Economie

Abdellatif Maâzouz : «Je suis très confiant même si les chiffres ne sont pas très favorables»

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ALM : Vous êtes à Oujda dans le cadre d’une caravane pour la promotion de l’exportation qui vous a conduit à Laâyoune, Fès, Marrakech, Tanger et Oujda. Quel est le but de cette caravane?
Abdellatif Maâzouz : C’est une large campagne de communication destinée à dynamiser les exportations des principales régions économiques du Royaume. C’est aussi pour expliquer les avantages d’une telle dynamique et quels sont les moyens mis à la disposition des exportateurs nationaux pour qu’ils conquièrent de nouveaux marchés dans de meilleures conditions. Et par la même occasion, on va répertorier les problèmes qui entravent l’élan que nous préconisons et comment on peut les solutionner dans le cadre de commissions spécifiques.

Quels sont les avantages d’une telle approche de proximité ?
C’est multiplier les entreprises exportatrices en les mettant au courant de toutes les opportunités à saisir au niveau du marché international. Notre pays, grâce à 55 conventions de libre-échange, est présent dans un marché de 5 milliards de consommateurs. Une opportunité que nous ne saisissons pas à bon escient. De ce fait, le marché international est devenu un espace de développement rapide de l’économie marocaine. Je suis en tournée pour expliquer que nous opérons dans le cadre de conventions avantageuses, de structures modernes et de moyens financiers de l’ordre de 450 MDH pour encourager l’exportation en 2010, contre 120 MDH en 2007. Ce sont des atouts qui sont en place et que l’entreprise doit saisir pour améliorer sa compétitivité.

Nous avons seulement 22.000 importateurs pour 5 200 exportateurs. Comment équilibrer cette donne qui désavantage l’exportation des produits locaux ?
Améliorer ce chiffre passe par la multiplication des exportateurs dans toutes les régions du Royaume. Par exemple, l’Oriental contribue à mesure de 5 % du PIB, 1,3% des exportations et seulement 0,08 % des exportateurs. Cela montre qu’il y a un grand déficit à combler par cette région qui regorge de potentialités de développement.

C’est transcender l’exportation en atout de croissance économique ?
Exactement, car lorsqu’on peut exporter ça veut dire qu’on peut accroître la productivité, la valeur ajoutée et booster l’emploi. De ce fait, c’est réduire le chômage et le déficit commercial. Or cet atout de développement n’est pas suffisamment exploité, compte tenu de ce que nous avons comme chances pour réussir dans ce domaine. Notre campagne à travers les régions exportatrices est de communiquer autour de cela.

Dans votre intervention devant les opérateurs locaux et nationaux vous avez appelé à l’accroissement des exportations et la multiplication des destinations et des provenances. Comment réussir un tel challenge ?
Booster l’exportation c’est savoir aussi bénéficier de la multiplication des provenances. Et puisque la population exportatrice est faible et qu’elle ne dépasse guère les 5200 exportateurs, il est possible d’exceller dans la transformation de certains produits importés pour multiplier le nombre des exportateurs. La tournée que nous sommes en train de faire c’est pour sensibiliser notamment à cette opportunité. Les destinations sont présentes et on n’a pas un problème à ce niveau. Il y a beaucoup de produits qui sont demandés et pour lesquels on n’a pas d’offre soit en quantité suffisante ou en qualité suffisante. C’est le cas pour plusieurs produits que l’Oriental peut exporter mais qu’il ne fait pas. Des produits demandés en Europe orientale ou centrale ou en Amérique du Nord. Et la caravane de l’export est en tournée à travers les régions exportatrices pour inciter les entreprises à s’impliquer davantage dans ce que l’Etat fait et ce que l’environnement international offre comme possibilités.

Vous êtes confiant en ce qui concerne l’équilibre entre les importations et les exportations ?
Je suis très confiant même si les chiffres ne sont pas très favorables en ce moment. Notre pays est en train de remédier à cela et de passer à une phase plus optimiste. Je suis convaincu que si ce n’était pas la crise internationale on aurait déjà inversé la tendance en faveur de nos exportations.

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