7.327 TPE acceptent les paiements via M-wallet

Selon le bilan dressé par Bank Al-Maghrib au titre de l’exercice 2022

Paiement électronique : L’usage des M-wallet reste limité au transfert d’argent. Une réticence se fait en effet sentir pour les paiements du fait notamment de la faible adhésion des commerçants acceptants.

«En dépit de l’évolution des M-wallet, leur usage reste en effet timide». Un constat établi par Hiba Zahoui, directrice de la Supervision bancaire au sein de Bank Al-Maghrib, lors d’un point de presse tenu lundi à Casablanca pour la présentation du rapport annuel sur la supervision bancaire. Interrogée sur l’évolution du paiement mobile au Royaume, la responsable a fait part de plusieurs freins qui bloquent l’essor de ce moyen de pays au niveau national. En gros, l’usage reste limité au transfert d’argent. Une réticence se fait en effet sentir pour les paiements du fait notamment du manque d’adhésion des commerçants acceptants. Pour ce faire, des «incentives» doivent être mis en place en vue d’encourager les commerçants à s’y mettre et briser la barrière psychologique du «cash». De même, pour diffuser cet instrument à une grande marge de la population, la représentante de Bank Al-Maghrib estime qu’il est temps de numériser certains paiements et les faire passer par les « M-wallet » et ce à l’instar des aides gouvernementales. En effet, le M-wallet ou autrement dit le paiement mobile est défini « comme étant un moyen de paiement embarqué sur un téléphone mobile, interopérable et en temps réel, émis soit sur un compte de paiement tenu par un établissement de paiement, soit sur un compte bancaire tenu par une banque. Il permet de réaliser, de manière électronique et dématérialisée, le transfert d’argent et le paiement.

En vue d’encourager les commerçants à contribuer au développement de ce chantier, Bank Al-Maghrib a initié des actions réglementaires à l’instar de celles visant à réduire les formalités d’enrôlement des commerçants acceptants. » Nous n’exigeons plus d’avoir un registre de commerce. Un commerçant de proximité ou une petite épicerie n’ayant pas de registre de commerce peut devenir un commerçant acceptant. Il suffit juste que l’établissement de paiement s’assure de son honorabilité et qu’il va offrir ce service avec la sécurité nécessaire pour les usagers» , indique Mme Zahoui.

Dans l’attente d’un bilan détaillé de cette activité et qui sera relaté dans un prochain rapport de Bank Al-Maghrib spécifique à la surveillance et moyens de paiement, un petit aperçu a été donné dans la récente publication de BAM. Se référant au rapport annuel sur la supervision bancaire, le nombre de comptes ouverts par les commerçants acceptants en 2022 a progressé de 21 % pour s’établir à plus de 49.000, soit une part stable à 1 % dans la structure globale des comptes de paiement. S’agissant de l’évolution de l’équipement des commerçants par des terminaux de paiement électronique, le parc ressort à 72.764 terminaux en 2022 dont 81 % sont actifs contre 73 % en 2021. Aussi, le parc de TPE acceptant les paiements via Mobile-Wallet s’est situé à 7 .327 contre 7 .053 en 2021. Il est à noter que le nombre de commerçants équipés de TPE a évolué de 17 % pour atteindre 62 .704, dont près de 46.000 sont actifs.

Ils sont installés principalement au niveau de la région de Casablanca-Settat, qui représente plus de 35 % du parc total, suivie de Marrakech (18 %), Rabat (14 %) puis Tanger et Agadir (8 % chacune). La ventilation par type de commerce fait, en outre, ressortir le secteur de la restauration en première position avec une part s’élevant à 13 %, suivi des pharmacies (12 %), l’hôtellerie (8 %), les supermarchés et les magasins de prêt-à-porter (7 % chacun) puis les stations-service (4 %).