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A combien se monte un crédit à échéance ?

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Les banques ont lâché du lest concernant les conditions de financement

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Si l’on ne prend en compte que le paramètre lié à la durée du crédit, il est clair que la somme des intérêts à payer s’élève au fur et à mesure que la durée s’allonge.

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Pour contracter un crédit, les emprunteurs font attention surtout aux taux d’intérêt proposés par l’établissement de crédit et ils ont parfaitement raison quand on sait qu’une variation de 50 points de base peut faire gagner à un client des dizaines de milliers de dirhams.

Toutefois, d’autres paramètres doivent être pris en compte, comme la durée du crédit, l’assurance décès-invalidité ou encore les frais de dossier. Si l’on ne prend en compte que le paramètre lié à la durée du crédit, il est clair que la somme des intérêts à payer s’élève au fur et à mesure que la durée s’allonge. Les autres charges relatives aux frais de dossier et d’assurance viennent alourdir la facture. Ainsi, le coût du crédit englobant aussi bien les mensualités que ces charges peut atteindre jusqu’au double du montant demandé.

Il faut savoir tout d’abord que les banques ont lâché du lest concernant les conditions de financement. Avec l’allègement des trésoreries bancaires et l’amélioration du déficit de liquidité, les banques n’ont plus vu nécessaire de continuer à resserrer leur politique d’octroi des crédits.

Prenons comme exemple un individu qui souhaite acquérir un bien immobilier de 1,5 MDH, financé entièrement à crédit, sur une durée de 25 ans.

Avec un taux en vigueur actuellement de 5,3% HT, proposé par une banque, l’emprunteur devra supporter une mensualité de 9.033 DH.

Ainsi, le coût global du crédit s’afficherait donc à 2,7 MDH pour 1,5 MDH emprunté initialement, cela sans compter les charges annexes. Ce qui revient à dire que rien que le montant cumulé des intérêts s’élève à 1,2 MDH, soit 80% supplémentaires que le montant emprunté. A cela devraient s’ajouter d’autres charges comme les frais de dossier et l’assurance décès-invalidité. En prenant l’exemple d’une banque de la place qui facture ces deux paramètres à 4.400 DH et 61.500 DH respectivement, l’emprunteur rembourse au final un montant de près de 2,8 MDH. Toutefois, si ce même client prend un crédit du même montant avec les mêmes conditions, sauf celle concernant la durée, qui supposons est fixée à 15 ans, l’emprunteur aura à supporter une traite de 12.097 DH, soit un montant global des intérêts de 677 MDH.

Au final, le coût du crédit devra atteindre 2,17 MDH. Comme la durée du crédit est moins longue, la prime de l’assurance décès-invalidité se réduit également, tandis que les frais de dossier, eux, restent au même niveau.

Ainsi, avec une prime d’assurance limitée sur 15 ans à 35 000 DH et des frais de gestion du dossier de 4400 DH, le coût global se chiffre ainsi à 2,2 MDH.

Qu’en est-il du crédit conso ?

argent-liquide-dirham-marocainLe même constat vaut pour le crédit à la consommation. En effet, un crédit de 30.000 DH contracté sur une durée de 2 ans, pour un taux de 8%, donne lieu à une mensualité de 1.357 DH. En y additionnant les frais d’assurance et de dossier, le coût global du crédit se monte à 34.460 DH, soit 15% de plus que le montant demandé. Si cette durée est de 5 ans, la traite due sera de 608 DH par mois, pour un coût global de crédit de 37.000 DH, soit 23% de plus que la somme initiale prêtée. In fine, l’on peut confirmer alors que plus la durée du crédit s’allonge, plus le coût final s’élève. Il est fortement recommandé de réduire cette durée, pour atteindre le niveau maximum de mensualité qu’il peut supporter. Mis à part cela, il ne faut pas hésiter à saisir les offres promotionnelles des banques, ou encore faire jouer la concurrence entre banques pour obtenir un taux de crédit plus intéressant.

Il faut souligner aussi que lors de la contraction d’un crédit, les établissements de crédit imposent de contracter une assurance décès invalidité auprès d’eux-mêmes, sachant qu’ils disposent déjà des conventions avec des compagnies d’assurance. Or, un client a la possibilité de souscrire à ce type d’assurance auprès d’un assureur de son choix, sans se voir imposer cette assurance par sa banque ou sa société de financement. Un autre paramètre est à prendre en compte au cas où le client souscrit à ce produit d’assurance auprès de sa banque : il s’agit du paiement même de cette prime. En fait, il faut opter pour un paiement réparti sur toute la durée du contrat de crédit plutôt qu’en «one shot» car, si le client opte par la suite à un remboursement anticipé, il ne pourra plus récupérer le prorata de la prime d’assurance sur la durée restante, puisque la prime, une fois payée, n’est plus remboursable.

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Le crédit à taux variable nettement plus intéressant actuellement

Le taux fixe est largement plébiscité par les emprunteurs. Ils le considèrent comme une prémunition contre une éventuelle remontée des taux au cas où ils optent pour le taux variable. Sauf que ces dernières années, le taux variable est devenu beaucoup plus intéressant parce qu’il se situe à quelques points de base en dessous du taux fixe.

Et pour cause, le taux moyen pondéré des opérations de prêts et emprunts sur le marché interbancaire, référence pour la fixation du taux variable, se situe actuellement à un niveau légèrement supérieur à 2%, alors qu’il était de 3% en septembre.

Ainsi, le taux variable qu’on peut obtenir pour un crédit immobilier, varie actuellement entre 4,10 et 4,60%, en fonction du profil risque que présente le client. Notons qu’une année auparavant, les établissements bancaires appliquaient un taux qui se situe entre 4,60 et 5,10%. En reprenant notre exemple d’un bien immobilier coûtant 1,5 MDH, financé à crédit à 100%, mais au taux variable de 4,6%, la mensualité ressort à 8.422 DH contre 9.033 DH pour un taux fixe de 5,3%.

Ce qui représente au terme de la durée du crédit une économie de 183.000 DH. Aussi, en optant pour le taux variable, le client ne doit pas hésiter à renégocier son taux de crédit si les taux en vigueur affichent une baisse sensible sur une période donnée.

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