Economie

Abdelaziz Alami tire sa révérence

Abdelaziz Alami jette l’éponge. Le patron de la BCM (Banque commerciale du Maroc) a annoncé lundi 21 octobre à son carré des proches collaborateurs sa décision de prendre officiellement sa retraite dès le 1er janvier 2003. En attendant, il veillera désormais à assurer sa succession dans de bonnes conditions. Le nom du remplaçant serait déjà connu : le jeune Khalid Oudghiri, ancien cadre de la BMCI, qui travaille actuellement à la BNP à Paris À 65 ans, M. Alami aspire donc au repos. Un repos mérité et légitime.
L’homme a dédié le plus clair de sa vie à la BCM, dont il a réussi à faire un fleuron de la finance au Maroc et une adresse prestigieuse parmi les établissements bancaires de la place. Celui qui fut le plus jeune président de Bank Al-Maghrib -il avait 28 ans- se distingue par son charisme et sa capacité à fédérer les cadres de la BCM autour de son management et de sa vision perspicace de banquier distingué. La personnalité de M. Alami, qui a su également s’entourer de compétences, a fait que l’image de la banque s’est confondue un peu avec la sienne. Ex-directeur général de l’Office des changes, ce natif de Fès ne présidait pas seulement aux destinées d’une banque privée. Homme du sérail proche des cercles de pouvoir et observateur privilégie de l’histoire contemporaine du Maroc avec ses hauts et ses bas, l’intéressé était plus que ça. Un expert qui s’est toujours soucié de l’équilibre des finances publiques du pays en faisant, quand cela fut nécessaire, de la BCM un instrument de régulation et de correction du marché.
Ceux qui le connaissent le disent très doué, très intelligent et doté d’une mémoire phénoménale. Ce qui le distingue le plus aussi, c’est son sens artistique.
Homme de culture et de lecture, M. Alami est poète à ses heures et adore les artistes, notamment les peintres et les sculpteurs qu’il a fait un point d’honneur à encourager. D’ailleurs, le siège de la BCM compte l’une des galeries d’art les plus importantes. C’est son dada et sa passion. L’art comme pitance immatérielle. Banquier esthète, M. Alami s’est nourri de cette sève qui lui a permis de promener un regard frais, détaché et parfois philosophique sur les choses de la vie, y compris l’argent qui seul corrompt les sens et altère le jugement.

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