Le nouveau géant de l’acier Arcelor Mittal, qui sera pleinement opérationnel à la fin de 2007, continuera à rechercher de nouvelles occasions de croissance externe, réaffirme son patron Roland Junck.
«Nous allons poursuivre notre développement. Comme nous l’avons déjà dit, nous n’attendrons pas la finalisation (du rapprochement d’Arcelor et de Mittal Steel) et d’avoir fini de rembourser nos dettes», a déclaré le président de la direction générale du groupe au magazine de télévision luxembourgeois «Télécran», dans sa première interview à la presse depuis sa nomination début août.
Le dirigeant estime à six mois la première phase d’intégration des deux métallurgistes. «Elle doit être bouclée d’ici un an et demi», ajoute-t-il.
Le groupe Mittal détient désormais 94% du capital d’Arcelor.
Roland Junck juge, en outre, que son rôle ne se limite pas à assurer l’intérim en attendant une possible arrivée aux commandes d’Aditya Mittal, directeur financier d’Arcelor Mittal et fils de Lakshmi Mittal, patron de Mittal Steel.
«Aditya Mittal est membre de la direction. Il est sous les ordres du président de la direction générale. C’est très clair», précise-t-il.
Pour autant, le nouveau patron d’Arcelor Mittal assure que les relations entre les deux entreprises, autrefois dos-à-dos, sont devenues bonnes et qu’il avait désapprouvé certains commentaires intervenus au moment de la bataille boursière.
Roland Junck confirme qu’Arcelor Mittal restera basé au Luxembourg. «Personne ne le pensait avant la fusion», dit-il.
Selon les derniers chiffres disponibles, Arcelor Mittal produit 10% de l’acier mondial pour un chiffre d’affaires de 55 milliards d’euros et emploie 334.000 personnes.
A noter que des analystes, comme le Crédit Suisse, sont désormais mitigés sur le secteur européen de l’acier, qu’ils dégradent de "surpondérer" à "pondération de marché". Cela signifie que les analystes pensent que les valeurs acier ne feront pas mieux, en moyenne, que l’indice global des marchés.
Ils croient, en effet, que l’acier est entré dans la partie baissière du cycle.
Plusieurs indices plaident en faveur de cette prudence : une croissance de l’offre supérieure à celle de la demande pour le 3ème mois consécutif, des stocks américains haut perchés, des tendances de prix mitigées… etc. Il y aura plus de raisons de vendre que d’acheter dans les prochains mois, expliquent les spécialistes.