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Arnaud Collery : «Au Maroc, vous avez le pétrole du bonheur en famille»

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Entretien avec Arnaud Collery, créateur et développeur de «Stand up for passion»

Inspirer, partager, vivre de nouvelles expériences, c’est le message que souhaite transmettre Arnaud Collery, conférencier et auteur du livre «Mister Hapiness», à travers son initiative «Stand up for passion». De New York au Népal ou Tokyo, Arnaud Collery sillonne le monde pour partager sa définition du bonheur. Dans sa quête, il a choisi de poser ses valises à Casablanca pour la première édition africaine de «Stand Up for passion» dont le lancement se fera ce mardi 10 avril. Ainsi, 7 personnalités publiques au Maroc partageront pour la première fois avec le public présent une partie inspirante de leur histoire personnelle. En guise d’avant-goût de cet événement, nous sommes allés à la rencontre du créateur et développeur du concept «Stand up for passion».

ALM : En quoi consiste exactement l’initiative «Stand up for passion» ?

Arnaud Collery : Il y a 4 ans à New York, j’ai eu l’idée de créer «Stand up for passion». C’est très simple, j’avais vraiment envie de trouver des gens qui n’étaient pas uniquement passionnés par leur carrière. Des gens qui peuvent parler ouvertement de leur passion pour la vie, de ce qui les anime, de leurs déclics personnels, ou encore ce qui a fait d’eux ce qu’ils sont aujourd’hui. Je suis un passionné de développement personnel et je crois profondément que l’un de nos buts dans la vie c’est de trouver ce qui nous passionne le plus, continuer à se motiver et inspirer les autres dans cet exercice. A partir de là, on a pu organiser 19 évènements avec en moyenne 200 à 300 personnes. Au Japon, au Népal, à Londres et on sera bientôt au Brésil. Pour le Maroc, c’est une première en Afrique d’autant plus que c’est la première fois qu’on le fait en français. Le principe est simple, on a choisi 7 personnes inspirantes, des femmes et des hommes, venant d’univers différents : business, médias, social, art, ou encore l’aventure. Mon objectif c’est de les coacher pour trouver la personne qui se cache derrière le masque. On a inscrit cette édition dans la diversité en entreprise comme vecteur de performance et de créativité.

Quelle sera la particularité de ces conférences au Maroc et que souhaiteriez-vous apporter au public ?

On appelle ça du «Story telling» et au niveau du leadership il y a le «Vulnerability Management».  Je vous explique, dans le monde que ça soit dans la Silicon Valley, à Paris, à Tokyo, les leaders deviennent des coachs, ils se dévoilent, ils partagent leurs faiblesses, ils se confient sur ce qui les anime, et surtout sur ce qu’on ne sait pas d’eux. C’est la finalité derrière cette initiative qu’on organise donc pour la première fois au Maroc et en Afrique.

Vous avez évoqué la vie personnelle et la vie professionnelle. Selon votre expérience en tant que coach, lequel de ces deux aspects dynamise l’autre ? Qui prend le dessus sur l’autre ?

Il faut ajouter : dans quel contexte ? On est dans un monde où les deux se confondent. On parle aujourd’hui de «work-life integration», c’est-à-dire qu’on peut plus avoir la famille d’un côté et le business de l’autre, on est stressé en permanence, et on est ultra-connecté. D’autant plus qu’on est toujours obligé d’innover et d’être créatif pour garder notre travail. Parce qu’on ne sait pas si dans six mois ou dans un an on va garder notre job. A partir de cet état de fait, il faut trouver le moyen pour être heureux au travail autant qu’on est heureux en famille. Au Maroc, vous avez cet avantage d’être heureux en famille. Cette joie on ne l’amène pas malheureusement au travail. De par mon expérience avec certaines multinationales basées au Maroc, on est arrivé à réaliser cette transformation. Il y a des gens qui collaborent pendant des années sans connaître vraiment leurs collègues du travail.

Pourquoi le choix du Maroc pour la première édition du «Stand up for passion» ?

Le Maroc représente mieux la diversité. Déjà, il y a cette mixité de cultures. Le pays est un carrefour entre l’Europe et l’Afrique et c’est ce qui fait sa particularité. C’est aussi l’un des rares pays où les religions monothéistes vivent en paix. Car vous le savez, la foi est une composante importante du bonheur. Nous avons donc décidé de commencer avec cette première édition au Maroc pour ensuite aller vers d’autres pays en Afrique.

Vous avez écrit un livre intitulé «Mister Happiness» que vous publierez dans quelques jours. Quelle est votre définition du bonheur ?  Peut-on déjà le définir ?

Ça fait 20 ans que le sujet m’intéresse et je travaille sur moi-même. Le bonheur c’est d’arriver à vivre selon ses valeurs. Ça paraît simple mais ce n’est pas évident parce qu’il faut trouver ses priorités. Personnellement dans mes valeurs, il y a la diversité. Parce que pour moi, il est important de rencontrer de nouvelles personnes, c’est de cette façon qu’on grandit intérieurement et qu’on apprend. Ensuite, il y a l’aventure, puis la liberté. Il est primordial de réfléchir sur ses valeurs, respecter celles des autres et prendre du temps. C’est l’erreur que beaucoup de jeunes font. Ils ne pensent qu’à leur carrière et ils oublient qu’il faut réfléchir sur soi et savoir ce qui les passionne dans la vie. A partir de là je conseille vraiment à tout le monde de faire du volontariat, c’est l’une des expériences qui apporte le plus.

Si vous avez un message à adresser au public marocain, qu’est-ce que vous lui diriez ? 

Dans le milieu professionnel, il faut dire les choses, il faut, exprimer ses émotions, c’est l’une des choses que je n’ai pas trop remarquées au Maroc. Car le bonheur ne peut pas se limiter juste à la famille ou juste le boulot, il faut vraiment savoir marier les deux. En entreprise, il est essentiel d’être ouvert et arriver à exprimer les choses et à communiquer. Plus encore, il faut respecter la parole donnée.

Si les pays nordiques par exemple sont réputés pour être les premiers en termes de bonheur, c’est parce qu’ils ont le respect de la parole donnée et la confiance totale.  Les Marocains ont le pétrole du bonheur, qui est la famille et la joie mais il y a moins de confiance entre les individus dans le milieu de l’entreprise et un peu moins de respect de la parole donnée.

Que conseilleriez-vous à un chef d’entreprise pour instaurer ces critères dans son entreprise ?

Je lui dirais premièrement que le bonheur dans l’entreprise est une priorité. Ne pensez pas que c’est facultatif. Le bonheur en entreprise est essentiel. Si on n’est pas heureux dans le travail, les gens ne vont pas se donner à 100%.  Pour y arriver, il faut par exemple nommer un «chief happiness officer» dans votre entreprise.

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