Pour promouvoir le secteur des exportations agroalimentaires marocaines, cinq propositions ont été faites par la Direction des études et des prévisions financières (DEPF) relevant du ministère de l’économie et des finances. De prime abord, il y a l’adaptation de la politique de soutien au secteur en faveur des exportations.
L’examen de la politique poursuivie dans le cadre du Plan Maroc Vert pour le développement des exportations agroalimentaires révèle une orientation vers le renforcement de la production, ce qui laisse de faibles marges pour un appui effectif des exportations pour accéder aux marchés potentiels. Il s’avère donc nécessaire de privilégier des actions de soutien ciblées et renforcées à des créneaux porteurs, notamment avec des moyens de logistique appropriés, selon la DEPF.
Secundo, il y a la valorisation de la production destinée à l’export. L’une des contraintes majeures qui limitent l’essor des exportations agroalimentaires réside dans la faible adaptation de la qualité des produits transformés d’origine végétale aux standards internationaux. «Cette situation est critique pour des filières à haute valeur ajoutée à l’instar des produits oléicoles.
Ainsi, pour bâtir une image de marque de la production nationale à l’extérieur, il devient primordial, à l’instar des cas de réussite dans ce domaine au niveau mondial, de mettre en place des institutions spécifiques, notamment pour les principaux créneaux porteurs (oléiculture) qui veillent, outre à la gestion de ces filières, au respect des procédures et des normes de qualité requises», relève-t-on dans une étude élaborée par la DEPF consacrée à la valorisation des avantages comparatifs à l’export du secteur agroalimentaire marocain.
En troisième lieu, il y a le renforcement des partenariats internationaux. L’accès aux marchés figure parmi les entraves au développement des exportations agroalimentaires marocaines. «Tel est le cas pour le marché de l’UE qui absorbe plus des deux tiers des exportations agroalimentaires marocaines et qui dresse des obstacles aussi bien tarifaires que non tarifaires afin de protéger les productions agroalimentaires des pays méditerranéens de l’UE de la concurrence des produits importés; notamment du Maroc», explique la DEPF.
Ainsi, il est nécessaire de renforcer les exportations marocaines de ces produits vers d’autres marchés porteurs, comme les Etats-Unis, les pays de l’Europe de l’Est, et les pays du Moyen-Orient, à travers, notamment, la négociation de partenariats plus avantageux pour le Maroc et basés sur le principe de complémentarité.
La quatrième proposition concerne la mise en place d’une veille concurrentielle.
Etant donné la dynamique des marchés agroalimentaires, il est important de disposer d’une veille concurrentielle permettant, d’une part, l’analyse permanente des informations des marchés potentiels au niveau mondial et l’examen de l’évolution des différents maillons de la chaîne de valeur des filières, et d’autre part, d’optimiser les actions des opérateurs professionnels et publics.
A travers des informations accessibles et mises à jour en continu, cette veille constituera un instrument incontournable pour moduler les interventions des parties prenantes au vu des enjeux stratégiques qui se présentent.
Et enfin, il y a la promotion des exportations. Outre l’adaptation de l’offre exportable à travers l’amélioration de la qualité des produits et le renforcement de leur compétitivité, la promotion des exportations demeure un outil fondamental pour accompagner les opérateurs à mieux se positionner sur les marchés traditionnels, et surtout à explorer de nouveaux marchés potentiels.
En effet, la politique de promotion des exportations, qui peut s’appuyer sur des réseaux mondiaux d’agences commerciales couvrant les marchés d’exportation du Maroc, aurait des externalités bénéfiques sur les exportations du pays à travers deux axes, selon la DEPF.
Des services de consulting animés par des équipes spécialisées qui mobilisent leur connaissance approfondie des marchés pour accompagner les opérateurs marocains et une approche marketing qui promeut l’image de marque des exportations agroalimentaires marocaines et une diffusion au niveau national des connaissances utiles concernant les opportunités d’export. Cette politique permettra, somme toute, une adaptation continue de l’offre des produits aux exigences des marchés internationaux.