Maroc Numeric 2013, le programme qui devait asseoir la mise en œuvre et l’usage des nouvelles technologies dans le pays, n’avance pas de manière homogène, a déclaré le ministre Abdelkader Aâmara au cours du 2ème forum sur le e-gov qui s’est tenu mardi à Rabat. Le ministre de l’industrie, du commerce et des nouvelles technologies qui a présidé cette deuxième rencontre sur les technologies de l’information aux côtés du chef de gouvernement et en présence de plusieurs de ses pairs et d’experts nationaux et étrangers a déclaré que, considérant ce programme , il est exclu qu’il soit abouti d’ci à la fin de l’année. Il a expliqué que si certaines composantes du dispositif telles que la transformation sociale –enseignement- et l’industrie ont progressé notablement, les téléservices ont au contraire faiblement avancé.
Or, a-t-il convenu, l’e-gov est au cœur du Maroc Numeric 2013 et il faut remettre sur le métier l’ouvrage. Il a ainsi annoncé que sa volonté est de s’atteler dès l’année prochaine à rattraper le retard pris. Il a également affirmé que le programme sera poursuivi et qu’il ne désespère pas de porter le niveau des réalisations à 60, voire à 70% des objectifs fixés.
Le ministre qui a semblé particulièrement attentif aux réclamations des consommateurs en ce qui se rapporte à la faible qualité des prestations informatiques -Internet notamment- a jugé que cette question est au centre de la problématique de l’extension de l’usage des NTI et qu’elle commande tout à la fois de nouveaux investissements en infrastructure et l’adoption de technologies de pointe telles que les fibres optiques.
Il a déclaré que l’investissement additionnel pour acquérir ces dernières devrait se monter à 36 milliards de dirhams dont la moitié pour la seule 4G. Il a précisé que les discussions en ce qui concerne l’octroi de nouvelles licences pour cette technique de communication nouvelle sont bien avancées. Le ministre a également affirmé qu’un moyen d’étendre l’usage des NTI est le mobile, comme cela se fait dans certains pays subsahariens, et que cette technique lui paraît d’un usage assez simple pour connaître un engouement certain. Il a ajouté que l’accroissement escompté de la demande est de nature à engendrer une augmentation de l’offre. Il a cependant tenu à dire que cette offre doit être de qualité car il ne sert à rien d’avoir informatisé 10.000 écoles dans le cadre du programme «Genie», d’avoir distribué 150.000 ordinateurs dans celui de «N@fida» et 65.000 aux étudiants d’«Injaz» si, à la réception, la qualité n’y est pas.
C’est pourquoi, a dit le ministre des nouvelles technologies, l’année qui court sera également dédiée à une évaluation dans le détail de ce qui a été entrepris et que ce faisant, on aura une plus nette image des points forts et des zones de faiblesse du programme Maroc Numeric 2013. Il a également affirmé que l’usage du satellite est un moyen de propagation de celui des NTI et que ces dernières gagneront à être dotées d’une agence dédiée – publique à son avis – agissant sous l’autorité du chef de gouvernement, ce qui «devrait permettre de plus grandes facilités d’interconnexion et de transversalité entre les différents intervenants». Abdelilah Benkirane a estimé, pour sa part, que l’informatique étant essentielle à l’insertion dans la mondialisation, il faut y entreprendre d’arrache-pied et si possible, dans les délais impartis. Il n’a pas manqué de saisir l’occasion pour répondre à ceux qu’il estime être ses contradicteurs. «Ils parlent, et moi aussi je parle», a-t-il déclaré.