Dans le cadre de la stratégie de la Chambre de commerce des Etats-Unis d’Amérique à Casablanca (AmCham) visant l’amélioration de l’environnement des affaires au Maroc et le renforcement des liens de partenariat entre investisseurs marocains et américains, une enquête s’inscrit a été diligentée.
Les enquêteurs ont formulé 90 questions portant sur l’environnement des affaires en général, l’infrastructure, les systèmes fiscal et légal, la main-d’oeuvre, le système d’éducation, les agences gouvernementales, et l’accord de libre-échange (ALE) Maroc-USA. Présentant, jeudi 16 septembre à Casablanca, les grands volets du sondage, réalisé en 2003, le président de l’AmCham, Laurent R.Dewitt, a indiqué que cette enquête qui a porté sur 131 entreprises de différentes tailles et nationalités , fait ressortir une amélioration non négligeable de l’environnement des affaires depuis 2001. Selon les résultats de ce sondage, la perception des dirigeants d’entreprise sur les affaires et l’investissement au Maroc a changé dans le bon sens : 85 % des sondés ont été satisfaits d’avoir investi au Maroc contre 61 % en 2001 et 71 % sont prêts à accroître leurs investissements au Royaume, pour exploiter les atouts de l’économie marocaine. Concernant les accords de libre-échange, 80 % des entrepreneurs interrogés ont estimé que les accords signés avec l’Union européenne auront un impact positif majeur sur leurs entreprises, contre 61% pour l’ALE avec les Etats-Unis.
Pour les relations avec les agences gouvernementales, les résultats du sondage font état de progrès notables dans ce domaine entre 2001 et 2003, surtout au niveau de la douane, devenue très efficace. Des évolutions importantes ont été réalisées au niveau des infrastructures et du coût des intrants entre 2001 et 2003.
S’agissant du système fiscal, les dirigeants d’entreprise interrogés ont signalé une charge fiscale excessif, considérant que le système de taxation constitue un frein à l’embauche, qui s’ajoute à un système juridique inefficace et vulnérable. Les sondés estiment également que le système d’éducation au niveau du lycée ne répond pas à leurs besoins de façon adéquate.
Ces résultats viennent confirmer ceux publiés par la Banque Mondiale, la Société financière Internationale (SFI) et Oxford University Press. Dans le très attendu Doing Business 2005, rapport annuel analysant l’impact du cadre juridique et réglementaire sur le climat des affaires en passant en revue ce qui se fait dans 145 pays dont le Maroc, les auteurs ont souligné l’importance des réformes opérées au Maroc en terme de simplification des formalités administratives et juridiques. Le rapport classe ainsi le Maroc parmi les cinq premiers pays au monde où les réformes ont été spectaculaires, au titre de l’année 2003, en appuyant ce constat par le nombre de créations d’entreprises, qui a progressé de 21 % en 2003. Les quatre autres pays sont la France, la Turquie, la Slovaquie et l’Ethiopie. Au Maroc, les experts ont dénombré cinq formalités à accomplir pour la création d’une entreprise, un des chiffres les plus bas, surtout si l’on sait que, dans d’autres pays, même développés, la création et l’enregistrement d’une nouvelle entreprise est plus laborieux. Pour les délais nécessaires à la création d’une entreprise, la performance du Maroc est aussi très respectable, avec une durée moyenne de 11 jours. À titre d’exemple, 58 jours sont nécessaires au Mexique, 43 en Egypte, 14 en Tunisie et 54 en Grande-Bretagne ! Le rapport explique cette performance du Maroc, entre autres, par l’instauration des Centres régionaux d’investissements (CRI), assimilés à des guichets uniques.