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À la demande de la CGEM : L’augmentation du SMIG sera-t-elle reportée?

© D.R

“Les mesures que nous proposons dans le cadre de la relance nous permettront de préserver notre appareil productif et d’éviter une récession durable dont on a peur”

En dehors du préjudice que porte le Covid-19 au tissu économique, la pandémie a réussi à consolider le lien entre le secteur public et privé. La confiance entre les opérateurs et l’administration semble s’être installée entre ces deux parties. Chose qui malgré les dispositifs déployés auparavant n’a pu être atteinte. Le rapprochement prend forme. C’est d’ailleurs ce que confirme Chakib Alj, président de la Confédération générale des entreprises du Maroc (CGEM), lors d’un point de presse tenu mercredi 27 mai par visioconférence.

“Cette crise a fait que nous avons eu des contacts réguliers et permanents avec certains membres du gouvernement. L’écoute et la compréhension ont été dominantes. Cela nous a permis de créer une confiance et un dialogue et bien sûr un partenariat. Nous avons pu, en effet, régler beaucoup de problèmes qui prendraient normalement des mois et des années. De même, nous avons réglé des choses importantes, dans le cadre du CVE, en quelques jours seulement”, relève-t-on du président de la confédération. Cette visioconférence a été une occasion de détailler certains points du plan de relance élaboré par le patronat mais également de débattre des sujets en lien avec la reprise économique qui démarre progressivement au niveau national.

Préservation des emplois

Bien que la relation entre le secteur privé et public penche vers la réconciliation. Des dossiers créent toujours des embrouilles entre les deux parties. Citons dans ce sens le non-respect des engagements pris dans le cadre du pacte social tripartite signé en avril 2019 entre la CGEM, les partenaires sociaux et l’Etat. Le patronat ayant rempli à ce jour presque l’ensemble des engagements, décide de ne pas remplir le dernier qui lui incombe pour le moment. Il s’agit en effet de l’augmentation de la deuxième tranche du SMIG qui initialement a été prévue pour juillet 2020. C’est officiel, cette hausse n’aura pas lieu cette année. Une lettre a été adressée par la CGEM pour demander officiellement un report du fait de la conjoncture actuelle. Le patronat œuvre ainsi dans une logique de préserver les emplois et les entreprises mais avec une réserve sur la conduite des autres parties prenantes sur ce dossier.

“Dans le cadre d’un déséquilibre en termes de respect des engagements mutuels qui affaiblit cruellement la pérennité du secteur privé et suite au choc induit par le Covid-19, il est logique que l’on demande le report et non pas l’annulation de la deuxième tranche du Smig, et ce jusqu’à ce que le gouvernement ouvre le chantier pour compléter l’arsenal juridique social dans le cadre du dialogue social tripartite”, explique dans ce sens Hicham Zouanat, président de la Commission sociale de la CGEM. Il est à rappeler que dans le cadre de ce pacte social, la CGEM a procédé en juillet 2019 à l’augmentation de la première tranche du SMIG et des allocations familiales au moment où l’autre partie n’a jusque-là pas réglé les priorités sur lesquelles ils se sont engagés, à savoir: la publication du décret de l’article 16 du code du travail, la programmation du projet de loi organique qui réglemente le droit de grève et le lancement de la consultation avec les partenaires sociaux pour l’amendement du code du travail.

Un plan de relance patronal “intégré et équilibré”

Le Covid-19 est aujourd’hui une réalité inévitable. Le plus judicieux c’est de s’adapter à ce contexte et maintenir l’activité en respect absolu des exigences sanitaires. “Nous devons nous habituer à vivre avec ce virus. C’est quelque chose que nous devons intégrer dans notre réflexion présente et future”, fait savoir M. Alj. Le porte-parole du patronat indique que le tissu entrepreneurial est très sensibilisé à cette nouvelle donne. Les entreprises se sont engagées pour adopter toutes les précautions sanitaires nécessaires pour la préservation de la santé de leurs salariés. La CGEM a mobilisé depuis le début de la crise toutes ses instances en vue de mettre en place des guides sanitaires, de faciliter l’approvisionnement en masques et équipements.

Et ce n’est pas tout, un travail en interne a été engagé pour élaborer une proposition de plan de relance qui selon le président de la confédération se veut ambitieux, intégré, cohérent et équilibré. “Les mesures que nous proposons dans le cadre de la relance nous permettront de préserver notre appareil productif et d’éviter une récession durable dont on a peur”, apprend-on de M. Alj. Certes, cette feuille de route est venue répondre à des urgences imposées par la conjoncture actuelle, mais rebondit également sur des dossiers antérieurs, voire des défis qui existaient bien avant le Covid-19. Citons à cet effet la stimulation de la demande made in Morocco, le maintien de l’accélération de la commande publique, l’intégration de l’informel, la simplification de la relation entre l’Etat, le citoyen et l’entreprise ainsi que l’inclusion financière et les délais de paiement.

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Gestion de la masse salariale : Première mesure phare préconisée par la CGEM

Le plan de relance proposé par la CGEM s’inscrit dans le cadre d’un pacte signé entre l’Etat, le secteur privé et les différentes parties prenantes. Ce dispositif repose sur 7 mesures phares dont la gestion de la masse salariale. Cette mesure porte sur l’introduction du chômage partiel à partir du 1er juillet et ce sur une durée d’une année pour les entreprises en difficulté. Il est question de partager les coûts entre l’employeur, l’employé et l’Etat. La configuration envisagée est que l’entreprise supporte jusqu’à 50% du salaire, l’Etat prendra en charge les 50% restants plafonnés à 3.000 dirhams.

Cette indemnité sera par ailleurs améliorée par une exonération de l’IR. Ce mécanisme est par ailleurs conditionné par le maintien de l’emploi (70% à 80%) ainsi que par le maintien des cotisations sociales. L’extension de l’AMO figure également dans le cadre des mesures prises. A cette disposition s’ajoutent les politiques d’achats publics et orientation contenu local, le maintien et priorisation des investissements, les dettes long terme conditionnées, les mécanismes pour la reconstitution des fonds propres et la TVA incitative à la demande et lutte contre l’informel.

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