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Agroalimentaire : Zoom sur un secteur en plein essor

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Il capte à lui seul 24% du chiffre d’affaires industriel, 15% de ses exportations et 25% de son PIB

Le secteur est l’un des principaux pôles industriels qui permettront au Maroc de relever le défi de la substitution aux importations ainsi qu’à la promotion du produit
made in Morocco.

A la jonction de l’agriculture et de l’industrie, le secteur agroalimentaire joue un rôle déterminant sur le plan économique. Il capte à lui seul 40 % des exportations marocaines réalisées sur la période 2014-2020. Pour le même cap, l’agroalimentaire marocain a réussi à créer plus de 91.000 nouveaux emplois. Des indicateurs qui illustrent la place prépondérante qu’il occupe dans le paysage économique marocain. Un positionnement porté par des stratégies ambitieuses dont le Plan Maroc Vert, le Plan Halieutis et le Plan d’accélération industrielle. En vue de mettre plus de lumière sur le développement de ce pôle stratégique, l’agroalimentaire a été au cœur des Rendez-vous de l’industrie.

Une manifestation périodique qui tend à faire le point sur les principales réalisations des secteurs industriels ainsi que sur les perspectives de leur développement. Le rendez-vous de ce mardi 8 juin a réuni d’éminents opérateurs de la sphère agro-industrielle qui sont venus confirmer encore une fois la résilience de leur secteur face aux aléas de la crise sanitaire et partager leur ambition à l’aube du nouveau modèle de développement dont les contours ont été dévoilés récemment au Souverain. «Le nouveau modèle de développement a insisté sur l’agroalimentaire comme étant un des leviers futurs pour les prochaines années et cela tombe bien parce que nous sommes complètement en phase», indique dans ce sens Moulay Hafid Elalamy. Et de poursuivre que notre enjeu est de suivre les écosystèmes, de les remettre en cause régulièrement pour pouvoir les améliorer, les amender si nécessaire afin d’avoir un cap qui a un sens». Le ministre a par ailleurs mis l’accent sur le soutien et l’accompagnement de l’investissement dans le secteur. «Chaque dirham mis par l’État rapporte énormément et beaucoup plus aussi bien en termes de substitution à l’importation qu’à l’export».

Banque de projets : 122 investissements pour l’agroalimentaire

Le secteur est l’un des principaux pôles industriels qui permettront au Maroc de relever le défi de la substitution aux importations ainsi qu’à la promotion du produit made in Morocco. A ce jour, 122 projets d’investissements agroalimentaires ont été validés dans le cadre de la banque de projets initiée par le ministère. Ces investissements représentent un montant global de 3,7 milliards de dirhams et généreront à terme plus de 13.000 emplois. Se référant à la tutelle, ces projets représentent un potentiel de chiffre d’affaires de 5,1 milliards de dirhams et de 2,1 milliards de dirhams à l’export, soit un gain de 7 milliards de dirhams sur la balance commerciale.

Les défis à relever

L’exploitation optimale du «made in Morocco» ainsi que sa valorisation sont l’un des défis que tend à relever la tutelle pour ce nouveau cap. «Notre slogan est que nous sommes capables de produire mieux et moins cher chez nous avec de la main-d’œuvre marocaine. Ce produit national made in Morocco doit prendre toute sa place», relève-t-on de M. Elalamy. L’heure étant d’accélérer la cadence de la dynamique du secteur, notamment en termes de souveraineté alimentaire du Maroc. «Nous nous attelons à travailler sur notre indépendance alimentaire, et ce conformément aux Hautes orientations royales», a déclaré le ministre. Dans cette dynamique, le marché local représente un levier de développement certain pour l’agroalimentaire.

« On ne fera pas de développement agroalimentaire sans que le consommateur ne continue à prendre conscience que son pays est capable de produire largement ce dont il a besoin avec les qualités qu’il souhaite», estime le ministre. Et de poursuivre : «L’agroalimentaire est donc appelé, aujourd’hui plus que tout autre jour, à être à l’écoute du marché local pour répondre au mieux à ses besoins et contribuer à son développement». Pour ce faire, le secteur est appelé à améliorer la valeur ajoutée du produit et du rapport qualité/prix. Un critère essentiel pour renforcer sa compétitivité face à la concurrence des produits étrangers existants sur le marché ou encore conquérir de nouveaux marchés à l’export. L’amélioration de la compétitivité passe également par l’amélioration de la formation dans le secteur en mettant sur le marché des profils à la fois qualifiés et agiles. L’amélioration de la logistique du secteur et l’optimisation des plateformes se présentent également comme enjeux. La priorité étant de réduire les coûts au niveau local comme à l’export, notamment pour les PME qui présentent beaucoup de difficultés à ce niveau.

Contrat programme 2017-2021: Un bilan satisfaisant

Le Maroc compte à ce jour 2.100 entreprises opérant dans le secteur agroalimentaire employant 161.671 personnes et représentant un chiffre d’affaires de 161 milliards de dirhams, soit 24 % du chiffre d’affaires industriel. Le chiffre d’affaires à l’export s’élève pour sa part à 32,8 milliards de dirhams couvrant ainsi 15 % des exportations industrielles. La valeur ajoutée du secteur est estimée pour sa part à 39 milliards de dirhams captant de ce fait 25 % du PIB industriel. La performance du secteur est tirée par le bon comportement des 7 filières, à savoir la valorisation des fruits et légumes frais, industrie des pâtes et couscous, industrie de l’huile d’olive, industrie des viandes, transformation des fruits et légumes, industrie laitière et biscuiterie chocolaterie et confiserie. Ces dernières ont fait l’objet du contrat programme 2017-2021. Arrivant à terme, ce contrat programme connaît actuellement l’accompagnement de 283 investissements à travers les mécanismes du Fonds de développement industriel et d’investissement (FDII) et le Fonds de développement agricole (FDA).

Leurs prévisions portent sur un chiffre d’affaires global de 23,5 milliards de dirhams, un chiffre d’affaires à l’export de 6,9 milliards de dirhams et la création de plus de 21.290 emplois. Rappelons que plusieurs mesures d’accompagnement concrètes et ciblées ont été mises en œuvre pour booster le développement du secteur. Les mesures spécifiques ont concerné l’appui à l’investissement, le soutien à l’exportation et l’appui à la commercialisation au moment où les mesures transverses ont été axées sur l’accélération de l’innovation produit, la relance du Centre technique des industries agroalimentaires (CETIA) et l’appui à la certification/normalisation et à la Fédération nationale de l’agroalimentaire (FENAGRI). Notons qu’à cet égard, un cofinancement public-privé de 12 milliards de DH dont 4MMDH à travers le FDA et FDII et 8MMDH assurés par les opérateurs privés a été mis en place.

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Crise sanitaire : L’entaire sauve la mise

Il n’est plus à confirmer. Les agro-industriels nationaux ont été fortement mobilisés lors du déclenchement de la crise sanitaire au Maroc. L’approvisionnement du secteur n’a à aucun moment été interrompu. «Le secteur a joué un rôle incroyable pendant la pandémie Au Maroc, nous n’avons absolument manqué de rien et la raison essentielle est que nous avons des opérateurs dans ce secteur d’un nationalisme du plus haut niveau, qui ont retroussé les manches et travaillé jour et nuit», souligne Moulay Hafid Elalamy, ministre de l’Industrie, du commerce, de l’économie verte et numérique. Et de préciser que «la mission des opérateurs d’assurer un approvisionnement sans rupture dans toutes les régions du Maroc et dans des conditions sanitaires optimales, conformément aux Hautes instructions royales, n’a pas été simple». Ce constat rappelé par le ministre a également été confirmé par les acteurs. «La Covid avait coïncidé avec la campagne agricole, qui représente un temps fort de notre activité. Nous avions pour défi de gérer les opérations de façon intelligente. Nous avons misé sur la digitalisation et sur la coordination avec les ministères et les partenaires et toutes les difficultés ont pu être dépassées », indique à cet effet Mohammed Fikrat, en sa qualité de président-directeur général de Cosumar. En effet, les opérateurs ont fait preuve d’agilité et de respect des mesures sanitaires en vigueur assurant ainsi l’acheminement des produits vers l’ensemble du territoire.

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