Acier : bataille entre CSN et Tata Steel

La bataille pour le rachat du sidérurgiste britannique Corus a connu un nouveau rebondissement lundi, le brésilien CSN surenchérissant avec succès à «environ 5,8 milliards de livres» (8,6 milliards d’euros) aux dépens de son concurrent indien Tata Steel. Corus a recommandé l’offre d’achat de CSN à ses actionnaires lundi matin, quelques heures après avoir apporté son soutien à une OPA concurrente de Tata Steel qui le valorisait à environ 5,6 milliards de livres, dette comprise. Le groupe indien a pris acte de la nouvelle situation en indiquant qu’il «examinait sa position et ferait une nouvelle annonce en temps voulu». L’action Corus était en hausse de 4,40% à 522 pence à 08h45 GMT à la Bourse de Londres. Après le rachat d’Arcelor par Mittal, la lutte que se livrent Tata Steel et CSN pour mettre la main sur Corus illustre une nouvelle fois la montée en puissance des pays émergents sur la scène économique internationale, aux dépens des puissances industrielles traditionnelles. L’offre de CSN valorise le capital de Corus à 515 pence par action ou 4,9 milliards de livres, contre 500 pence ou 4,7 milliards proposés dimanche par Tata Steel. En incluant la dette de Corus, qui avoisine le milliard d’euros, la nouvelle OPA valorise l’entreprise à «environ 5,8 milliards», selon un communiqué. Une fusion entre Corus et CSN, qui emploient respectivement 41.000 et 8.000 personnes, donnerait naissance au numéro cinq mondial de l’acier avec une production annuelle de 24 millions de tonnes, ont indiqué les deux groupes dans un communiqué. Le rapprochement permettrait à Corus d’avoir accès au minerai de fer bon marché que le groupe brésilien produit dans sa mine de Casa de Pedra, alors que le prix du minerai a flambé depuis deux ans et pèse sur les coûts de production des sidérurgistes. CSN table sur une production de 50 millions de tonnes de minerai par an à l’horizon 2010.