Economie

A quand la mise à niveau des CCIS

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ALM : Peut-on vraiment parler d’une mission économique pour ces Chambres ? Wahid Jamai : Malheureusement, il est clair que les chambres de commerce et d’industrie ne replissent nullement leur mission initiale de levier économique, encore moins celle d’une instance représentative des professionnels. Les modes de fonctionnement qui y règnent remontent à plusieurs années sont toujours de mise. Le rôle des présidents de ces chambres se limite à des actions d’ordre protocolaire. Des visites aux réunions avec officiels, en passant par des assemblées aussi creuses que vaines, tel est leur travail quotidien. Sans plus. A quoi est due cette situation à votre avis ? Cela est tributaire de la perception de ce qu’est une Chambre de commerce, par ceux-là même qui en sont les responsables. Pour la plupart d’entre eux, une chambre de commerce est une bouée de sauvetage à laquelle ils s’accrochent en dernier recours suite à un échec politique. L’enjeu est donc celui de pouvoir garder la face sur un plan strictement politique. La dynamisation de l’activité économique dans une ville donnée, la promotion des professions dont ils sont les responsables, cela ne relève pas de leurs prérogatives. C’est le comble de l’ironie. Mieux encore, lors de chaque compagne électorale, ce sont les moyens financiers et humains de ces chambres qui sont utilisés au service du président-candidat. Résultat : on se retrouve avec des présidents qui sont à la tête d’une Chambre donnée pendant des années. Je citerai pour exemple la Chambre de commerce et d’industrie de Mohammedia dont le président est là depuis 12ans et qui se représente pour un mandant supplémentaire de 12 ans. A quoi servent donc les élections qui ont lieu régulièrement au sein de ces chambres. Les adhérents, électeurs, n’ont-ils pas leur mot à dire ? Ne participent-ils pas à consacrer cet état de fait ? Le problème est lié à la confiance que l’on place dans telle ou telle personne et dont cette dernière n’est pas vraiment digne. Il faut reconnaître également que les professionnels, industriels, commerçants comme artisans, sont actuellement outrés par ces pratiques qui perdurent. Ils ne s’impliquent plus dans la gestion des chambres et préfèrent consacrer tout leur temps à leurs propres activités. Désespérés, ils ne voient d’intérêt à participer et se taisent. N’y a-t-il pas un moyen de contrôler leur gestion ? Quel est à cet égard le rôle des autorités de tutelle ? L’autorité de tutelle, en l’occurrence le ministère de l’Industrie et du Commerce, est bel et bien représenté à l’occasion de chaque assemblée. Des assemblées où le quorum est rarement, voire jamais atteint. Une deuxième assemblée est automatiquement provoquée et la décision est prise entre un nombre très restreint de membres, un lobby. Les représentants du ministère constatent. Ils transmettent leurs commentaires à leur ministères. Mais tout s’arrête là.. Qu’en est-il du cadre réglementaire devant régir les chambres de commerce et d’industrie. Le mal, ne provient-il pas des textes de lois ? Le mal vient moins des textes de loi qui n’attendent qu’à être appliqués que d’une absence totale d’objectifs. Les candidats à la présidence des chambres se présentent sans programme. Il est donc normal qu’ils ne soient pas comptables de leur mandat. Aucun objectif n’est fixé, aucune visibilité n’est donnée. Une chambre, c’est avant tout des objectifs et des moyens pour les atteindre. Tous les secteurs font l’objet d’une mise à niveau. A quand le tour des Chambres de commerce ?

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