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Artisanat : Des mécanismes de relance prioritaire dès 2021-2022

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Selon la ministre de tutelle, le secteur souffre d’une «non-structuration, fragilité des artisans, difficulté en logistique et de problèmes de commercialisation».

« Nous avons opté pour une souplesse afin de lancer la nouvelle stratégie de l’artisanat en trois étapes au lieu de l’étaler sur dix ans». Ainsi s’exprime, lundi en deuxième partie de journée à Rabat, Nadia Fettah Alaoui à propos de cette stratégie qui commencera en 2021-2022 par des mécanismes de relance prioritaire en se penchant notamment sur la filière du tapis rural au cours de cette période. Le tout en diagnostiquant les écueils du secteur.

Les maux de l’artisanat

La ministre du tourisme, de l’artisanat, du transport aérien et de l’économie sociale, qui précise que cette nouvelle mouture est une vision pour l’horizon 2030, ne manque pas de rappeler le lancement d’une «étude en 2019 pour une nouvelle stratégie». La précédente vision ayant pris fin en 2015. Mme Fettah Alaoui, qui indique que cette nouvelle stratégie répond aux orientations royales et recommandations du nouveau modèle de développement, est quand bien même amère à propos du contexte pandémique. «Hélas, l’artisanat est l’un des secteurs touchés par la crise», s’exprime-t-elle. Au-delà de ce contexte, elle dresse les maux du secteur qui souffre, à son sens, d’une «non-structuration, fragilité des artisans, difficulté en logistique et de problèmes de commercialisation».

Filières porteuses intégrées

De son côté, Asma Kadiri, directrice de la stratégie, de la programmation et de la coopération au département de l’artisanat, présente la teneur de la stratégie. «Toutes les filières porteuses seront intégrées», avance-t-elle en précisant que cette stratégie est articulée autour de trois phases (relance en 2021-2022, transformation en 2023-2025 et accélération en 2026-2030), 4 axes et 15 programmes concrets de transformation. A propos du premier axe consacré à la structuration et l’accompagnement des acteurs, elle explicite que cet accompagnement portera, dès 2021, «sur toute la chaîne de valeur des acteurs de taille grande et moyenne avec la mise en place d’une boîte à outils au profit des artisans individuels». Concernant le deuxième axe de modernisation des filières artisanales, elle indique qu’il se concrétisera par la «mise en place de mesures ciblées et innovantes pour transformer les chaînes de valeur des filières artisanales». Dans ce sens, elle donne l’exemple de l’amélioration de l’accès aux matières premières. «Il est prévu de créer des points de vente de matières premières», enchaîne-t-elle en guise de commentaire. A propos du troisième axe «la valorisation de l’humain», elle met en avant, entre autres, une «refonte de l’offre de formation par apprentissage et la mise en œuvre du programme national de couverture sociale». Quant au quatrième axe, «l’amélioration du cadre sectoriel», il se matérialisera, comme elle l’ajoute, par la «mise en place d’un registre national des artisans et le renforcement de la performance de l’observatoire de l’artisan». Le tout en rappelant que cette stratégie débutera par une priorité au «tapis rural». Par l’occasion, elle s’exprime sur l’organisation d’un «salon international de référence pour le tapis rural».

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Un chiffre d’affaires de 175 milliards de dirhams à terme

Cette stratégie ambitionne d’atteindre 1,4 million d’emplois, un chiffre d’affaires d’une valeur de 175 milliards DH. Elle se veut également de créer une valeur ajoutée de 100 milliards DH et d’atteindre 5 milliards DH en termes d’exportations à l’horizon 2030, ainsi que 240.000 formés.
Pour leur part, les professionnels présents ont décortiqué la teneur de cette stratégie qui a, entre autres, le mérite de s’intéresser à des filières comme l’argile. Dans ce sens, un participant a mis l’accent sur l’absence de station de traitement d’argile au Maroc. Pour lui, l’intégration de cette matière est une bonne initiative.

Aussi, il caresse l’espoir de voir une démarche pareille consacrée à la laine. Lors du débat, il était également question d’agrégation pour mieux encourager les industriels. Aussi, le registre national avance bien selon un autre participant qui propose de prévoir un agenda pour d’autres filières. Un autre, à son tour, demande un effort pour les textes d’application. Et c’est à la ministre, qui indique que le registre est prêt, de répondre : «Nous avons besoin de ces textes. Nous avons tout fait à cet effet». «Il faut un succès rapide pour redorer l’image de l’artisanat qui a un souci de crédibilité. Je veux convaincre les partenaires de véritables réalisations», conclut Mme Fettah Alaoui qui rappelle être assez exigeante.

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