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Arnold Attoungbré : «Le Maroc est un acteur clé qui a besoin d’investissement dans le domaine digital»

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Questions à Arnold Attoungbré, chargé d’investissement ivoirien

Rencontré en marge du 4ème Forum pour l’investissement en Afrique, qui se poursuit jusqu’au 10 novembre à Marrakech sous le Haut patronage de SM le Roi Mohammed VI, le chargé d’investissement à l’AIIM (African Infrastructure Investment Managers) s’exprime sur l’expérience de cette société dans le Royaume. L’occasion pour lui de mettre en avant l’importance du digital pour le pays. En voici les détails.

ALM : Quel serait le regard que vous portez sur votre participation à cet événement ?

Arnold Attoungbré : Etant donné que nous travaillons pour un fonds d’investissement d’origine sud-africaine qui œuvre dans les projets d’infrastructures en Afrique et récemment nous avons fait un investissement au Maroc, cela fait toujours un plaisir d’y venir. C’est ainsi que nous participons à cette conférence qui fait la promotion de l’investissement dans les infrastructures en Afrique.

Puisque vous en parlez, le Souverain place, dans Sa lettre royale, les infrastructures et l’énergie entre autres comme priorités. Selon vous, existe-t-il des mesures urgentes à entreprendre pour accélérer le développement de ces secteurs dans le continent ?

Ce qui est clair c’est que les opportunités sont là. Il y a la volonté politique. Pour nous, ce qui est fondamental c’est de créer le cadre environnemental légal pour attirer les investisseurs. La stabilité politique c’est quelque chose de très important aussi en Afrique parce que nous avons vu récemment ce qui vient de se passer au Niger. Il y a aussi le Burkina Faso et le Mali. Et cela c’est quelque chose qui peut mettre des freins. Mais ce qui est clair c’est que l’engouement pour l’Afrique demeure et restera. Donc je pense que tous les acteurs doivent travailler de concert. Ce type de forums qui permettent de discuter des problèmes et d’essayer d’évaluer ensemble les opportunités et des solutions, pour moi, ce sont les choses qui pourraient aider aussi.

Il est connu que le secteur privé, dont le Souverain parle aussi et dont vous faites partie, est très réticent à investir. Pourquoi ? Pourriez-vous nous en expliquer les raisons au-delà du motif du rendement ?

Je vous donne un exemple sur le Maroc. Si vous y regardez les infrastructures routières, le gouvernement a fait énormément. Il y a aussi des secteurs sur lesquels vous voyez beaucoup qui ont déjà été faits. Et il y a des secteurs qui sont en demande. Aujourd’hui, si vous regardez le secteur du digital, le Royaume se positionne comme une plateforme tournante en Afrique. Aujourd’hui, le Maroc est un acteur clé qui a besoin d’investissement dans le domaine. Par exemple, l’investissement dans je vous ai parlé c’est dans le domaine digital. Donc nous avons investi dans les data centers ici au Maroc et nous voyons beaucoup d’acteurs qui sont intéressés par ce type de secteurs. A la fin, le choix des secteurs dépend des besoins de chaque pays. Aujourd’hui, les besoins du Maroc en termes d’infrastructures routières c’est pas la même chose que pour un pays comme le Soudan qui a plus besoin de routes. Donc, ce sont les analyses que nous faisons pour pouvoir orienter nos investissements.

D’après vous, quelles seraient les recommandations à ressortir de ce forum ?

Pour attirer les investisseurs privés, le cadre légal est important, la stabilité politique et la gouvernance. Pour moi, ce sont les trois éléments sur lesquels nos Etats devraient travailler. Par exemple, avec un cadre légal je sais que si j’ai un problème avec un acteur, la loi s’en occupera de façon normale.

Quelle évaluation faites-vous de l’investissement que vous gérez au Maroc ?

Nous avons beaucoup d’engouement pour le Royaume. Nous regardons d’autres secteurs tels que la logistique, l’énergie. Le Maroc aujourd’hui réunit les trois éléments dont je vous ai parlé. La stabilité politique, le cadre légal qui est clair et la gouvernance. Au Maroc, il y a beaucoup trop d’acteurs qui sont intéressés. C’est plus l’inverse dans d’autres pays.

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