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Assia Bouzekri: «L’Union pour la Méditerranée, un partenaire priviligié pour la MedCop»

© D.R

Entretien avec Assia Bouzekri, présidente du Comité de pilotage de la MedCop Climat de Tanger

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Le compte à rebours commence pour la MedCop qui aura lieu à Tanger. Au total, 22 pays du pourtour de la Méditerranée et 2000 participants sont attendus dans la cité du détroit pour débattre et réfléchir sur les moyens nécessaires pour la lutte contre le dérèglement climatique et les politiques d’adaptation. Dans cet entretien accordé à ALM, Mme Assia Bouzekri, présidente du Comité de pilotage de la MedCop Climat de Tanger, revient sur les préparatifs de ce grand événement. De gros moyens ont été mis en œuvre pour réussir cet événement accompagné par des partenaires prestigieux comme l’Union pour la Méditerranée.
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ALM : De Marseille (MedCop 21) à Tanger (MedCop Climat), comment s’est construit cet itinéraire ?
Assia Bouzekri : Vous avez raison de parler d’itinéraire, car le cheminement de la communauté internationale dans le long processus de lutte contre le changement climatique devait impérativement prendre en charge les spécificités de l’espace méditerranéen. Cela dit, il faut garder présent à l’esprit l’ambition de limiter la hausse des températures mondiales à 1,5-2 °C qui impose aux Parties à la convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (CCNUCC) de décliner leurs engagements en plans d’action concrets. Il fallait absolument faire entendre la «Voix de la Méditerranée» dans cet élan militant pour le devenir de la planète, au moment même où des voix se sont élevées, partout dans le monde, pour agir en urgence pour lutter contre les menaces graves qui pèsent sur les différents écosystèmes dont celui de la Méditerranée devenu un véritable hub climatique. Ce fut effectivement grâce à la tenue de la première édition de la MedCop21 à Marseille les 4 et 5 juin 2015, organisée par la Région Provence-Alpes-Côte d’Azur.

C’est donc un événement par les pays méditerranéens pour l’espace méditerranéen…

Conscients de la grande fragilité des équilibres climatiques nécessaires à la préservation de bonnes conditions de vie et de développement humain, les 22 pays qui constituent l’espace méditerranéen sont obligés de décider, ensemble, des moyens de lutte contre le dérèglement climatique et des politiques d’adaptation. Cela a constitué un grand moment de mobilisation de tous les acteurs de l’espace méditerranéen (collectivités, entrepreneurs, décideurs économiques et sociaux, chercheurs, participants, tous acteurs de la société civile du pourtour méditerranéen) en affirmant ainsi la Voix de la Méditerranée à la veille de la tenue de la COP21 à Paris en décembre 2015, et la signature de l’accord de Paris, qui pour la première fois dans l’histoire des décisions politiques sur les changements climatiques renforce le rôle des pouvoirs locaux. Et c’est à Marseille justement que la décision de confier à la Région de Tanger-Tétouan-Al-Hoceima d’accueillir la deuxième édition de la MedCop a été prise à la veille de l’organisation par le Royaume du Maroc de la COP22 devant se tenir à Marrakech du 7 au 18 novembre 2016. C’est ainsi que le rendez-vous est pris pour la tenue de la deuxième édition de la MedCop Climat de Tanger les 18 et 19 juillet 2016.

Pouvez-vous nous rappeler le bilan de la MedCop 21 de Marseille qui constitue en fait le témoin que reprend la MedCop Climat de Tanger?

Les participants à la MedCop 21 à Marseille ont identifié neuf grands enjeux, qui ont trait à la prise de conscience de la nécessité de renforcer les solidarités des territoires dans une optique de durabilité, l’adoption de comportements alternatifs à l’égard du changement climatique, le partage de l’eau entre les usages et les territoires et produire et consommer l’énergie autrement, protéger la mer et les milieux naturels et surtout mobiliser le secteur privé dans cet esprit de lutte contre le changement climatique. A côté de ces enjeux, la MedCop de Marseille a, par ailleurs, retenu 36 propositions de solutions concrètes, d’importance et degré d’aboutissement divers mais toutes symboliques d’une dynamique en marche et parmi lesquelles : la tenue annuelle d’une MedCop permettant de vérifier l’avancement des engagements et d’intégrer progressivement la dimension méditerranéenne dans le processus des négociations internationales sur le climat, la création d’un Groupe d’experts sur les changements climatiques globaux en Méditerranée-MedECC (Mediterranena Experts on Climate Change). Ce forum méditerranéen, le premier du genre, a retenu quelque 151 «bonnes pratiques» élaborées par des acteurs de toute nature des deux rives et qui constituent autant d’exemples ou opportunités de coopération. Mais je persiste à croire que cette première édition de la MedCop a permis de révéler au grand jour cette volonté partagée de tous les acteurs de l’espace méditerranéen de passer à l’acte et de souligner l’urgence de faire entendre la voix de la Méditerranée dans le concert des nations.

Nous sommes à quelques jours de la tenue de la MedCop de Tanger, pouvez-vous nous donner une idée sur l’Etat d’avancement des travaux préparatoires à cet événement méditerranéen?

Permettez-moi de vous rappeler que le comité de pilotage est à pied d’œuvre depuis au moins six mois avec ses différentes commissions spécialisées pour préparer toutes les conditions de réussite à cet événement.
Tant pour la programmation scientifique, la logistique, la communication, tout a été pensé et mis en œuvre dans un élan de mobilisation tous azimuts pour être au rendez-vous de cet événement exceptionnel.
Un site spécifique a été choisi dans le respect des meilleurs standards techniques, logistiques et de sécurité avec l’aménagement d’une structure exceptionnelle de quelque 10.000 mètres carrés permettant aux 2.000 invités et participants venus des 22 pays du pourtour méditerranéen d’échanger et travailler durant deux journées.
En termes de visibilité nous avons mis en place une stratégie de communication à 360 degrés qui inscrira l’événement dans l’agenda des médias nationaux et internationaux particulièrement au niveau des deux rives de la Méditerranée. Je voudrais aussi vous annoncer que nous avons un partenariat stratégique avec le secrétariat général de l’Union pour la Méditerranée (UpM), en tant que partenaire institutionnel, qui nous accompagne dans différents aspects de l’organisation.

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La première édition de la MedCop a permis de révéler au grand jour cette volonté partagée de tous les acteurs de l’espace méditerranéen de passer à l’acte et de souligner l’urgence de faire entendre la voix de la Méditerranée dans le concert des nations.
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Quid du contenu de cet événement ?

Vous savez certainement que ce forum constitue une opportunité pour mettre en exergue l’expérience marocaine en matière de développement durable, tant au niveau des grands choix de politiques publiques que des expériences réussies pour l’efficacité énergétique, la préservation des écosystèmes fragiles (les zones oasiennes, les zones humides) ou au niveau des énergies alternatives avec le plan national de développement de l’énergie solaire. Espace de débats, d’échange, de créativité et de décision, ce Forum méditerranéen pour le climat sera marqué, comme je vous l’ai dit plus tôt, par la participation de plus de 2.000 acteurs des territoires et de l’économie de l’espace méditerranéen qui animeront pendant deux jours plusieurs activités.
Les travaux de ce forum méditerranéen s’articuleront autours des formats suivants : six grands débats, dix ateliers thématiques, sept grands événements et onze side-events. Une Médina des Solutions, habillée par différents matériaux recyclés donnera le ton. Cette Médina exprime le large champ des possibilités qu’offre l’économie circulaire en matière d’adaptation aux changements climatiques.

Qu’en est-il des jeunes ?

Un forum dédié aux jeunes sera organisé la veille de la MedCop et connaîtra la création du réseau des jeunes méditerranéens pour le climat, ainsi que la signature d’une charte de valeurs pour ce réseau. Une réunion préparatoire à ce forum a eu lieu à Tanger le samedi 18 juin.
Cette rencontre a été organisée dans le but de sensibiliser les jeunes acteurs de la société civile marocaine en général, et de la région Tanger Tétouan Al-Hoceima en particulier, aux grands enjeux de la transition climatique en perspective de la COP22 de Marrakech, sur la particularité de cette transition dans la région méditerranéenne et sur l’agenda positif attendu par la tenue d’une MedCop Climat, ainsi que sur le rôle primordial de la jeunesse en tant qu’acteur principal des sociétés civiles agissant en faveur du climat.

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