amérique, ils se sont appréciés de 49,9 MMDH en 2022 (+51,2 %) et ce suite à l’augmentation de 25,6 MM DH des échanges avec les États-Unis, de 6,9 MMDH avec l’Argentine et de 6,5 MMDH avec la Trinité et Tobago. Pour ce qui est de l’Afrique, les échanges poursuivent leur trend haussier se renforçant de 18,4 MMDH en 2022. L’Égypte demeure pour la quatrième année consécutive le principal partenaire africain du Maroc, suivie de l’Afrique du Sud qui était classée huitième pays partenaire du Maroc en 2021, du Djibouti, de la Tunisie et de la Côte d’Ivoire. Selon l’Office des changes, ces cinq pays représentent près de la moitié des échanges avec l’Afrique (48,1 %). Quant aux échanges avec l’Océanie, ils restent limités et représentent 0,3 % des échanges marquant une baisse de 464 millions de dirhams. Ce repli est en effet généré par le recul des échanges avec l’Australie de 804 millions de dirhams compensé toutefois par la progression des échanges avec la Nouvelle Zélande de 319,1 millions de dirhams.
En 2022, le Maroc continue d’être déficitaire vis-à-vis de l’Europe, de l’Asie et de l’Amérique . En ce qui concerne l’Europe, on note un creusement de 29,7 %. Ainsi, le déficit commercial avec ce continent est passé en une année de 104 milliards de dirhams à 134,9 milliards de dirhams en 2022. Cet écart s’explique par la détérioration de 9,2 MMDH de la balance commerciale avec la France, de 7,8 MMDH avec l’Espagne et de 5,4 MMDH avec la Fédération de Russie. Par ailleurs, le déficit commercial vis-à-vis de l’Asie se creuse de 48,9 MMDH pour s’établir à 133,2 MMDH en 2022 contre 84,3 MMDH en 2021. Une situation qui s’explique par l’aggravation de 31 MMDH du déficit commercial vis-à-vis de l’Arabie Saoudite et de 11,9 MMDH de la Chine. On relève également une dégradation de 35,2 MMDH du solde commerciale avec l’Amérique. Le déficit relevé dans ce sens est de 58 MMDH contre 22,8 MMDH une année plus tôt. En outre, l’excèdent du Maroc vis-à-vis du Brésil a baissé en 2022 de 6,5 MMDH. Cet excèdent a doublé pour l’Afrique passant de 6,2 MMDH en 2021 à 13,3 MMDH en 2022. Ce surplus provient essentiellement de l’augmentation de vis-à-vis du Djibouti, de la Mauritanie, du Sénégal et de la Côte-d’Ivoire. Notons que l’excédent commercial avec l’Océanie baisse de 1,8MMDH pour s’établir à 597 MDH contre 2,4 MMDH une année auparavant.
Les échanges commerciaux en bref
En 2022, les transactions commerciales du Maroc avec le reste du monde ont progressé de 35,9 % pour atteindre une valeur de 1.166 milliards DH contre 858 milliards DH en 2021. Cette croissance est portée conjointement par les importations (+39,5 %) et les exportations (+30,1 %). Ainsi, le solde commercial se dégrade de 109,7 milliards DH, il s’établit à 308,8 milliards DH en 2022 contre 199,2 milliards DH une année auparavant.
Envolée des importations énergétiques
En 2022, les importations de marchandises s’élèvent à 737,4 MM DH en augmentation de +208,9 MM DH par rapport à 2021. Parallèlement en volume, elles s’inscrivent en hausse de 4 % atteignant 62,920 millions de tonnes en 2022 contre 60,472 millions de tonnes en 2021. La hausse générale des importations est en grande partie attribuable aux achats de produits énergétiques qui ont plus que doublé en 2022, pour atteindre les 153,2 MM DH contre 75,8 MM DH une année auparavant. Les importations de gas-oils et fuel-oils affichent la plus forte croissance. Elles représentent à elles seules plus de la moitié de la hausse des approvisionnements en produits énergétiques.
Les phosphates, 1er exportateur
Pour la deuxième année consécutive, les exportations de marchandises (exprimées FAB) évoluent à la hausse et affichent une croissance de 30,1 % pour s’établir à 428,6 MM DH. Les phosphates et dérivés dont les exportations progressent de 43,9 % pour atteindre 115,5 MM DH en 2022, deviennent le premier secteur exportateur devançant le secteur automobile. Ces exportations contribuent à hauteur d’un tiers (+35,5 %) à la hausse des exportations globales.