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Agences urbaines numériques 2.0 : Le projet est dans le pipe

© D.R

Elles seront mises en place à l’horizon 2021

Le virage numérique s’opère à grande vitesse. Pour le secteur de l’urbanisme, cette transformation est désormais à l’ordre du jour du ministère de tutelle qui veut renforcer plus que jamais le repositionnement des agences urbaines et développer des services innovants adaptés aux citoyens et aux différents acteurs. Ce nouveau cap intervient à point nommé avec le centenaire de la première loi sur l’urbanisme au Maroc. Avec près de 35 ans d’expérience dans les domaines de planification et de gestion urbaine, les Agences urbaines se sont imposées au fil du temps comme un outil d’ingénierie pluridisciplinaire en matière de développement et de régulation urbaine à l’échelle territoriale.

Dans cette perspective, le département de l’aménagement du territoire et de l’urbanisme planche actuellement sur un projet visant la mise en place des agences urbaines numériques 2.0. Cette démarche englobe l’ensemble des aspects (organisation, veille, structures, ressources humaines, data et processus métiers, service.) liés à la transformation numérique des 29 Agences urbaines du Royaume, de la Direction de l’urbanisme ainsi que de la Direction des ressources humaines et des moyens généraux du ministère. Parallèlement, une feuille de route définira les projets numériques nécessaires pour déployer les agences urbaines numériques et un système national partagé de veille urbaine accompagnera ce projet. Les détails.

Ajuster les missions des Agences urbaines

Les Agences urbaines sont au cœur du processus de l’aménagement du territoire. Elles sont dépositaires de données pertinentes des différentes dynamiques d’urbanisation et participent activement à des études stratégiques de planification. «Celles-ci font face à de multiples pressions au vu du poids de la gestion urbaine et des conflits de pouvoirs, notamment avec les collectivités locales, qui cristallisent chez les citoyens la perception négative de la complexité administrative, se retrouvant ainsi face à une perte de compétences ou un manque de ressources humaines et à des moyens financiers en inadéquation avec l’augmentation de leurs activités et l’évolution de leurs missions», explique le département de l’aménagement du territoire et de l’urbanisme. Par conséquent, ce dernier s’est fixé comme objectif de développer la réflexion sur le repositionnement de leurs missions.

Le projet de transformation numérique des agences urbaines s’inscrit dans le cadre de la déclaration du programme gouvernemental 2016-2021, du plan Maroc Digital, de la transition vers le projet de régionalisation et du lancement de la charte nationale de la déconcentration. Ce projet de transformation numérique des Agences urbaines est un prélude à leur repositionnement et au perfectionnement des politiques de leur management, selon le même département. A cela s’ajoute le fait qu’au regard de leurs prérogatives et leurs missions, ces entités constituent un outil de veille urbaine, d’innovation, de concertation et d’échange d’informations et de données entre les différents acteurs locaux. Pour renforcer leur rôle, elles ont donc développé un ensemble d’applications et de plateformes informatiques (comme les systèmes d’information et les systèmes d’information géographiques). Néanmoins, les différents projets déployés dans ce sens ont des niveaux de progression et de maturité variables et restent disparates et parfois hétérogènes, faisant appel à des technologies évolutives dont la maintenance se révèle compliquée et coûteuse.

Les territoires en ligne de mire

A travers ce projet, le département de l’aménagement du territoire et de l’urbanisme veut promouvoir, structurer et accélérer la mise en place d’Agences urbaines numériques 2.0, en collaboration avec toutes les composantes métiers concernés. L’objectif étant d’avoir une vision prospective sur le sujet et un système de veille urbaine. Cette approche découle du Programme national de l’urbanisme durable. Celui-ci vise la préparation des territoires à l’horizon 2040 en particulier sur l’aspect de la transformation numérique. Dans le même sens, la mise en œuvre du plan d’actions 2016-2021 ambitionne le développement desdites Agences à l’horizon 2021. Pour réussir ce projet de transformation, la tutelle choisit d’adopter une approche globale. En même temps, les ressources humaines, les structures, l’organisation, la technologie, la data, les indicateurs de veille et la sécurité doivent être pris en compte tout en prenant en considération les moyens et contraintes du département aux niveaux central et local. «En effet, le processus de transformation numérique passe par plusieurs étapes, dont la première concerne la construction d’une idée claire et commune des perspectives d’avenir, axée sur la réforme des métiers, les services aux citoyens, la gestion des données produites par les Agences urbaines et le développement du capital humain», indique la même source.

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L’Open Data pour promouvoir l’investissement

La transformation numérique des Agences urbaines se fonde sur une meilleure exploitation des données. Ainsi, il sera essentiel d’identifier et d’analyser l’ensemble de la base de données disponibles. Pour y parvenir, un schéma à définir faisant ressortir les besoins, risques et opportunités devra être établi. Il englobera les modes d’échange et de partage, avec les acteurs et citoyens. Notons que les trois structures concernées : à savoir les 29 Agences urbaines, la Direction de l’urbanisme et la Direction des ressources humaines et des moyens généraux du ministère gèrent et génèrent annuellement 110.000 dossiers instruits par an, soit plus de 350 dossiers par jour.

Elles travaillent sur 25.000 notes de renseignements, soit plus de 80 demandes. De même,120 documents d’urbanisme sont homologués annuellement. «Ces données exploitées constituent un outil efficace d’aide à la prise de décisions. Par ailleurs, lesdites Agences seront amenées à jouer un rôle majeur dans la mise à disposition de données à l’échelle territoriale. L’Open Data diffusée par elles contribuera à encourager l’innovation et la recherche scientifique, favoriser les opportunités économiques pour le secteur privé, promouvoir l’investissement et multiplier les partenariats public-privé pour offrir des services et usages plus utiles au profit des citoyens», indique la même source.
Leila Ouchagour

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