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Adaptation de l’agriculture à la rareté de l’eau : La Banque Mondiale accompagne la stratégie agricole du Maroc

© D.R

La disponibilité des ressources en eau est indispensable pour le développement de l’agriculture.

En effet, les ressources hydriques constituent le principal facteur limitant le développement de l’irrigation des terres agricoles suite aux effets conjugués des évolutions démographiques, climatiques et économiques, ce qui génère un déséquilibre croissant entre l’offre et la demande en eau, impactant négativement les dotations en eau pour le secteur agricole.

C’est ce qu’a expliqué Mohammed Sadiki, Secrétaire Général du ministère de l’Agriculture, de la Pêche Maritime, du Développement Rural et des Eaux et Forêts, lors d’un webinaire sous le thème « Adaptation de l’agriculture au contexte de rareté croissante de l’eau : Consolider le programme d’amélioration de la productivité de l’eau dans le cadre de Génération Green et de l’approche RISE » (RISE : Resilient Inclusive Sustainable Efficient). Organisé conjointement par le ministère de l’agriculture et la Banque Mondiale, cet échange à distance qui s’est déroulé le 5 novembre 2020 a connu la participation de Jescko Hentschel, Directeur Pays de la Banque Mondiale. Y ont également pris part les équipes des Unités Eau et Agriculture de la Banque Mondiale, des universitaires, des responsables du ministère et des Offices Régionaux de Mise en Valeur Agricole (ORMVA). Ce webinaire a été l’occasion pour partager les enseignements tirés de la mise en œuvre de la Phase 1 du Programme National d’Economie d’Eau en Irrigation (PNEEI), de replacer la trajectoire marocaine dans le contexte international et de consolider, sur la base des enseignements, les programmes d’appui de la nouvelle stratégie agricole « Génération Green 2020-2030 » dans le secteur de l’eau agricole, notamment la Phase 2 du PNEEI.

Eau d’irrigation : Une problématique au sommet des priorités

Au cours de cette e-conférence, le Secrétaire Général du ministère de l’Agriculture, de la Pêche Maritime, du Développement Rural et des Eaux et Forêts a souligné que le ministère place la problématique de l’eau d’irrigation au centre de ses stratégies de développement agricole pour faire face à la raréfaction des ressources en eau et améliorer les productions agricoles, avec un souci d’efficacité et d’efficience des ressources hydriques pour garantir une utilisation durable de ces ressources et renforcer la sécurité alimentaire du pays. Il a rappelé les programmes d’irrigation lancés dans le cadre du Plan Maroc Vert.

Dans le détail, Il s’agit en particulier du Programme National d’Economie d’Eau en Irrigation (PNEEI), du Programme d’Extension de l’Irrigation (PEI) à l’aval des barrages, du Programme de la Réhabilitation et de Sauvegarde des Périmètres de Petite et Moyenne Hydraulique (PMH) ou encore le Programme de Promotion du Partenariat Public-Privé (PPP), qui ont permis à fin 2019, d’équiper près de 800 000 ha en irrigation, soit environ 50% de la superficie irriguée au niveau national, avec un investissement de 36,1 milliards de DH au profit de 235 000 exploitations, relève la même source. Ces initiatives ont permis d’économiser et de valoriser annuellement plus de 2 milliards de m3 d’eau d’irrigation, dont 1,6 milliard de m3 au titre du PNEEI et la superficie irriguée en goutte à goutte dans la superficie irriguée totale s’est améliorée pour passer de 9% en 2008 à 37% en 2019. Dans ce sens, Mohammed Sadiki n’a pas manqué de souligner que le ministère poursuit ses efforts pour la rationalisation de l’utilisation de l’eau d’irrigation et sa valorisation dans le cadre de la nouvelle stratégie Génération Green et du «Programme National d’Approvisionnement en Eau Potable et en Eau d’Irrigation 2020-2027».

Miser sur la résilience, l’inclusion et la durabilité

Du côté de la Banque Mondiale, Jescko Hentschel a axé son intervention sur l’importance de la thématique dans le contexte actuel de raréfaction de l’eau. Il a relevé que le Maroc se place parmi les pays qui connaissent un stress hydrique, ce qui interpelle à une utilisation plus efficace et équitable de la ressource en eau. Le Directeur Pays de la Banque Mondiale a mis l’accent sur les questions de résilience, d’inclusion, de durabilité et d’efficience pour une meilleure protection et développement du secteur.

Notons que cette rencontre s’inscrit dans une série de rencontres qui seront programmées pour engager un dialogue et construire une compréhension commune avec les acteurs impliqués dans la formulation des politiques publiques et les partenaires, autour de questions d’importance stratégique pour le développement agricole. Pour rappel, la Banque Mondiale est le premier partenaire technique et financier du Plan Maroc Vert.

Ainsi, cette institution a appuyé le PMV avec 7 Milliards de DH (entre 2008 et 2018) dont 30% destinée à l’irrigation. Pour ce qui est des étapes de concrétisation d’un appui technique et financer à la stratégie Génération Green, le ministère de l’Agriculture, de la Pêche Maritime, du Développement Rural et des Eaux et Forêts indique qu’elles sont en cours avec la Banque Mondiale sur des domaines tels l’entreprenariat des jeunes, l’amélioration des circuits de distribution, le conseil agricole l’innovation en agriculture.

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