Economie

Agriculture: Un jumelage Maroc-UE pour la sécurité sanitaire

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L’Union européenne s’est engagée, pour les deux années à venir, à accompagner le Maroc dans le domaine du contrôle des produits phytopharmaceutiques, des fertilisants et des supports de culture. «Il s’agit de renforcer non seulement la sécurité sanitaire des aliments consommés au Maroc, mais également les échanges commerciaux entre le Maroc et l’UE», a déclaré Aziz Akhannouch, ministre de l’agriculture et de la pêche maritime, lors de la cérémonie de lancement de projets de jumelage, hier, mardi, à Rabat. Ces jumelages institutionnels seront financés par l’UE à hauteur de 1,2 million d’euros, et mis en œuvre avec le soutien d’un bon nombre de départements gouvernementaux marocains, dont notamment le ministère de l’agriculture et celui de l’économie et des finances.

Ces projets devront être axés sur trois activités principales. Tout d’abord, la dimension législative, avec la révision de la réglementation marocaine en matière de phytopharmacie, ensuite une dimension technique qui se matérialisera par un accompagnement et un échange d’expertise entre les deux parties, et enfin la question de gestion des résidus, à travers l’amélioration des structures de l’Office national de sécurité sanitaire et alimentaire (ONSSA).

En ce qui concerne le volet réglementaire, le ministre de l’agriculture a tenu à préciser qu’un effort de réforme avait débuté en 2000 avec la promulgation de la première réglementation concernant les pesticides agricoles. «Nous comptons aujourd’hui réviser cette réglementation, pour qu’elle soit en phase avec les normes internationales, et les différents accords ratifiés par le Royaume», a déclaré Aziz Akhannouch. Cette nouvelle réglementation devrait être finalisée, promulguée et mise en vigueur dans 24 mois, si l’on en croit les clauses de cet accord de jumelage.  

Ainsi, des séminaires d’expertise et des ateliers devraient permettre un partage d’expérience entre le Maroc et ses partenaires européens, notamment la France et l’Allemagne. L’ONSSA devrait être l’un des bénéficiaires majeurs de cet échange d’expertise. Elle sera l’objet, entre autre, d’un jumelage avec l’Agence nationale française de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (ANSES). Les efforts pour le renforcement des prérogatives de l’ONSSA ont d’ores et déjà commencé, Aziz Akhannouch a annoncé l’inauguration prochaine d’un laboratoire d’analyse à Casablanca.

Il est à noter que ce projet s’inscrit à la fois dans les objectifs du Plan Maroc Vert lancé en 2008 et dans les priorités du plan d’action Maroc-Union européenne pour la mise en place du Statut avancé du Royaume.  

Premier jumelage

L’ONSSA a déjà bénéficié entre 2007-2009 d’un premier jumelage institutionnel entre l’Union européenne et le Maroc. Il s’agissait du projet portant sur le rapprochement du cadre juridique en matière sanitaire et phytosanitaire à la réglementation de l’Union européenne.

Ce jumelage a porté sur trois volets différents. Le premier concernait la révision et actualisation de la législation et de la réglementation concernant la santé animale et végétale alors que le deuxième était relatif à l’amélioration des capacités en matière d’évaluation et de gestion de risques et de crises sanitaires et phytosanitaires.

Le dernier volet visait l’amélioration des capacités des laboratoires sanitaires et phytosanitaires relevant du ministère de tutelle. Des actions de courte durée ont enfin été conduites au cours de ces dernières années, dans le cadre de coopérations bilatérales avec des pays de l’UE, s’appliquant notamment au processus de mise sur le marché des produits phytopharmaceutiques, leur toxicologie, l’évaluation de leur efficacité et les usages mineurs.

Consortium franco-allemand

La mise en œuvre du projet de jumelage «Contrôle des produits phytopharmaceutiques, des fertilisants et des supports de culture» en faveur de l’Office national de sécurité sanitaire des produits alimentaires (ONSSA) sera assurée par un consortium franco-allemand.

Plus concrètement, pas moins de 500 jours d’expertise sont prévus, délivrés par une équipe d’une trentaine d’experts français et allemands.

Selon les responsables, l’objectif principal est de contribuer au renforcement institutionnel des structures chargées de l’autorisation de mise sur le marché et du contrôle des produits phytopharmaceutiques, des fertilisants et supports de culture, notamment dans les domaines réglementaire, de l’évaluation et de la gestion du risque ainsi que de l’usage et du commerce de ces produits.

Il faut préciser que le projet en question rentre dans le cadre des relations bilatérales entre le Royaume et les pays de l’Union européenne, notamment dans le domaine sanitaire et phytosanitaire. Une convention existe déjà entre l’ONSSA et un organisme européen dans le but d’assurer la réalisation de nombreuses actions pour évoluer vers une meilleure convergence des réglementations et normes marocaines et européennes.

 

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