Deux fleurons de l’industrie algérienne, la Société nationale de véhicules industriels (SNVI) et le complexe sidérurgique d’ArcelorMittal sont paralysés par la grève, révélant un climat social tendu également marqué par une grève du personnel de santé du secteur public. A la SNVI, seul constructeur de véhicules en Algérie qui emploie 5.000 salariés à la fabrication de camions et d’autocars sur son site de Rouiba près d’Alger, la grève dure depuis le 4 janvier. Le personnel a reçu le soutien des personnels d’autres entreprises et les manifestations régulièrement organisées par le syndicat sont maintenues hors du centre-ville par les brigades anti-émeutes. Les revendications portent notamment sur des augmentations de salaire ainsi que sur la remise en cause d’un accord tripartite sur les retraites conclu en 2009 entre le gouvernement, le patronat et le syndicat national UGTA (Union générale des travailleurs algériens). Cet accord, qui a supprimé la possibilité pour les salariés de prendre une retraite anticipée, est contesté par la section d’entreprise de l’UGTA qui reproche au secrétaire général du syndicat Abdelmadjid Sidi Saïd sa signature au bas du texte. A l’usine ArcelorMittal d’El Hadjar, près d’Annaba (600 km à l’Est d’Alger), poumon économique de cette région avec ses 7.200 salariés sans compter les emplois indirects, la grève a démarré mardi. Selon le syndicat, elle paralyse l’activité de l’entreprise, unique usine sidérurgique d’Algérie. Les grévistes réclament la réouverture de la cokerie du complexe, fermée depuis octobre 2009 en raison de sa vétusté, et dont les travaux de rénovation sont évalués à 40 millions de dollars.