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Affaire Drapor : L’entreprise va saisir la justice

© D.R

Face au refus de renouvellement des autorisations de production de sable

Après avoir épuisé toutes les tentatives pour sortir de l’impasse, le recours en justice semble inévitable pour les dirigeants de Drapor. Aux dernières nouvelles, l’entreprise spécialisée dans le dragage de sable se prépare à saisir les tribunaux contre l’Etat représenté par le ministère de l’équipement. En effet, l’unique producteur de sable de dragage au Maroc se trouve en grande difficulté et l’avenir de ses 500 employés reste incertain. A cela s’ajoutent la crise de la Covid-19 et la conjoncture économique actuelle qui n’arrangent pas les choses pour l’entreprise. A l’arrêt depuis fin 2017, l’ombre des licenciements en masse plane sur l’ensemble du Groupe au moment où la tutelle ne donne aucune suite aux appels de rescousse lancés ponctuellement par le Groupe. Retour sur ce dossier qui n’en finit pas de faire du bruit.

Pression subie
Dans cette histoire, les principaux protagonistes sont : le Groupe Drapor et le ministère de l’équipement, du transport, de la logistique et de l’eau. Le Groupe pointe du doigt le ministère qui rechigne, selon lui, à renouveler les autorisations de production de sable marin nécessaires à ladite entreprise pour poursuivre ses activités. L’accord de base indique que ces autorisations ont une durée de validité de 10 ans. Suite à l’expiration de cette échéance en 2017, l’entreprise a soumis les demandes de renouvellement au département de tutelle, celles-ci se sont soldées par un refus (plateformes de Mehdia et Larache). En revanche, pour le site d’Azemmour, aucune réponse n’a été communiquée à l’entreprise concernée jusqu’à ce jour. Contacté par ALM, Hassan Ayad, le directeur général délégué de Rimal (filiale du Groupe) confie : «A cause du non renouvellement des autorisations, la société se trouve actuellement en grande difficulté et elle est sur le point de mettre les clés sous le paillasson. Malgré l’arrêt d’activité, l’entreprise a payé la totalité des salaires de ses employés pendant ces dernières années».

Cette situation est désormais intenable et ne laisse pas d’autres alternatives aux dirigeants de l’entreprise qui ont choisi de constituer un dossier pour le remettre aux mains de la justice. «Nous allons saisir les tribunaux parce qu’on a perdu espoir sur la résolution de cette situation à l’amiable. Depuis le début de cette affaire, l’entreprise subit une guerre sans merci de la part de la mafia des sables, c’est-à-dire des personnes qui profitent de la rente des dunes de sable. Cet acharnement s’est accentué au moment où le renouvellement des autorisations de dragage devait se faire conformément aux conventions de partenariats signées entre l’Etat et la société en 2007. Malheureusement le ministère de l’équipement a choisi la facilité. Par conséquent, il a cédé à la pression exercée par ces personnes dans ce dossier». Quant au personnel de l’entreprise, la situation est encore plus critique dans la mesure où cela fait deux mois que ses employés n’ont pas perçu leur salaire.

Demandes de renouvellement refusées : les raisons
Pour les dirigeants de l’entreprise, le département de tutelle empêche Drapor d’exercer une partie de ses activités invoquant certains textes de loi. Les refus de reconduction des autorisations sont attribués à la non-conformité aux textes de loi. Dans ce sens, l’entreprise évoque le fait que certains textes d’application n’ont pas encore été complétés. «Drapor avait demandé un temps d’adaptation aux nouveaux textes de loi dans le secteur. Chose qui nous a été refusée», indique Hassan Ayad ajoutant que cela concerne notamment les textes de loi qui régissent le dragage sur des profondeurs allant de plus de 20 mètres. Le responsable appelle au renouvellement de l’autorisation du site d’Azemmour du fait que la loi n’est pas applicable sur ce site. Il s’agit d’un dragage d’entretien qui concerne une embouchure de rivière (Oum Rabii).

En attendant une décision de la part du département de tutelle qui permettra aux salariés de l’entreprise de garder leur emploi, les dirigeants de Drapor vont donc ester en justice dans l’espoir de reprendre l’activité.

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