Economie

Air France : Régime sec pour les passagers !

© D.R

Les années 1990 ont été celles de la libéralisation du transport aérien européen. Un secteur qui a vu donc une concurrence ouverte entre les différentes grandes compagnies. Ainsi, on a vu celles-ci se réorganiser au moment où d’autres, nouvelles, ont fait leur apparition.
C’était la fin des monopoles historiques et le début d’une nouvelle ère, celle des alliances, avec tout ce que cela entraîne comme conséquences. Pour les compagnies, des vols conjoints (pour un meilleur remplissage), des économies d’échelle et une guerre des prix et, pour les voyageurs, des vols plus fréquents (navettes) et des programmes de fidélisation (accumulation de miles). Une stratégie de prédateur qui vise à éliminer les concurrents, quitte à renoncer aux profits à court terme.
Parmi ces alliances, SkyTeam, créée par Air France et rejoint depuis par la compagnie néerlandaise KLM, regroupe AeroMexico (Mexique), Delta Airlines (USA), Korean Airlines (Corée du Sud), Czech Airlines (Tchéquie) et Alitalia (Italie). Sauf qu’aujourd’hui, cette libéralisation doit prendre en compte deux donnes considérables : la baisse du trafic depuis les attentats terroristes (le 11 septembre notamment) et l’agressivité commerciale de plus en plus ardue des compagnies dites du «low-cost», c’est-à-dire à bas tarifs.
C’est le cas d’Air France par exemple, dont la nouvelle politique a pour mot d’ordre une réduction drastique des coûts d’exploitation. C’est ce qu’a indiqué Jean-Cyril Spinetta, le président du groupe, qui ambitionne d’économiser 100 millions d’euros pour mieux faire face à la concurrence, notamment celle des compagnies aériennes à bas tarifs.
Concrètement, cela se traduit par un régime sec sur plusieurs plans à bord de ses avions : réduction du personnel navigant commercial, suppression des ventes de produits hors taxes et autres goodies et, surtout, une restauration qui laisse à désirer par sa qualité et sa consistance. Car, passe encore pour une hôtesse ou un steward en moins, et tant pis aussi pour les clients qui n’auront pas eu le temps d’acheter un parfum ou des cigarettes dans les magasins au sol… c’est surtout la restauration qui demeure le point le plus irritant et le plus pénalisant pour les passagers. En effet, la compagnie française ne sert des menus complets que si le vol dépasse une durée de 2 heures et demi, ou qu’il coïncide alors pleinement avec l’heure du repas. Ce qui veut dire que les voyageurs n’ont, entre les heures des repas, droit qu’à une collation.
Traduisez une petite barquette en plastique renfermant une vulgaire tranche de pain de mie couverte d’une viande (saumon, jambon…), ainsi qu’une pâtisserie en guise de dessert. Ceci d’autant plus que la compagnie n’offre plus à ses passagers les «tickets repas» consommables dans les restaurants des aéroports. Peu flatteur pour l’image de marque d’une compagnie aussi réputée qu’Air France. Heureusement, son personnel, à bord, tente tant bien que mal à conserver le sourire… Même si, au fond, ces hôtesses grincent des dents du fait de la surcharge de travail.

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