ALM : Quel bilan faites-vous de votre département au titre de l’année 2008 ?
Abdeslam El Mesbahi : De prime abord, il faut entendre par département, les trois composantes du ministère, à savoir l’habitat, l’urbanisme et l’aménagement de l’espace dirigé par le ministre Ahmed Taoufiq Hejira et le secrétaire d’Etat, moi-même. L’année 2008 s’est caractérisée par la consolidation des efforts déployés par les pouvoirs publics en matière d’habitat et d’urbanisme comme en témoignent les indicateurs se rapportant à l’évolution de la production de logements et des mises en chantier, les agrégats économiques du secteur, l’ouverture de nouvelles zones à l’urbanisation, la généralisation des documents d’urbanisme et la simplification des procédures d’urbanisme et d’instruction des dossiers d’investissement et d’autorisation. En matière d’aménagement de l’espace, l’année 2008 a connu la poursuite de la mise en œuvre des orientations du Schéma national d’aménagement du territoire et des recommandations issues du Conseil supérieur de l’aménagement du territoire, la généralisation de la couverture du territoire par les Schémas régionaux d’aménagement du territoire (SRAT), l’achèvement des études en cours, la concentration des efforts autour des actions ayant un impact direct sur le territoire (projets de territoires) et enfin l’élaboration de la Stratégie nationale du développement territorial en milieu urbain et rural.
Quel est votre plan pour le développement territorial au Maroc ?
L’approche pour le développement territorial que nous avons élaborée puise ses fondements des Orientations royales, du programme du gouvernement, des travaux réalisés par l’aménagement du territoire, de l’INDH et de la stratégie 2020 de développement rural.
La mise en œuvre de ladite approche abordera les territoires dans leurs diversités, à partir de leurs attentes, leurs potentialités mais surtout selon la capacité des acteurs locaux à prendre en charge leur propre destinée. Elle repose, pour ce faire, sur certains paradigmes telles que la concertation entre acteurs et bénéficiaires, la focalisation et l’intégration des différentes composantes au sein des projets de territoires et la convergence des programmes pour un objectif commun. Il y a aussi la participation effective à l’effort de développement, la contractualisation pour un engagement formel entre acteurs en plus des nouveaux modes de gouvernance pour le développement. Cette stratégie impose également d’entreprendre des réformes d’ordre juridique, institutionnel et financier nécessaires à sa mise en œuvre.
Quels sont les grands projets sur lesquels travaillez-vous actuellement ?
Pour cette question, la réponse sera focalisée principalement sur les grands chantiers de l’aménagement du territoire et du développement territorial, car ceux de l’habitat et de l’urbanisme sont connus. Sur le plan de l’aménagement du territoire, il y a lieu de poursuivre la généralisation de la couverture du territoire national en SRAT, d’initier et animer les projets de territoires, de promouvoir les activités génératrices de revenus sur le plan régional, d’achever les études d’aménagement du territoire, de partager et diffuser les résultats et mettre en place un cadre juridique pour l’aménagement et le développement territorial, ainsi qu’accompagner et appuyer le processus agenda 21 local.
Ainsi que la tenue de la deuxième session du Conseil supérieur de l’aménagement du territoire (CSAT). Sur le plan du développement territorial, nous allons mettre en œuvre la stratégie nationale du développement urbain, le plan national du développement rural et entamer la mobilisation du Fonds du développement rural par la mise en œuvre du plan d’action 2009 et celui de 2010-2012.
Pouvez-vous nous donner une évaluation des actions entreprises par votre département dans le cadre du programme «Villes sans bidonvilles» ?
Ce programme qui vise l’éradication des bidonvilles à travers le territoire national à l’horizon 2012 concerne 83 villes et 298.000 ménages. Il mobilisera un investissement d’environ 25 MMDH, dont une subvention du Fonds Solidarité Habitat, estimée à près de 10 MMDH.
L’état d’avancement à fin décembre 2008 peut se présenter comme suit : 195.000 unités de résorption mises en chantier (144.000 unités achevées et 51.000 unités en cours de réalisation). Au niveau des acquis, ce programme a permis de créer une synergie avec l’ensemble des départements Ministériels concernés, l’adhésion des principaux partenaires locaux (walis, gouverneurs, élus locaux, etc.), l’augmentation du rythme des démolitions qui est passé de 5.000 baraques/an en 2004, à 50.000 en 2008. Ce programme a eu également un impact positif sur les conditions de vie et sur le mode d’habiter des ménages concernés puisqu’il a contribué à fin 2008 à l’amélioration des conditions de vie de près de 650.000 personnes et a permis de déclarer 30 villes sans bidonvilles.
Qu’en est-il du programme de logements à 140.000 DH ?
Comme vous le savez, le 29 mars 2008, la convention concernant un premier programme de 130.000 unités de logement à 140.000,00 DH, a été signée par le groupe Al Omrane (GAO) devant Sa Majeste le Roi Mohammed VI. Ce premier programme sera réalisé durant la période 2008-2012. Ce programme est mis sur les bons rails puisqu’en 2008, le GAO a engagé la réalisation de 22.500 logements dont 12.900 dans le cadre du partenariat public-privé. L’année 2009 connaîtra le lancement de 30.000 logements à 140.000 DH par des promoteurs du secteur privé. À signaler que l’appel à manifestation d’intérêt lancé par le GAO a montré que 70 promoteurs ont exprimé leur volonté à participer à la réalisation de ce produit avec une production de plus de 147.000 unités dont 15.000 unités en milieu rural.