Le Technopark Essaouira consolide l’écosystème entrepreneurial de la ville avec ses 35 espaces de coworking modulaires et une capacité d’accueil allant jusqu’à 60 TPE (très petites entreprises), startups et porteurs de projets. Ce site offre des solutions adaptées aux besoins des entrepreneurs nationaux et internationaux. Et après une année, une quarantaine de startups ont déjà répondu à l’appel. Retour sur une année au service de la création et de l’innovation par une jeunesse marocaine qui ne demande qu’à être accompagnée et soutenue.
«Je m’adresse aux jeunes et je dis cet espace est à vous pour vous épanouir et vous développer ». C’est en ces mots que Adil El Maliki, gouverneur de la province d’Essaouira, s’est exprimé lors de la cérémonie de célébration du première anniversaire du Technopark d’Essaouira. Dès son lancement, la dynamique actionnée, à travers ce 5ème site du réseau après celui de Casablanca, Rabat, Tanger et Agadir, laisse présager la formation d’une pépinière de startups très rapidement. Décrite par l’officiel comme propice à l’épanouissement, Essaouira est en pleine mutation aujourd’hui. Les chantiers qui entourent le lieu abritant les startups démarreront bientôt. Le gouverneur l’atteste et signale au passage que les grandes innovations ne se font pas forcément dans les grandes villes… L’homme rappellera au passage les richesses dont recèle la ville, notamment dans l’artisanat (Tuya, Rafia..) et dans l’agriculture (première communauté génératrice d’huile d’argan). Mais il s’agira de se réveiller tôt pour saisir toutes les opportunités existantes. Là aussi l’homme insistera sur cet aspect comportemental d’une jeunesse encore portée par la douceur de la ville. L’heure est au changement. Lamiae Benmakhlouf, DG du Technopark, conseille aux jeunes porteurs de projets innovants de «courir» même pour se démarquer et décrocher des marchés ! D’ailleurs, l’espace digital nomade qui a été conçu permet d’accueillir des jeunes de contrées lointaines, séduits d’abord par le climat d’Essaouira favorable au surf mais devant travailler, parallèlement pour subvenir à leurs besoins. Ces digital nomads peuvent, en effet, trouver un espace de travail moderne et connecté, combiné à des opportunités uniques de networking avec les startups locales…
Oui. La symbiose est permise entre les locaux et les jeunes venus du Pérou ou de la Silicon Valley ! L’équipe dirigeante locale y veille. Et c’est Oussama Sadek, un jeune de 27 ans, qui assume avec brio cette responsabilité. Car là aussi, le mode managérial imposé par Lamia Benmakhlouf est la délégation et la valorisation de l’humain pour atteindre les objectifs fixés par le conseil d’administration. L’heure est au bilan. Et pour l’heure, l’équipe d’Essaouira a accompagné une quarantaine de startups et projets innovants tout en renforçant l’écosystème entrepreneurial local, soit 50% du taux d’occupation. La récente installation du Digitup Center de l’EFE a permis de faciliter l’innovation et la digitalisation dans des secteurs clés tels que l’artisanat, le tourisme, la green tech et les énergies renouvelables.
Concernant l’axe formation, le Technopark a organisé 12 sessions de formation ayant bénéficié à plus de 400 participants, ainsi que 30 événements dédiés à l’innovation et à l’entrepreneuriat, attirant plus de 530 participants. Avec les 500 visiteurs recensés lors des délégations nationales et internationales, l’espace est devenu, au fil des jours, une plateforme d’échanges et de collaboration. Le 1er International Summit des Digital Nomads, organisé en mai, a positionné Essaouira comme une destination incontournable pour les travailleurs nomades du monde entier. Et pour célébrer ce premier anniversaire, le Technopark Essaouira organise un hackathon E. NOV Artisanat, une initiative innovante dédiée aux artisans de la région. L’appel à candidature a été lancé. L’événement rassemble entrepreneurs, développeurs et artisans pour concevoir des solutions digitales adaptées au secteur de l’artisanat. L’objectif est de donner de la visibilité à ses artisans pour améliorer leurs ventes. Design Thinking, développement de sites e-commerce, campagnes numériques, coaching intensif co-organisé avec Hack & Pitch seront autant d’actions qui permettront de transformer les idées en projets concrets. Aujourd’hui, la course est bel et bien annoncée. Et ceux qui ont compris se sont déjà démarqués. Il s’agit par exemple de Adam Tahar, venu de Toulouse à l’âge de 33 ans, qui a lancé SA PUB, une société de marketing digital employant 10 personnes qui a attiré des clients du monde entier, à travers la Plateforme Prolikom, accessible à tous qui gère les rendez- vous. Rien ne prédisait Adam à cette aventure. Venu au départ pour découvrir la ville d’Essaouira, le jeune homme s’est laissé porter par ses intuitions. Son coup de cœur ne l’a pas trompé. Son activité se positionne sur la création de sites, de développement d’application, de gestion de réseaux sociaux et dans la conception graphique. Pour Amine Hasni, fondateur de SupArt Lab, une startup qui œuvre dans la digitalisation des sites culturels, l’amorçage est fait mais le développement de son activité dépendra du financement de ses actions et des clients futurs qui le suivront dans une aventure avant-gardiste qui promet un changement de paradigme dans le monde culturel. Le jeune originaire d’Essaouira y croit et compte bien mettre ses études dans l’art, effectuées en France en application pour atteindre ses objectifs. Les témoignages sont nombreux. Ils démontrent que le Technopark Essaouira a su s’imposer, très rapidement, comme acteur clé du développement économique et numérique de la région. Au-delà, la logique d’installation de ces modèles amorcée pour atteindre à terme les 12 régions (Fès, Oujda et Tiznit programmés) du pays mérite d’être dupliquée dans d’autres secteurs dans le cadre du processus de la régionalisation. Car il s’agit de courir aussi pour atteindre les différents objectifs retenus par le plan de développement du pays.













