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Action économique post-Covid : l’État peut-il être sur tous les fronts ?

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«Concurrentiabilité», compétitivité, partenariats …

C’est dans les moments de crise que se révèlent les forces et les fragilités.

Cette période que nous vivons met à l’épreuve aussi bien les États que les individus. Pour en définir la singularité et proposer des pistes de sortie de crise, Policy Center For the New South (PCNS) vient de dévoiler son analyse intitulée «L’État au révélateur de la Covid-19».
Ce document exhaustif passe en revue tous les aspects liés aux effets de cette pandémie sur le volet économique, sanitaire, social, territorial et politique.
Ce document s’interroge sur le rôle de l’État pour faire face aux divers bouleversements imposés par cette pandémie. «La crise liée à la Covid-19 est à la fois le point de départ et le révélateur de profonds bouleversements qui ont affecté les économies mondiales. Dans cette crise, le rôle économique de l’État est interpellé à partir de deux séries d’interrogations : sur l’adaptation de l’action publique à une situation insolite, ainsi que sur les modalités à partir desquelles elle doit se mettre en œuvre», relèvent les experts de PCNS.
Il s’agit de tirer les conséquences des évolutions qui se sont produites mais encore des évolutions qui paraissent devoir se produire dans les prochaines années. Cette situation met au défi les modalités d’intervention de l’État, notamment sur le plan économique. Comment l’État peut-il répondre aux multiples demandes dont il fait l’objet ? Efficacité économique, «concurrentiabilité», compétitivité, sécurité humaine, solidarité sociale, partenariats multi acteurs… autant d’impératifs sont à définir afin de s’assurer que les effets de la crise liée à la Covid-19 soient absorbés et que la vie économique et sociale reprenne un nouveau cours. Diagnostic.

Le devoir d’efficacité conjugué à une stratégie claire
L’État doit mettre en place une stratégie claire, réglementer avec mesure et pertinence, veiller à la stabilité et à la lisibilité des normes en matière fiscale ou commerce extérieur. «Le premier devoir de l’État est d’être lui-même efficace, pour que le rapport coût/efficacité de son action soit le plus favorable possible. Aussi, il serait nécessaire que la puissance publique veille à fournir un cadre clair et prévisible à l’action des acteurs économiques», expliquent les experts du PCNS soulignant que ceux-ci ont notamment besoin que l’État affiche, dans un environnement aléatoire, les politiques publiques, et qu’il fasse connaître les objectifs à moyen et à long termes auxquels il entend pour sa part apporter sa contribution.

Marché : Respect de la concurrence et des règles du jeu
Dans son analyse, PCNS évoque l’impératif de concurrentiabilité. Dans ce sens, la puissance publique doit favoriser la contestabilité des marchés en s’attaquant aux obstacles à l’entrée qui se dressent devant les efforts des entreprises, notamment les PME pour accéder à la production de biens et services. De même certaines situations génèrent des rentes indues et entravent la régénération du tissu productif. «Un nouvel équilibre est à établir entre l’État et l’économie de marché : il traduirait les conditions dans lesquelles s’exercerait le jeu concurrentiel».
A cela s’ajoute le fait de gagner le pari de la compétitivité, l’économie nationale évoluera dans un environnement déjà ouvert sur une sphère mondialisée, mobile, et très concurrentielle, mais aussi fragile et sensible aux chocs de toutes natures des marchés. «Dans un tel contexte, l’État n’est pas évincé, même si la logique des réseaux mondiaux va imprégner sa propre logique d’intervention», précise-t-on.

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Services publics de qualité et maîtrise financière du secteur social

En temps de crise, l’État est plus que jamais sollicité. La demande sociale de sécurité revient donc avec insistance. «A bien des égards, la pandémie a réactivé la demande d’État dans la prise en charge d’un certain nombre de missions de service public. Cette attitude s’explique par de multiples raisons, notamment le recul des solidarités de proximité et le sentiment largement partagé que l’État peut et doit prévenir le risque. Quoi qu’il en soit, on accepterait de moins en moins une éventuelle défaillance de l’État dans la lutte contre ce risque pandémique ou dans la prévention d’autres risques naturels, alimentaires, technologiques…», indique-t-on. Dans ce sens, on considère l’État comme responsable de la répartition du risque social.
Santé, éducation, action sociale, offre de service, protections sociales… poursuivent des objectifs d’intérêt général. «Leur financement est dès lors nécessairement, pour une part importante, socialisé». Certes, les formes de cette socialisation peuvent être diverses (fiscalité, cotisations sociales) et il est important de choisir, entre les différentes solutions, l’équilibre le plus favorable à l’équité sociale», souligne le document expliquant que rien n’interdit qu’une partie du coût d’un service social soit supportée par les usagers à condition que des mesures correctrices viennent pallier les inévitables effets d’exclusion d’une telle pratique.

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Renforcer les partenariats multi-acteurs

L’État devra conjuguer son action avec d’autres acteurs. Sans un réseau dynamique d’associations, d’entreprises d’insertion… les fractures d’une société qui tend à exclure une proportion de ses membres ne peuvent que se creuser davantage, soulignent les experts de PCNS. Pour faire face à la complexité qui vient des évolutions économiques et sociales et à l’exigence de partager l’action publique avec d’autres acteurs, l’État doit être capable de modifier la logique de son action et d’adapter son organisation.

 

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