Le tant attendu projet d’assurance agricole basée sur les indices de pluviométrie est ficelé. Il ne peut par ailleurs être viable que si le volet afférent à la réassurance, partie indissociable du programme, y est intégré. Or, pour le moment, «aucun accord avec des compagnies internationales spécialisées dans ce domaine n’est encore conclu», apprend-t-on de sources proches du dossier. Une donnée qui risque de retarder le démarrage de toute l’opération, supposée se déclencher à compter de la campagne agricole en cours.
Ceci étant, ce projet auquel vont participer la Banque Mondiale par l’intermédiaire de sa structure spécialisée IFC, la Mamda, le Crédit Agricole et le ministère de l’Agriculture devra passer à la vitesse supérieure très prochainement. C’est dans tous les cas ce qu’assure Khalid Abdellaoui, responsable du département de la réassurance au sein de la Mamda.
Des contraintes d’ordre technique s’opposent toutefois à un aboutissement rapide du projet. Le handicap de taille est relatif au tour de table de la société en charge du dossier, qui n’est pas encore réparti. En effet, dans sa version préliminaire, le projet d’assurance agricole se fixe comme cible les cultures céréalières étant donné qu’elles dépendent le plus de la pluviométrie.
La région de Meknès, connue pour être un fief de la culture de tournesol, a été choisie comme zone-pilote. «Ce sont les agriculteurs de cette région qui nous ont exprimé leur souhait de profiter d’un tel système», assure M. Abdellaoui. Ils sont convaincus, à l’instar d’autres agriculteurs de l’importance de la mise en place d’un tel procédé. Aussi, les programmes anti-sécheresse ayant montré leurs limites, une approche conjoncturelle du phénomène en question, par opposition à une réflexion structurelle, ne peut que s’avérer obsolète.
La mise en place de nouveaux procédés de prévention et d’accompagnement est à même d’apporter des solutions appropriées. «Toute action visant à sécuriser l’agriculteur Marocain contre les aléas notamment climatiques ne peut qu’être applaudie, d’autant que le Maroc est appelé à faire face à une concurrence agressive au lendemain de la libéralisation des importations prévue dans un avenir proche», précise M. Zahidi, producteur et exportateur de fruits et légumes à Agadir. Une initiative qu’il loue même si son secteur d’activité n’en profite pas, du moins pas avant des années de patience. Et pour cause, il continue à se baser sur l’irrigation à partir de la nappe phréatique, pourtant en nette dégradation.