Le secteur de la distribution et du commerce vit une situation particulièrement contrastée. D’une part, la grande distribution opère depuis quelques années une percée triomphale sur le marché, et les perspectives de son développement sont plus que prometteuses. D’autre part, la grande masse des petits commerces, particulièrement ceux de l’alimentation générale qui voient leur situation se dégrader. Une réflexion est engagée depuis quelque temps avec les différents opérateurs pour situer les problèmes qui bloquent le développement harmonieux du secteur. À quelques semaines de la tenue de la rencontre prévue le 11 fevrier à Rabat sur le thème « Commerce et ville », le département du commerce et de l’industrie vient de mettre en place une série de mesures pour la mise à niveau du secteur. Ces mesures visent l’amélioration de l’environnement de l’entreprise commerciale et de distribution. Au menu, la simplification des procédures liées à l’investissement, au financement de l’entreprise et à l’organisation générale du secteur commercial. Concernant les petits commerces, le programme comprend deux grands volets : lancement d’un programme de financement des commerçants de l’alimentation générale.
Et la mise en place d’une centrale d’approvisionnement pour les commerçants détaillants. Une première au Maroc, puisque l’approvisionnement pose un sérieux problème pour les petits commerces face à la concurrence de la grande distribution, plus puissante et mieux outillée pour affronter les contraintes du marché. À qui incombe la responsabilité de ce déséquilibre ? Le ministre du Commerce et de l’Industrie, M. Talb,i estime que « Le problème de la concurrence entre la grande distribution et les commerçants détaillants est un faux débat. Le problème réside dans le comportement des intermédiaires du marché du gros qui imposent leur diktat sur les petits commerçants. C’est cette structure que nous cherchons à combattre à travers cette mesure ». Concrètement, cette centrale d’approvisionnement se présente, selon la mouture élaborée par le ministère, en deux structures. La première est une centrale d’achat physique qui s’adresse directement aux commerçants de l’alimentation générale. 300 articles ont été référencés et vont alimenter la centrale. Les commerçants pourront bénéficier, dans le cadre de cette structure, d’une série de facilités en terme de paiement et de logistique. La seconde, une centrale d’achat virtuelle s’adresse aux fournisseurs et aux usines.
L’idée est de permettre à ces derniers de gérer leurs livraisons à distance. L’autre grand volet du programme ministériel concerne le financement des commerçants détaillants. Il s’agit au fait de la réactivation d’une convention signée il y a deux ans entre le ministère et la BP pour l’octroi de crédits de 40.000 DH destinés à la modernisation des épiceries. Ce programme n’a cependant pas rencontré le succès espéré. Et pour cause, cette mesure ne répondait pas aux besoins réels des épiciers qui veulent utiliser cet argent comme fonds de roulement et non pas pour embellir leur commerce. L’option retenue aujourd’hui redéfinit l’usage de ce prêt. Une moitié devra être consacrée à la modernisation du commerce et l’autre moitié pourra être utilisée comme un fonds de roulement. Correct.