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à la veille de la réouverture des frontières aériennes : Une trentaine de partenariats pour réanimer le tourisme marocain

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Le Maroc a perdu durant ces deux dernières années 20 millions de voyageurs et 90 milliards de dirhams en revenus en devises. Ces chiffres ont été en effet relevés par Fatim-Zahra Ammor, ministre du tourisme, de l’artisanat et de l’économie sociale et solidaire, lors de son passage mardi à la Chambre des conseillers.

La réouverture du paysage aérien national prévue lundi 7 février vient insuffler un brin d’optimisme chez les opérateurs touristiques. La reprise de l’activité aérienne est en effet synonyme de la réanimation de l’activité touristique au niveau national. Un secteur qui subit depuis plus de deux ans les aléas de la crise sanitaire. Au Maroc, ce levier stratégique de l’économie marocaine s’est vu fortement pénalisé par l’impact de la crise pandémique.
L’apparition de nouveaux variants, les mesures restrictives et la suspension des liaisons aériennes… autant de facteurs ayant atténué sensiblement la performance du secteur qui ambitionnait d’introduire le Maroc parmi les 20 plus grandes destinations mondiales. Cet objectif initialement fixé à l’horizon 2020 a été avorté par la propagation de la crise mettant en péril un demi-million de postes directs. Le secteur a vu ses arrivées en baisse de 79% en 2020 et 71% en 2021 comparé au niveau atteint durant la période d’avant-crise (2019).

Le Maroc a ainsi perdu durant ces deux dernières années 20 millions de voyageurs et 90 milliards de dirhams en revenus en devises. Ces chiffres ont été en effet relevés par Fatim-Zahra Ammor, ministre du tourisme, de l’artisanat et de l’économie sociale et solidaire, lors de son passage mardi à la Chambre des conseillers. Pour ne pas rater, cette fois-ci, le virage de la reprise et assurer, en bonne et due forme, la relance du secteur, le département de tutelle en concertation avec l’Office national marocain du tourisme (ONMT) a mis en place un programme en partenariat avec des voyagistes internationaux et compagnies aériennes. A cet effet, 35 accords ont été conclus avec 15 partenaires, en l’occurrence Global Caravan, FTI Touristik, Ryanair, EasyJet et Transavia. Le but étant d’assurer une forte reprise du tourisme et de drainer davantage de touristes étrangers durant cette période. De même, une campagne de communication pour promouvoir mondialement la destination «Maroc» est prévue sur des plateformes «voyages» de renom à l’instar de TripAdvisor et Expedia.

La période est propice pour rattraper la haute saison ratée

Le Maroc a en effet toutes les chances de réussir ce challenge après avoir raté la haute saison touristique en période de fin d’année. Les vacances de Pâques qui ne tarderont pas à venir notamment en Europe joueraient un rôle important pour rebooster l’activité touristique au Maroc.
Une destination très appréciée par les voyagistes européens, notamment en cette saison de l’année. Encore faut-il que la situation sanitaire se stabilise à l’échelle mondiale et que le risque d’apparition de nouveaux variants se dissipe. En parallèle, la tutelle mise gros sur le tourisme interne qui représente 30% des nuitées dans les établissements touristiques classés. Entre 2010 et 2019, le taux de croissance annuel du tourisme interne était de 7,6% comparé à 2,5% pour les touristes étrangers. Pour encourager ce pôle, il a été procédé au lancement d’une campagne de communication de grande envergure sous le thème «Ntla9aw f’bladna». Il a été également procédé à la création d’établissements touristiques qui prennent en considération le pouvoir d’achat des Marocains. Le ministère œuvre en partenariat avec le département des finances à la mise en place de chèques voyages pour alléger les dépenses voyages des ménages et redynamiser l’activité touristique au niveau local.

La tutelle à l’écoute des touristes

Pour la réhabilitation de l’offre touristique, le département du tourisme a articulé son action autour des conclusions tirées par l’ONMT dans le cadre des études entreprises pour cerner les attentes du touriste marocain et étranger. Ces investigations ont permis de déterminer le comportement des touristes et de sonder leurs attentes en ce qui concerne le tourisme culturel, écologique, rural, sportif, balnéaire et le MICE (tourisme d’affaires). Sur la base des données recueillies, la tutelle a encouragé l’investissement dans les produits touristiques demandés. Il a été procédé dans ce sens à la réorientation des directives de la SMIT pour mettre en adéquation l’offre et la demande. Pour ce faire, il a été procédé au triplement du budget de la SMIT pour atteindre les 450 millions de dirhams. Le ministère poursuit, par ailleurs, ses efforts d’accompagnement des entreprises touristiques à travers un programme de soutien spécifique notamment les TPME et les entreprises d’animation touristique. L’engagement étant de combler le manque existant dans ce sens. Une opération pilote est actuellement menée à Marrakech et à Agadir laquelle sera généralisée prochainement dans d’autres villes du Royaume.

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Tourisme culturel, Mice, écotourisme et tourisme rural

Les chantiers en cours…

La ministre a rappelé, lors de son intervention, le choix du Maroc en termes d’investissement et d’innovation pour abriter la première antenne de l’Organisation mondiale du tourisme à Marrakech. Une implantation, qui selon Mme Ammor, permettra de promouvoir la destination Maroc à l’échelle internationale. En parallèle, le ministère œuvre avec d’autres partenaires et collectivités locales pour améliorer l’attractivité du produit touristique national et adapter l’offre aux nouveaux besoins des touristes.
Pour ce qui est du tourisme culturel, il a été procédé à la poursuite de la participation de valorisation de 8 villes ancestrales telles que Marrakech, Essaouira, Fès, Meknès, Rabat, Salé, Tétouan et Tanger.

A cette action s’ajoute le réaménagement des Ksour en hôtels authentiques ainsi que le programme de diversification des offres touristiques de la ville de Ouarzazate. En ce qui concerne le tourisme du Mice, le ministère mise sur le projet du Palais des congrès de Marrakech de hisser le Maroc dans le Top 10 des destinations mondiales du tourisme d’affaires. Portant sur un investissement de 1,1 milliard de dirhams, ce centre permettra d’accueillir 10.000 participants. S’agissant de l’écotourisme, la tutelle a conclu un partenariat avec la société Utopia spécialisée dans la conception et la modernisation des clubs et villages touristiques situés dans des zones naturelles. Le but étant de créer un réseau des sites écologiques au niveau national. Le tourisme rural figure parmi les pôles prioritaires. Le ministère poursuit son appui technique et financier pour mettre en place un programme de développement touristique à l’instar de ce qui se fait dans les provinces du Sud, Fès, Meknès et Beni Mellal-Khénifra.

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D’un montant de 2 milliards de dirhams

Tout savoir sur le plan d’urgence dédié au secteur

Le département du tourisme avait annoncé récemment la mise en place d’un plan d’urgence de 2 milliards de dirhams pour sauver le secteur du tourisme. Ce dispositif vise avant tout à préserver les emplois et permettre aux entreprises touristiques de faire face aux contraintes financières et les appuyer dans la reprise de l’activité. «Pour mettre en œuvre ces mesures dans les meilleurs délais, des concertations ont eu lieu avec les autres intervenants pour la préparation d’un projet de décret sur les indemnisations forfaitaires et de 4 conventions relatives au report des cotisations, à un moratoire sur les échéances bancaires avec prise en charge par l’Etat des intérêts intercalaires et de la taxe professionnelle due par les hôteliers qui seront subventionnés à hauteur de 1 MMDH», a indiqué la ministre lors de son intervention. Le plan d’urgence dédié au secteur du tourisme comprend en effet cinq mesures.

Citons dans ce sens le prolongement du versement de l’indemnité forfaitaire de 2.000 DH durant le premier trimestre 2022, pour l’ensemble des employés du secteur du tourisme, les transporteurs touristiques et les restaurants classés ainsi que le report des charges dues à la CNSS pendant 6 mois pour ces mêmes employés. Il est également question d’établir un moratoire relatif aux échéances bancaires sur une durée pouvant aller jusqu’à 1 an, pour les hôteliers et les transporteurs touristiques. L’Etat procédera par ailleurs à la prise en charge des intérêts intercalaires pour une période équivalente aux mois de non-activité en 2021, ainsi que durant le premier trimestre 2022. Parmi les mesures on retrouve également la prise en charge par l’Etat de la taxe professionnelle due par les hôteliers en 2020 et en 2021 et l’octroi d’une subvention de l’Etat au secteur de l’hôtellerie, pour un montant global de 1 milliard DH. Cette aide vise en effet à soutenir l’effort d’investissement des hôtels souhaitant se préparer à un redémarrage rapide de l’activité dès la réouverture des frontières.

Les arrivées aux postes frontières grimpent de 27,1% à fin septembre 2021

Il est à rappeler que cette réouverture des frontières aériennes est la deuxième du genre depuis le déclenchement de la crise sanitaire au Maroc. Le lancement de l’Opération Marhaba le 15 juin 2021, accompagnée d’une reprise graduelle de l’activité aérienne a en effet permis au secteur de renouer avec la croissance après une contre-performance constatée depuis la propagation de la pandémie à l’échelle nationale.

A fin septembre 2021, les arrivées aux postes frontières ont affiché une hausse de 27,1% contre un repli de 78,1% un an auparavant. Les nuitées se sont pour leur part améliorées de 12% contre une baisse de 69,2% en 2020. Toutefois, la refermeture des frontières depuis le 29 novembre après l’apparition puis la propagation du variant Omicron plombera la dynamique du secteur au titre de l’année 2021.

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