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Abdellatif Jouahri commente la baisse du taux directeur

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Elle sera effective à partir de ce jeudi

Perspectives positives : La réduction de 25 points de base du taux directeur qui dès ce jeudi s’établira à 2,75 % au lieu de 3 % tient compte des progrès notables en matière de retour de l’inflation ainsi que par la situation des avoirs officiels de réserve (AOR) qui devraient continuer de se renforcer.

La nouvelle baisse du taux directeur prendra effet à partir de ce jeudi. C’est ce qui a été annoncé, mercredi, par Bank Al-Maghrib dans un récent communiqué. Après s’être maintenu à 3 % pendant quatre trimestres consécutifs, le taux directeur revient à 2,75 %. La décision a en effet été prise lors de la deuxième réunion trimestrielle du Conseil de la Banque centrale qui s’est tenue le 25 juin à Rabat. Prise à l’unanimité par les membres du Conseil de la Banque, cette décision est justifiée par plusieurs facteurs favorables, notamment le retour de l’inflation à des niveaux en ligne avec l’objectif de stabilité des prix» , indique Abellatif Jouahri, wali de Bank Al-Maghrib, lors d’un point de presse tenu à l’issue de la deuxième réunion trimestrielle du Conseil de BAM pour l’année 2024. La réduction de 25 points de base du taux directeur tient en effet compte des progrès notables en matière de retour de l’inflation à des niveaux en ligne avec l’objectif de stabilité des prix et de préservation de la reprise post-Covid de l’activité économique. Se référant à M. Jouahri, la baisse du taux directeur a aussi été motivée par la situation des avoirs officiels de réserve (AOR) qui devraient continuer de se renforcer, offrant une couverture d’environ cinq mois et demi d’importations de biens et services. Et de préciser que ces perspectives positives sont également soutenues par les investissements entrepris par le Royaume. S’agissant de l’inflation, le wali de Bank Al-Maghrib a indiqué que son taux devrait atteindre, tout en tenant compte de la reprise du processus de décompensation partielle du gaz butane, un niveau inférieur à 2 % en 2024. M. Jouahri précise par ailleurs que sa composante sous-jacente, qui reflète la tendance fondamentale des prix, s’est établie en moyenne à 2,1 % sur les cinq premiers mois de l’année et devrait rester proche de ce niveau jusqu’à fin 2025. Le gouverneur de la Banque centrale a, en outre, fait remarquer que la croissance de l’économie nationale devrait s’accélérer pour atteindre 4,5 % en 2025, précisant qu’il s’agit d’un niveau inédit depuis longtemps. La Banque centrale prévoit également une stabilité du déficit budgétaire à 4,4 % du PIB cette année et son allègement à 4,1 % en 2025, ce qui est en parfaite cohérence avec l’objectif de préservation des équilibres macroéconomiques mentionné dans la note de cadrage du projet de loi de Finances.

Flexibilité du dirham : Les TPME pas encore préparées

M. Jouahri a par ailleurs été interrogé sur des questions économiques d’actualité à l’instar de la flexibilité du dirham. A ce propos, le wali de Bank Al-Maghrib a mis en avant mardi l’importance cruciale de préparer et encadrer les Très petites, petites et moyennes entreprises (TPME) avant d’envisager le passage à la nouvelle phase de la réforme du régime de change flexible. «Bien que plusieurs prérequis soient favorables comme l’équilibre budgétaire et le niveau des réserves de change, les opérateurs économiques, notamment les TPME, ne sont pas prêts pour cette transition», a-t-il assuré. Et de préciser que «le passage vers un régime de change flexible implique des ajustements fréquents du taux directeur de la Banque centrale pour défendre la monnaie nationale, ce qui affectera directement les taux d’intérêt appliqués par les banques aux TPME et autres clients». Pour M. Jouahri, ces opérateurs ne sont pas encore préparés à recalculer les coûts et ajuster les prix en conséquence, ce qui suscite des inquiétudes quant à l’impact potentiel sur leur compétitivité, notant que des politiques d’accompagnement sont renforcées pour certaines catégories d’entreprises afin de faciliter cette transition. «Il est crucial que les opérateurs économiques soient en mesure de pouvoir s’adapter à ces changements», a-t-il plaidé.

Le e-dirham jugulera la circulation du cash

Pour ce qui est de la préférence du cash, Abdellatif Jouahri a indiqué que le niveau de cash en circulation au Maroc a atteint environ 30 % du PIB, l’un des taux les plus élevés au monde. Il a dans ce sens mis l’accent sur la nécessité de renforcer l’éducation financière et de promouvoir l’adoption du digital dans les transactions financières pour faire face à la hausse de la circulation fiduciaire dans l’économie. M. Jouahri a estimé à cet effet que l’introduction de la future monnaie digitale, e-dirham, va certainement contribuer à juguler la circulation du cash qui reste liée à un problème d’éducation ainsi qu’à la présence de l’informel dans l’économie. «Bien que le cash soit un droit du citoyen, ce droit a des contreparties. Lorsque le gouvernement demande que le cash passe par le digital, il le fait pour faciliter le contrôle ultérieur, ce qui est dans l’intérêt de la communauté», a-t-il assuré. Et de préciser que «le cash demeure la principale voie de financement du blanchiment des capitaux et du terrorisme, en raison de l’absence de traçabilité et de l’anonymat qu’il procure». Il est à noter qu’un comité composé de banques, du ministère de l’économie et des finances, ainsi que de chercheurs a été mis en place afin d’examiner les causes et identifier les meilleures solutions pour ce problème. Selon Bank Al-Maghrib, le besoin de liquidité bancaire devrait s’atténuer légèrement, revenant de 111,4 milliards de dirhams à fin 2023 à 109,8 milliards de dirhams à fin 2024, avant de se creuser à 133,6 milliards de dirhams à fin 2025, tiré principalement par l’expansion prévue de la monnaie fiduciaire.

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Crowdfunding : Le Wali de Bank Al-Maghrib optimiste

Financement alternatif.

Par ailleurs, Abdellatif Jouahri s’est montré optimiste quant au développement du cowdfunding au Maroc. Le sali a exprimé sa confiance dans les bénéficies potentiels de cette nouvelle forme de financement pour l’économie marocaine. «Cette initiative représente une expérience cruciale pour le Maroc, nécessitant une analyse approfondie des données pour évaluer son efficacité, notamment pour les start-up et les petites entreprises», assure M. Jouahri. Et de préciser qu’«un travail important a été réalisé pour finaliser les circulaires nécessaires pour encadrer le financement collaboratif» . Se référant à M. Jouahri, trois agréments ont été accordés jusqu’à présent pour des sociétés de financement collaboratif, crowdfunding, dont un pour la catégorie «don ». Rappelons que le crowdfunding est un mode de financement alternatif qui permet aux startups, aux entreprises, aux associations, ainsi qu’aux acteurs de la société civile et aux coopératives, de collecter des fonds au moyen d’une plateforme internet pour le financement de projets.

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