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Agroalimentaire : L’inaction coûterait 17 milliards DH de pertes

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Plan de relance du secteur

Le secteur de l’agroalimentaire n’a pas échappé à la crise actuelle. En dépit du contexte difficile du confinement, l’activité a démontré sa forte résilience et réussi à assurer l’approvisionnement continu du marché sans répercussions sur les prix, à en croire les professionnels. Une cellule de crise multisectorielle a été mise en place au cours de cette conjoncture pour garantir le suivi de la situation et la coordination entre les principaux acteurs. Actuellement, l’heure est à la relance.

Pistes de sortie de crise
Un plan de relance a été conçu dévoilant que le coût de l’inaction pourrait représenter une perte d’environ 17 milliards de dirhams de chiffre d’affaires, explique Abdelmounim El Eulj, président de la Fédération nationale de l’agroalimentaire (Fenagri) lors d’un webinaire organisé par la Chambre britannique de commerce au Maroc sous le thème «L’agro-industrie marocaine : Impact et plan de relance».
Au cours de cette période, les entreprises du secteur ont été affectées à hauteur de 30%. Toujours en discussion, ce plan de relance comprend la baisse de la TVA, l’amélioration du pouvoir d’achat du consommateur, le renforcement du label Maroc, la promotion de la compétitivité et la protection de l’offre contre la concurrence déloyale. «L’industrie agroalimentaire est un secteur stratégique pour notre pays en raison de son importance économique et sociale. Il s’agit d’un secteur clé pour l’économie marocaine en termes de sécurité, de croissance d’emplois et de commerce extérieur. Il contribue à plus de 27% du PIB du Royaume et regroupe près de 27% de l’ensemble des unités industrielles, soit à peu près 2.000 entreprises. Le secteur emploie 153.000 personnes. Nous sommes à 22% de l’effectif industriel global», tient à rappeler le président de la Fenagri. Intervenant à ce webinaire, il a mis l’accent sur les efforts qui sont actuellement déployés pour la diversification des produits agroalimentaires. A cet effet, il a également évoqué les nouvelles perspectives du secteur sur des marchés importants tels que l’Asie, la Russie, l’Afrique subsaharienne, les pays du Golfe ou encore le Royaume-Uni.

Reprise et perspectives de relance
Pour sa part, Youssef Fadil, directeur des industries agroalimentaires au ministère de l’industrie, du commerce, de l’économie verte et numérique, indique que «la pandémie Covid-19 a bien confirmé la place stratégique du secteur en matière de sécurité alimentaire dans notre pays. La conjoncture économique difficile provoquée par la pandémie et l’instauration en mars dernier du confinement ont entraîné une chute de la demande pour certains produits agroalimentaires». Cet impact est dû à la fermeture de certains points de vente, des restaurants, des cafés, des hôtels qui constituent des clients importants pour certaines filières agro-industrielles. «Nous avons également constaté qu’il y a un ralentissement des exportations de certains produits suite à la baisse ou l’annulation de certaines commandes», indique Youssef Fadil ajoutant que cela est lié aux répercussions de la crise sur l’Europe et les Etats-Unis. Globalement, les produits de forte consommation, principalement destinés aux marchés locaux, ont été moins touchés par la crise et ceci est attribué au maintien de la demande, relève le responsable. Il relativise en soulignant que l’impact de la pandémie a été moins conséquent sur le secteur comparativement à d’autres (textile ou aéronautique). Néanmoins, certaines filières au sein du secteur de l’agro-industrie ont été touchés plus que d’autres, notamment celles dont les clients sont des restaurants ou des cafés. Concernant la reprise, M. Fadil précise que «dès le mois de juillet on a constaté que le secteur de l’agroalimentaire a regagné progressivement son dynamisme grâce à la réouverture des cafés, restaurants et hôtels et la reprise aussi des exportations».

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Les opportunités à saisir

Le département de l’industrie mise aujourd’hui avec l’ensemble des partenaires sur la dynamisation du secteur de l’agroalimentaire à travers la poursuite du soutien à l’investissement et le renforcement de la compétitivité du secteur. «Nous essayons d’aider dans le cadre du plan de relance les opérateurs à exploiter les opportunités qu’offrent les différentes filières agro-industrielles», affirme Youssef Fadil insistant à cet effet sur la capacité de développement importante du secteur de l’agroalimentaire aussi bien sur le marché local qu’au niveau de l’export. Il a souligné qu’en plus des filières traditionnelles, il y a des niches qui peuvent offrir des opportunités importantes et constituer des relais de croissance en donnant comme exemple les produits bio, les produits de santé (à base de plantes médicinales ou aromatiques), les plats cuisinés ou encore les coproduits du secteur halieutique. Pour assurer la relance, le responsable a attiré l’attention sur la nécessité de miser sur la recherche & développement et la technologie. Notons par ailleurs que ce webinaire a connu la participation de Fouad Jnate, directeur de la gestion des projets de l’Agence pour le développement agricole (ADA), Adil Chikhi, directeur régional corporate auprès de la Banque européenne pour la reconstruction et le développement (BERD), et Ahmed Daoudi, directeur recherche & développement du Groupe Koutoubia.

 

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