Agadir a abrité lundi la deuxième édition du forum de l’aquaculture
Selon les données présentées lors de la deuxième édition du forum de l’aquaculture tenue lundi à Agadir, 290 projets aquacoles localisés dans 5 régions à fort potentiel aquacole sont en cours d’installation et qui ciblent une production de 195.375 tonnes pour un investissement de 6.765 MDH. Ceux-ci prévoient la création de 4.330 emplois directs et indirects.
Tenu sous le thème «L’aquaculture marine au cœur des clusters côtiers» sous la présidence de Mohamed Sadiki, ministre de l’agriculture, de la pêche maritime, du développement rural et des eaux et forêts, le forum a permis de s’arrêter sur l’évolution que connaît le secteur aquacole au niveau national, et qui est en train de connaître une véritable mutation et un ancrage dans les régions à fort potentiel.
«La stratégie Halieutis lancée par Sa Majesté le Roi en 2009 place l’aquaculture au cœur de la politique de développement du secteur halieutique marocain et connaît aujourd’hui une mutation importante, grâce aux différents projets et chantiers lancés à travers les côtes du Royaume du Maroc. Notre ambition est de dynamiser l’essor de ce secteur, tout en l’articulant intelligemment avec les défis de demain, en l’occurrence ceux de la planification maritime, de la formation, de la croissance bleue, de la préservation de l’environnement marin et de la maîtrise des nouvelles technologies», a souligné M. Sadiki dans son allocution d’ouverture.
Et de poursuivre que «l’organisation de ce forum, après une première édition réussie, tenue en novembre 2019, reflète l’intérêt grandissant que suscite la filière aquacole, un secteur nouveau, dynamique, en plein essor et pour lequel nous présageons un avenir porteur d’opportunités et de croissance».
La portée de cette rencontre tient essentiellement à créer et stimuler les synergies et les complémentarités nécessaires entre les investisseurs aquacoles et les professionnels de différentes filières, aussi bien productives que de services, pour promouvoir et consolider des clusters côtiers, dans le but de contribuer à la structuration et au développement de l’économie bleue au niveau du Royaume, notamment à travers le partage des expériences, du savoir et savoir-faire, et la contribution à l’enrichissement des échanges et des débats autour de sujets et questions concernant les différents maillons de la chaîne de valeur de l’aquaculture.
Cadre réglementaire et de la planification du littoral
10 plans aquacoles ont été réalisés dans une démarche de co-construction pour assurer le développement durable du secteur dans 8 régions littorales du Royaume. Ils mettent en exergue les potentialités considérables des différentes régions qui seront érigées en de véritables pôles de développement et d’intégration. Réalisée sur plus de 1.900 km du littoral national, cette planification aquacole a permis d’identifier les espaces favorables à l’aquaculture marine dans toutes ses composantes, de dresser la typologie d’une offre aquacole nationale et d’offrir des opportunités d’investissement viables.
Cette planification aquacole a pu définir un potentiel de production global de plus de 300.000 tonnes, dont environ 20% prévu dans la région de Souss-Massa, estimé à 62.655 tonnes.
Nouvelle offre aquacole dans le pipe
L’ANDA a lancé juin dernier un appel à manifestation d’intérêt pour la réalisation de nouveaux projets aquacoles et à l’issue duquel 100 projets ont été retenus pour une production prévisionnelle de 100.000 tonnes/an. Ces projets concernent les régions de Dakhla-Oued Eddahab, Guelmim-Oued Noun, Souss-Massa, Tanger-Tétouan-Al Hoceima et l’Oriental. Par ailleurs, cinq nouveaux plans d’aménagement aquacole régionaux sont réalisés au niveau des régions de Guelmim-Oued Noun, de Laâyoune Sakia El Hamra, de Casablanca-Settat, de Marrakech-Safi et de la lagune de Marchica. Ces plans d’aménagement aquacole ont fait ressortir un potentiel aquacole dépassant les 8.000 hectares.
220 millions DH pour la recherche scientifique
Des efforts considérables ont été déployés pour le renforcement des moyens de la recherche scientifique, en vue d’un meilleur accompagnement du secteur aquacole à l’échelle nationale. Ainsi, une enveloppe globale de plus de 220 millions de dirhams a été mobilisée dans plusieurs projets de renforcement de la recherche, notamment la mise en place d’une ferme et d’une écloserie expérimentale à Dakhla, l’installation d’une écloserie de coquillages expérimentale à Amsa (Tétouan), et le lancement de la construction d’une vedette océanographique pour l’appui aux études de faisabilité des projets aquacoles des opérateurs privés.
Inclusion sociale et renforcement des capacités
Pour accompagner efficacement les porteurs de projets, en particulier les jeunes entrepreneurs et les coopératives des marins pêcheurs, le département de la pêche maritime (DPM) et l’ANDA ont mis en œuvre un programme d’appui financier et technique au profit de 116 projets aquacoles à caractère social. Ces projets ont mobilisé un investissement de l’ordre de 129 millions de dirhams (apport du DPM). Ces porteurs de projets bénéficient ainsi de l’acquisition des équipements nécessaires à l’installation de leurs projets. L’équipe de l’ANDA met à leur disposition un encadrement administratif et technique approprié depuis les premières phases de cette action.
De plus, le Conseil régional de la région de Souss-Massa a engagé environ 20 millions de dirhams pour le financement des projets aquacoles à caractère social et des plateformes de valorisation et de commercialisation de coquillages prévues dans cette région.
Les projets aquacoles portés par les jeunes entrepreneurs et les coopératives de pêcheurs artisans de la région bénéficieront d’une prime d’investissement à hauteur de 20% du montant de l’investissement plafonnée à 2 millions de dirhams pour chaque projet.
Quant aux projets de plateformes, la prime à l’investissement est de l’ordre de 20% de l’investissement de chaque projet (plafonné à hauteur d’1,2 million de dirhams).
Par ailleurs, le département de la pêche maritime du ministère de tutelle et le Conseil régional de la région de Souss-Massa se sont engagés à appuyer un projet de pôle aquacole à Tiguert, région de Souss-Massa, à hauteur de 10 millions de dirhams chacun. Ce projet, dont l’investissement total s’élève à 38 millions de dirhams, porte sur l’installation d’unités de conditionnement et de valorisation des moules d’élevage. Ce programme d’appui technique et financier à finalité d’inclusion sociale est accompagné d’un plan de renforcement des capacités des porteurs de projets.
En effet, un programme de formation, théorique et pratique, au métier d’aquaculteur, qui cible les jeunes entrepreneurs ainsi que les membres de coopératives, a été lancé par l’ANDA, en partenariat avec le DPM, ce qui a permis la mise en place de trois fermes pédagogiques à Dakhla, Agadir et Ras Al Ma (Nador).
Cette action a été renforcée par le lancement d’un projet d’appui au développement des métiers d’aquaculture au Maroc porté par le DPM, l’ANDA et l’Organisation des Nations Unies pour l’Alimentation (FAO) pour un montant total de 2,5 millions de dollars, financés par les ambassades du Royaume de Norvège et du Royaume des Pays-Bas au Maroc. Ce projet prévoit l’installation d’une station de démonstration et de formation pour la pisciculture à Sidi Ifni.