Nasr Hajji, secrétaire d’Etat chargé de la Poste et des Télécommunications doit être aux anges en ce moment. L’amendement de la loi 24/96 relatives aux Postes et Télécommunications a été adopté le jeudi 27 décembre en Conseil du gouvernement. Selon son entourage, M. Hajji a fait de ce projet une affaire personnelle et ce malgré le bras de fer qui oppose son département à l’ANRT (Agence Nationale de Réglementation des Télécommunications).
Nos tentatives pour joindre Mustapha Terrab, directeur de l’Agence ont été vaines. Les renseignements reçus auprès de son secrétariat laissent entendre qu’il serait en congé. Sa réaction par rapport à l’adoption de ce texte est essentielle afin d’apporter des éclairages sur les retombées de cette nouvelle législation. D’autant plus que le projet de loi retire la prérogative « législative » de l’ANRT. Désormais, celle-ci n’aura pour mission que la régulation du secteur des télécommunications. Face à l’engagement du gouvernement de faire passer ce texte, M. Terrab a menacé de démissionner de son poste. Mais, ce n’est pas une première. Il semble qu’à chaque menace portant sur l’une des prérogatives de l’Agence, son directeur de l’ANRT brandit la menace de la démission. Lors de sa dernière sortie publique, M. Terrab a indiqué haut et fort qu’il n’a pas de problème personnel avec le Septi. Il estime qu’il a le droit, selon la loi, de réagir quant il s’agit de violation de la loi. Faisant allusion à l’initiative du Septi. Pour atténuer les vives critiques concernant ce texte, Mohamed Achaâri, ministre de la Culture et de la Communication a souligné lors du point de presse à l’issue du Conseil, que l’adoption de ce projet exprime la volonté du gouvernement d’accompagner les mutations que connaît le secteur après une période de cinq ans du début d’application du statut régissant ce secteur.
Selon lui, il est nécessaire d’introduire certains amendements essentiels en vue d’accompagner les changements que connaissent les télécommunications et préciser davantage les engagements des différents intervenants du secteur. Quoi qu’en disent MM. Achaâri et Hajji, le nouveau texte remet en question les attributions de l’ANRT.
Le projet intervient dans une phase décisive pour le secteur. Les opérateurs actuels et potentiels ont besoin de visibilité. Le bras de fer Septi et ANRT ne fait que compliquer la situation.