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Adama Gaye: «La CEDEAO a besoin de mettre en application le nombre considérable de résolutions qu’elle a votées»

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Questions à Adama Gaye, ancien directeur de la communication à la CEDEAO

ALM : Quelle lecture faites-vous de l’initiative d’adhésion du Maroc à la CEDEAO ?

Adama Gaye : De mon point de vue, je pense que c’est bien que le Maroc, pays africain à l’origine de tous le processus de l’intégration africaine avec le rôle joué avec le Roi Mohammed V dans la création en 1963 de la l’ex-OUA, choisisse de faire de l’Afrique l’épicentre de sa politique étrangère. En intégrant cette institution qui compte 15 Etats membres, le Maroc va apporter une valeur réelle en matière d’impulsion économique, d’apport de bonnes pratiques héritées de ces relations avec l’Europe, avec d’autres régions qui sont avancées en matière d’intégration. En plus de ses réussites internes en matière d’industrialisation, de développement agro-industriel, de progrès énergétique et aussi d’équilibres constitutionnels, qu’il pourra partager. Tout cela peut être bénéfique pour cette organisation qui, à mon avis, est passée à une vitesse supérieure en particulier sur le plan du développement économique parce que la CEDEAO est longtemps restée une organisation trop politisée, ce qui n’était pas le cas quand elle a été créée le 28 mai 1975.

Justement de quoi a besoin la CEDEAO actuellement pour hisser le développement des pays membres sur le plan économique et être un véritable espace de coopération économique ?

La CEDEAO a besoin de mettre en application le nombre considérable de résolutions qu’elle a votées, notamment sur la circulation des personnes, des biens, des services, sur l’amélioration des échanges entre ses Etats membres pour œuvrer à bâtir en son sein des convergences et des complémentarités pour que le potentiel de ses régions de 350 millions d’habitants, riches de ressources naturelles, soit mis en valeur. Il faut que cela se traduise dans les réalisations de la CEDEAO. Celle-ci doit cesser d’être une région où les populations sont frappées par le chômage et la pauvreté.

Quels sont les grands défis à venir pour cette organisation ?

Il faut que la CEDEAO arrive aux résultats que les peuples attendent d’elle. Parce que si les populations ne s’y retrouvent pas, l’intégration n’a pas de sens. Si l’Union européenne a été, à un moment donné, une grande réussite, c’est parce que les peuples européens se sont reconnus dans cette organisation. Il faut dans le cas de la CEDEAO passer au stade de la crédibilité  pour que les décisions ne soient plus prises uniquement au plus haut niveau mais que ça implique aussi les populations.

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