Al Amane lâche les amarres

«Notre bateau n’est pas échoué», s’écrie Abdelilah Kabbaj.
D’après certaines informations, les amarres du navire marocain ont lâché en même temps que celles d’un bateau de tourisme tunisien. Le président de MSC Maroc accuse ses détracteurs de vouloir envenimer une affaire qu’il juge «banale». D’après sa version recueillie par ALM, le navire en question, Al Amine, affrété par MSC Genève, souffrait de problèmes d’amarrages. Avec les vents et les vagues violentes qui ont frappé la côte tunisienne mardi, il a dérivé jusqu’à la berge. « Mais sans s’échouer », maintient le P-dg de MSC Maroc. Pourtant, une dépêche de l’AFP indiquait plutôt que le navire était couché sur le flanc et que des taches d’hydrocarbures étaient visibles sur la plage avoisinante. Pour M. Kabbaj, le bateau était vide, ce qui explique le fait qu’il ait dérivé. «On ne peut pas parler de marée noire, poursuit-il, car non seulement le bateau est de taille réduite ( 525 TUS), mais aussi il était vide ». Pourtant, les autorités tunisiennes ont déployé toute une armada dès l’annonce de l’accident.
Deux ministres, celui de la Défense et celui de l’Environnement, se sont rendus sur les lieux. De son côté, la commission régionale de lutte contre la pollution marine a pris les premières mesures pour circonscrire la zone polluée et éviter la propagation du fuel, selon l’agence tunisienne TAP. Celle-ci précise que des équipes spécialisées ont entamé les opérations destinées à circonscrire la zone touchée pour faire barrage au fuel déversé. Quelque 200 personnes de la municipalité, de la protection civile, de la garde et de l’armée nationale s’activaient pour nettoyer la côte polluée alors que le vent continuait de souffler et que les vagues étaient fortes. Des cordons flexibles munis de bouées avaient été déployés tout autour du bateau pour tenter d’empêcher la propagation des nappes de fuel flottant sur la mer. Une démonstration destinée à rassurer la population sur d’éventuels risques de pollution. En tout cas, «je suis en mesure de dire qu’il n’y a pas de pollution, le bateau qui n’était pas le seul dans cette situation, a été remorqué jusqu’aux cales. L’équipage marocain se trouve d’ailleurs à bord. Nous ne déplorons ni pertes de vie, ni perte de volume, puisqu’il était vide ». Dans tous les cas, lance Abdelilah Kabbaj à l’intention sans doute de ses détracteurs, «nous sommes suffisamment couverts». Le bateau en question est assuré auprès de la compagnie d’assurance Savoy, et à l’international, par MSC Genève. La société MSC Maroc dit aussi être assurés contre la pollution.
D’après la dépêche de l’AFP, le MSC Al Amine s’est échoué sur les côtes nord-est de la Tunisie provoquant un début de marée noire avec le fuel s’échappant des fuites de ses réservoirs, a constaté mercredi l’AFP. Le porte-conteneurs battant pavillon marocain aurait heurté par une forte tempête des rochers sur les côtes d’Aïn Oktor, près de Korbous (50 km de Tunis) et du fuel lourd s’est aussitôt échappé de ses réservoirs. « Le porte-conteneurs marocain s’est échoué en raison d’une panne électrique et de moteur », a indiqué à l’AFP un responsable marocain de la compagnie propriétaire du bateau arrivé sur les lieux. Il faudra, selon lui, au minimum deux semaines pour désensabler le conteneur qui sera ensuite tracté vers l’un des chantiers navals les plus proches.
La zone de l’échouage du bateau est située sur la presqu’île du Cap Bon, où abondent les rochers, à l’est de Tunis, non loin de Korbous, une station thermale très prisée des Tunisiens et des touristes.
En attendant, l’expertise des assurances est déjà en cours. Acquis en l’an 2000, Al Amine a coûté à MSC Maroc la bagatelle de 4 millions de dollars (environ 40 millions de dirhams).