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Agadir cartonne

© D.R

Impossible de trouver une chambre vide à Agadir. Les départements de réservations de la plupart des hôtels répondent par la même phrase : «Désolés nous sommes pleins sur toute la période d’août!», au grand dam des abonnés de la dernière minute, obligés de revoir vacances et budgets. Les Tikida Riu Hôtel, Beach Club, Amadil Beah et le Dorint sont obligés d’éconduire une demande de plus en plus forte. Même le tout nouveau Sofitel, aux trois-quarts vide il y a une année, avec toute une aile fermée pour cause de clients, est aujourd’hui débordé. L’arrivée du groupe Accor et la mise en place d’une stratégie commerciale adaptée place cet établissement parmi ceux qui ont réalisé les meilleures ouvertures.
Ceux des hôtels en deuxième et troisième lignes ne sont pas du reste. D’habitude, plus on s’éloignait de la mer, plus les taux d’occupations baissaient. Ce constat est battu en brèche.
Le Tafoukt Beah est plein, le Kenzi Europa et le Sahara Agadir, également, obligés d’accompagner les demandeurs non satisfaits de petites amabilités. Le même rush est observé dans les villages de vacances et les hôtels de catégories trois et quatre étoiles. Plein comme un oeuf, le Club Med poursuit sur une belle lancée. On est loin, très loin, de la morosité qui soufflait sur la destination l’année dernière à pareille dates. Même les restaurants, pourtant peu fréquentés à la mi-juin, reprennent du poil de la bête et rêvent de salles plus grandes, d’équipes plus étoffées. Alors qu’à Marrakech, cette corporation choisit souvent le mois d’août pour réduire la voilure et prendre des congés mérités, en front de mer où les petites enseignes fleurissent. D’habitude, remarque un professionnel, «nous sommes pleins entre le 4 et le 25 août. Cette année, nous sommes en avance de deux semaines».
Depuis le 24 juillet en effet, les 25.000 lits que compte cette station balnéaire sont pris d’assaut par les touristes, mettant du coup du baume au coeur de tous ceux qui pensent qu’Agadir n’est pas en surcapacité. Des Français, des Allemands, des Belges, des Italiens, mais surtout des Arabes du Golfe. Cette clientèle n’est pas première en nombre, ni en nuitées, mais elle constitue certainement la surprise de l’été.
Le flux des hommes d’affaires et de simples estivants provenant du Koweït et de l’Arabie saoudite est très important cette année. L’impact du séjour du Sultan Ben Abdelaziz dans la capitale du Souss est d’abord direct sur l’activité : 300 chambres sont occupées par la suite princière. Déjà à fin juin 2004, la clientèle arabe était en croissance de 10% par rapport à 2003. Avec l’afflux massif du mois d’août, cette moyenne sera certainement pulvérisée. Autre clientèle en croissance notable à Agadir, les nationaux et résidents. Le programme national Kounouz Biladi et les nombreux efforts des hôteliers en termes de réduction de prix et de promotions ciblées y sont sans doute pour beaucoup. Les nationaux viennent en deuxième position dans les hôtels classés de la ville avec 20,71% des arrivées et la troisième position au niveau des nuitées (10,33% du total). Dans l’ensemble, au terme du premier semestre, Agadir totalise une croissance de 12%. Sur les 273.496 arrivées enregistrées durant cette période, les Français arrivent en tête (96 387). L’Hexagone réalise 35,24% des arrivées et 34,49% entre 2003 et 2004. En régression constante au niveau des arrivées, le marché allemand n’en continue pas moins d’être une référence, un baromètre de l’état de la destination. Sur ce premier semestre, les Allemands occupent la première place au niveau des nuitées avec 17% du total enregistré sur la ville et la troisième place au niveau des arrivées (11,61%).
Les plus fortes performances sont à mettre à l’actif de la Belgique, de l’Italie et du Royaume-Uni (11 877 touristes). Ce dernier marché est en croissance de 23% par rapport au premier semestre 2003. Malgré cette bonne crue, l’analyse du CRT local se veut lucide. «En ce qui concerne le cumul à fin juin 2004, que ce soit au niveau des arrivées ou des nuitées, les performances enregistrées ont été bonnes par rapport à la même période de 2002 et 2003, sans pour autant atteindre les résultats enregistrés en 2.000 et 2001.».
Tous comptes faits, l’augmentation des arrivées enregistrées au niveau des hôtels classés d’Agadir a atteint 15,44% par rapport à 2003, accusant toujours un recul de 19% par rapport à 2001, année de référence de l’activité. Même configuration en ce qui concerne les nuitées, en augmentation de 12,15% par rapport à 2003, mais avec encore une bonne longueur de retard (-15%) par rapport à la période de l’avant 11 septembre. L’objectif des hôteliers est de revenir à la normale durant la saison 2005. D’ici là, les programmes de dessertes aériennes seront encore mieux complétés. Au-delà d’Atlas Blue et de son impact, indéniablement positif, les professionnels espèrent voir finalisé le plan mis en commun avec Royal Air Maroc.

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