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Asmâa Morine Azzouzi: «Il faut aller vers plus de numérique et être plus présent au niveau du Web»

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Entretien avec Asmâa Morine Azzouzi, présidente de l’Association des femmes chefs d’entreprises du Maroc

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Comme toute femme active, c’est compliqué de gérer à la fois la vie familiale et la vie professionnelle. Cette situation peut éventuellement l’empêcher de donner sa pleine énergie pour le développement de l’entreprise.

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ALM : L’entreprise de demain a été au cœur de vos échanges. Pourquoi avez-vous choisi cette thématique ?

Asmâa Morine : Nous avons choisi le thème «Entreprendre demain, la clé de la réussite» justement pour mettre les femmes en situation de réfléchir sur ce que sera l’entreprise de demain. Parce que comme vous le savez, les entrepreneurs qu’ils soient hommes ou femmes sont dans le quotidien dans l’opérationnel et des fois on ne se pose pas la question sur ce que va devenir l’entreprise. Et par les temps qui courent, la révolution numérique avec la digitalisation galopante permettent des innovations au quotidien, il est donc essentiel que l’entreprise marocaine, notamment celle gérée par des femmes, soit à l’avant-garde et se prépare aux défis de demain.

Comment, selon vous, cette entreprise pourrait-elle relever ces défis?

Pour ce faire, il faut toute de suite penser à changer les modes de gestion qui sont encore traditionnels et classiques. Pour changer ces modes de gestion, il faut aller vers plus de numérique et être plus présent au niveau du Web. Il faut également s’ouvrir sur des marchés étrangers parce que c’est la seule façon d’assurer la pérennité de l’entreprise et son développement futur.

Quel serait, dans ce sens, la valeur ajoutée du numérique à l’entrepreneuriat féminin ?

Le numérique et la digitalisation permettraient aux femmes entrepreneurs d’être partout dans le monde tout en restant sur place et donc c’est une véritable chance pour la femme entrepreneur pour aller plus loin et faire grandir son entreprise. Il est utile de souligner qu’il n’y a pas de blocages inhérents à l’entreprise féminine qui l’empêchent complètement d’évoluer. Il y a certaines contraintes, on parle plus de contraintes que d’obstacles puisque la femme entrepreneur quand elle lance son entreprise elle le fait entre l’âge de 25 ans et 35 ans. C’est l’âge où elles fondent également une famille et se consacrent à leurs enfants en bas âge.  Ainsi, comme toute femme active, c’est compliqué de gérer à la fois la vie familiale et la vie professionnelle. Cette situation peut éventuellement l’empêcher de donner sa pleine énergie pour le développement de l’entreprise. Ça ne lui permet pas une mobilité totale, ce sont les contraintes qui vont la limiter dans son développement.

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Permettre aux entrepreneurs femmes de percer, de grandir et de durer. Telle est la finalité de la seconde édition du South economic women initiative (Sewi) organisée vendredi à Rabat, par l’Association des femmes chefs d’entreprises du Maroc (Afem). Cette rencontre, aux couleurs africaines, a été tenue sous le thème «Entreprendre demain, les clés de la réussite». Organisée à l’occasion de la journée de la femme, cette conférence a réuni des femmes entrepreneurs venant du Maroc et d’Afrique. L’entreprise de demain sera connectée entièrement au Web, c’est une opportunité que les femmes entrepreneurs devraient saisir. A cet égard, Asmâa Morine Azzouzi,  a souligné la nécessité pour les femmes entrepreneurs de s’orienter vers le numérique et faire front aux transformations majeures que connaît le monde. «Chaque jour apporte son lot d’innovations, chaque jour apporte de nouveaux concepts de management, chaque jour apporte de nouvelles opportunités et niches à explorer dans un monde qui se digitalise à un rythme exponentiel. Un monde qui permet à un petit de devenir grand en un court laps de temps et un grand de devenir petit tout aussi rapidement», indique Asmâa Morine. Sur ces questions et bien d’autres nous sommes allés à la rencontre de la présidente de l’Afem.

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Que propose l’Afem pour améliorer l’accès des femmes à l’entrepreneuriat ?

A travers les événements que nous organisons, nous donnons aux femmes les clés essentielles pour faire rayonner leur business, notamment comment procéder à la transformation digitale de l’entreprise. Nous répondons, ainsi, à de grandes interrogations telles que : Comment faire pour changer la façon de voir le marché, comment s’ouvrir vers les marchés étrangers et ne pas rester confiné au seul marché local. Donc ce sont des clés qu’on va développer au sein de tous nos ateliers.

L’Afem serait-elle plus disposée aujourd’hui à investir en Afrique ?

Il y a déjà des femmes marocaines qui investissent en Afrique et d’autres qui essayent de décrocher des marchés en Afrique. On souhaite bien évidemment passer à la vitesse supérieure. Toutefois, une dynamique se crée, c’est notamment le cas avec tous les partenariats scellés par le Maroc et les pays subsahariens et avec la prochaine adhésion du Maroc à la CEDEAO, une intégration régionale beaucoup plus forte est en cours et immanquablement la femme devra être présente. Dans tous les cas l’Afem fera tout pour encourager les femmes à aller encore plus vers les marchés africains.

Propos recueillis par Leila Ouchagour

Journaliste stagiaire

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