Adoption massive du paiement mobile en 2024

13,7 millions de M-Wallets en circulation, 19,7 millions de transactions et près de 4 milliards DH échangés

Inclusion financière : Le paiement mobile franchit un nouveau cap au Maroc. Les chiffres de 2024 témoignent d’une explosion d’usage portée, entre autres, par le déversement des aides sociales directes au niveau des comptes de paiement.

Le paiement mobile poursuit son essor au Maroc. Les données dévoilées par Bank Al-Maghrib dans son rapport sur les infrastructures des marchés financiers et les moyens de paiement et leur surveillance au titre de l’exercice 2024 révèlent une accélération spectaculaire de l’usage des M-Wallets. Cette progression fulgurante témoigne en effet de la transformation des usages financiers au niveau national où le paiement mobile s’impose comme un vecteur d’inclusion. « À fin 2024, 21 offres M-Wallets sont présentes sur le marché, dont 12 émises par des établissements de paiement », peut-on retenir de Bank Al-Maghrib. « L’encours global des M-Wallets émis par les établissements a augmenté considérablement en 2024, passant de 10,4 millions à fin 2023 à 13,7 millions à fin 2024, grâce à une augmentation des souscriptions de près de 32 % ». La Banque centrale assure par ailleurs que 73 % de cet encours est émis par les établissements de paiement, soit 10 millions de M-Wallets à fin 2024 contre 7,4 millions une année plus tôt. Dans l’ensemble, le stock des M-Wallets émis par les établissements bancaires et les établissements de paiement a connu des augmentations respectives de 26 % et 35 % en 2024 après des hausses de 36 % et 34 % en 2023.Une progression qui, selon Bank Al-Maghrib, est liée à l’évolution des ouvertures des comptes de paiement, émis par des établissements de paiement. Le stock de ces comptes a atteint 13,8 millions en 2024 contre 10,3 millions en 2023 et 6,8 millions en 2022. Notons que la structure de ces comptes demeure quasi identique à celles des années 2023 et 2022. Se référant à Bank Al-Maghrib, le compte de niveau 2 prédomine avec une part de 41 % contre 45 % un an auparavant. En revanche, le compte de niveau 3 a vu sa part progresser en 2024, passant de 27 % en 2023 à 33 % au détriment du compte de type 1 dont la part a diminué pour s’établir à 26 % en 2024 contre 28 % en 2023.

Plus de 10 millions de transactions en une année

La situation arrêtée à fin 2024 laisse apparaître la concrétisation de 19,7 millions de transactions par M-Wallets contre 9,7 millions d’opérations recensées une année auparavant. Ces échanges portent en effet sur une valeur globale de 3,9 milliards DH contre 2,1 milliards DH en 2023. Une évolution positive portée, en grande partie, au déversement des aides sociales directes au niveau des comptes de paiement. « Près de 93 % du nombre des échanges a été effectué par des M-Wallets émis par des établissements de paiement contre 7 % par des M-Wallets adossés à des comptes bancaires », peut-on relever du rapport de la Banque centrale. Et de poursuivre: «En valeur, 86 % des transactions réalisées par les M-Wallets ont été enregistrées par des établissements de paiement contre 14 % par des établissements bancaires ». Cette montée d’usage est en effet le fruit de la mobilisation de Bank Al-Maghrib et l’ensemble des l’ecosystème du paiement mobile. En collaboration avec toutes les parties prenantes à créer un environnement favorable à cette transition à travers notamment le déploiement de campagnes de communication à destination du grand public, visant à mieux faire connaître les avantages et les modalités d’utilisation de ce moyen de paiement électronique. Bank Al-Maghrib a, également, procédé à un assouplissement du cadre réglementaire applicable aux établissements de paiement, notamment dans le cadre de l’opérationnalisation du programme des aides sociales directes. Des mesures ayant facilité l’enrôlement de nouveaux usagers et la distribution digitale des aides, contribuant ainsi à l’inclusion financière. Des efforts sont également consentis pour l’amélioration de l’expérience utilisateur, le renforcement de l’interopérabilité des solutions de paiement mobile et le soutien aux commerçants pour l’élargissement du réseau d’acceptation.

Les paiements des factures dominent les usages

A l’instar de l’année 2023, les paiements de factures représentent, en nombre, la part la plus importante des transactions effectuées par les M-Wallets émis par les établissements de paiement. Ils représentent une part de 65 % contre 78 % en 2023. Les transferts Mobile to Mobile arrivent en deuxième position avec des parts de 27 % contre 17 % en 2023. Les paiements des commerçants représentent pour leur part 6 % contre 5 % tandis que les retraits GAB via M-Wallets ne dépassent pas les 2 %. En ce qui concerne les M-Wallets adossés à des comptes bancaires, Bank Al-Maghrib observe une différence entre la structure des transactions effectuées, en nombre, et celle des établissements de paiement. « Les paiements des factures par M-Wallet restent prédominants avec 53 % en nombre contre 57 % en 2023, suivis des transferts avec une part de 26%, soit au même niveau que celui enregistré un an auparavant et les retraits GAB avec une part de 14 % contre 12 %. Les paiements des commerçants ont augmenté, passant de 5 % à 7 % », peut-on retenir de Bank Al-Maghrib. Et de préciser qu’au même titre que l’année 2023, la répartition en valeur, par type de transaction M-Wallet, diffère selon le type d’établissements de paiement.
Pour les établissements bancaires, les transactions ont été dominées par les transferts, dont la part s’est élevée à 47 % contre 56 % en 2023, puis par les retraits GAB avec 34 % contre 28 %. Les paiements des factures représentent 17 % des parts contre 15 % tandis que le paiement des commerçants a représenté 2 % contre 1 %. Pour les établissements de paiement, les règlements de factures ont représenté la part la plus importante dans les transactions, soit 57 % contre 69 % en 2023. Ils ont été suivis des transferts avec une part de 35 % après 27 % et enfin par les paiements des commerçants. Ces derniers n’ont représenté que 1 % contre 2 % et les retraits GAB 7 % contre 1 %.