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Appuyée par un programme couvrant 500.000 ha : L’INRA braque les projecteurs sur le potentiel de l’agroforesterie

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Ce programme qui concerne 100.000 agriculteurs promet des retombées économiques, sociales et environnementales majeures.

Résultats probants : Pommiers, plantes médicinales et aromatiques, cactus… Les recherches de l’INRA sur l’agroforesterie dévoilent des résultats probants. En 2025, l’Institut sensibilise à ce mode de gestion agricole qui combine volontairement les arbres et les arbustes dans les systèmes de culture et d’élevage pour tirer des bénéfices additionnels de cette intégration.

En 2025, l’INRA promeut l’agroforesterie. En effet, l’Institut a choisi cette thématique pour son agenda de l’année soutenu par le vaste programme national qui se met en place pour la promotion des systèmes agroforestiers sur 500.000 hectares et la plantation de 50 millions d’arbres et arbustes de diverses espèces dans les terres agricoles de différentes natures dans le cadre de la stratégie «Génération Green». Selon l’Institut, ce programme qui concerne 100.000 agriculteurs promet des retombées économiques, sociales et environnementales majeures. La feuille de route de l’agroforesterie entend améliorer les conditions socio-économiques des petits producteurs en renforçant la durabilité et la résilience de leurs systèmes agricoles au changement climatique. Ainsi, la thématique de l’agroforesterie vise à sensibiliser à une pratique profondément ancrée dans les traditions agricoles et est enrichie aujourd’hui par des avancées scientifiques.

Diagnostic

«L’agroforesterie définit les modes de gestion agricole qui combinent volontairement les arbres et les arbustes dans les systèmes de culture et d’élevage pour tirer des bénéfices additionnels de cette intégration. Ces bénéfices peuvent être d’ordre environnemental, économique et/ou social» , explique l’INRA. Le Maroc compte plusieurs systèmes agroforestiers traditionnels. « Ces écosystèmes correspondent principalement aux forêts ou matorrals dominés par des espèces telles que le chêne vert, le chêne-liège, le cèdre, le thuya et l’arganier, qui sont exploités de manière extensive pour pâturage et autres usages. Répartis à travers les massifs forestiers du Rif et de l’Atlas, ces systèmes jouent un rôle écologique et socio-économique crucial, bien qu’ils subissent une surexploitation croissante, entraînant une dégradation notable du couvert végétal et des sols», relève la même source.

Développement des modèles ingénieux 2025-2028

L’INRA dispose d’un programme de recherche à moyen terme (2025-2028) sur l’agroforesterie. Ce programme comprend la caractérisation des systèmes agroforestiers existants, la conception de nouveaux systèmes agroforestiers résilients et durables, l’optimisation de la productivité des systèmes agroforestiers ainsi que les études d’impacts. Parmi les recherches conduites par l’institut, on citera le câprier en agroforesterie. «Présent dans presque toutes les régions du Maroc, le câprier est menacé par le pâturage et le surpâturage. À l’aridité, le câprier peut être intégré résistant en agroforesterie avec des cultures céréalières ou l’olivier: Cas des régions de Taza et Tissa. Cette association permet de diversifier les revenus des agriculteurs en produisant des câpres, des olives et des céréales. L’intégration du câprier dans les systèmes agroforestiers améliore la productivité, lutte contre le changement climatique et préserve la biodiversité», souligne la même source. L’Institut donne aussi comme exemple l’Atriplex nummularia. Selon ses recherches, cet arbuste polyvalent produit une biomasse abondante, lutte contre la désertification, favorise la biodiversité et offre un fourrage vert en périodes difficiles. «Riche en azote et pauvre en tanins, il réduit l’usage d’ aliments concentrés, surtout en été. Atriplex est adapté aux zones arides, tolère la sécheresse et les sols salins, ce qui en fait une plante idéale pour améliorer la résilience des agroécosystèmes à contrainte climatique», précise la même source. Et d’ajouter : «Atriplex nummularia conduit en allées de culture avec l’orge ou l’avoine confère une résilience accrue aux systèmes agricoles face à la sécheresse et aux sols dégradés. En plus d’être une pratique durable qui améliore la fertilité des sols, réduit l’érosion et augmente la rétention d’eau, Atriplex agit comme brise-vent et crée un microclimat favorable, améliorant la productivité des espèces fourragères associées».

Selon ces recherches, cette solution augmente de 30% la production par unité de surface. Dans le même sens, l’INRA cite l’arganier et les plantes médicinales et aromatiques pour une production bio. «Ce système, actuellement à l’étude, représente une opportunité écologique et agroéconomique prometteuse. L’association de l’arganier avec des plantes aromatiques et médicinales (thym, armoise, lavande et câprier) cultivées, ainsi que d’autres cultures offre une exploitation durable et rentable. Ce modèle vise à améliorer la rentabilité économique tout en valorisant les ressources locales et en préservant l’équilibre écologique», relève la même source. Le cactus en système agroforestier peut également générer des résultats prometteurs. Selon l’INRA, «le figuier de Barbarie est une plante clé en agroforesterie dans les zones semi-arides grâce à sa résilience face à la sécheresse et sa capacité à prospérer sur des sols pauvres. En plus de servir de haie de clôture ou de bordure, il réduit l’érosion des sols et crée un microclimat favorable pour les cultures associées. Ses cladodes servent de fourrage nutritif pour le bétail en période de pénurie, tandis que ses fruits offrent une source de revenus supplémentaire».

Le pommier fait également partie des recherches effectuées dans un contexte d’agroforesterie dans le Moyen Atlas. Trois principes innovants ont été intégrés dans ce sens, à savoir l’introduction de cultures intercalaires comme le romarin, la fève et le colza pour prolonger la floraison, améliorer la nutrition du sol, attirer les pollinisateurs et repousser les nuisibles, ainsi que la diversité fonctionnelle, la diversification variée avec trois paires de variétés de pommier aux floraisons et maturité s’échelonne pour améliorer la résilience climatique et l’adoption de l’irrigation déficitaire pour optimiser l’utilisation de l’eau et la qualité des fruits. Il en ressort une fructification du pommier avec un effet significatif observé dès la 2ème année d’âge des arbres, avec le romarin comme culture intercalaire, une production diversifiée importante aussi bien en pommes qu’en culture intercalaire, et sans effet notable d’un stress hydrique, nutritionnel ou sanitaire apparent. En plus, la subtilité de la saveur du romarin confère, selon les résultats des recherches mentionnées, une qualité typique aux pommes produites.

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