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Attijariwafa bank décortique la solidarité économique et sociale en ce temps de crise

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Mesures prises, leviers de relance et réformes à engager

Alors qu’en 2008 les banques étaient les premières à accuser le coup de la crise économique mondiale, en 2020 elles viennent au secours des Etats pour sauver leurs économies de l’impact du Covid-19. Ces institutions financières jouent pleinement leur rôle de levier économique en ce temps de crise pandémique. Le Maroc suit le trend, du fait que ses banques sont en première ligne pour absorber le choc économique et social engendré par la propagation du Covid-19 au niveau national. Depuis le début de la crise sanitaire, le Royaume a adopté une approche proactive pour limiter au mieux les dégâts d’une telle situation exceptionnelle. A travers cette démarche, le Maroc s’est montré résilient et a fait preuve d’une grande organisation face à cette pandémie au moment où les grandes économies mondiales avaient du mal à trouver les bonnes décisions. C’est autour de cette solidarité économique et sociale opérée au Maroc en cette conjoncture que la Fondation Attijariwafa bank dans le cadre de son cycle «Échanger pour mieux comprendre» a tenu récemment sa deuxième e-conférence. Ayant pour thème «Covid-19: Cap sur un nouvel élan de solidarité économique», cette rencontre virtuelle a permis d’identifier les différents leviers institutionnels et humains pour rendre les mesures prises opérationnelles ainsi que d’ouvrir le débat autour des éventuelles réformes à faire, notamment dans le cadre d’un nouveau modèle de développement. «L’Etat a joué son rôle de façon remarquable parce qu’il a démontré une force d’organisation, de compétences et de prévisions dans la gestion de cette crise exceptionnelle. Nous nous attendons à ce que cette solidarité puisse mobiliser encore cet élan d’État-Nation en structurant le pays autour de grands projets sur lesquels les hommes et les femmes vont pouvoir se regrouper dans cet esprit solidaire», indique dans ce sens Soraya Kettani, fondatrice de FomaGov. Cette émulation positive créée dans le pays en ce temps de crise est porteuse d’espoir.

C’est ce qu’a souligné Abdelghani Youmni, économiste et enseignant-chercheur, lors de son intervention. «Je suis optimiste que cette pandémie nous apportera de l’espoir et qu’il y aurait au niveau de notre position régionale avec l’Europe une relocalisation qui permettra au Maroc d’aller vers de nouveaux secteurs et devenir un pays où la science produit», souligne-t-il. Les intervenants ont été unanimes sur la concomitance de la crise et de la relance. La reprise se prépare en effet dès maintenant et ce en vue de permettre au pays de rattraper le temps perdu depuis ce premier semestre de l’année. «L’attentisme risquerait de coûter cher à notre économie. Le Maroc a vécu des moments difficiles, par le passé, parce que il y a eu ce sentiment d’attentisme. Pour ne pas perdre notre souveraineté économique, il faut absolument réagir au plus vite».

Cette crise intervient à un moment où le Maroc entame une phase transitoire marquée par l’élaboration d’un nouveau modèle de développement et l’ouverture d’un chantier économique structurant tel que le programme Intelaka ainsi qu’à la veille d’une nouvelle campagne électorale. D’où la nécessité de repenser les fondamentaux de sorte à entamer un cap prometteur et qui tient surtout compte de la gestion du risque. Des réformes s’imposent donc pour préserver les bases économiques du pays qui a surpris le monde entier par son action anticipative. Les impératifs sont d’ordre économique et sociale, notamment la nécessité de mettre en place un registre social unifié de la famille qui permettrait à l’avenir de subventionner l’éducation et la santé. L’idée étant d’imaginer des mesures substantielles et novatrices pour changer l’économie.

Les intervenants ont dans ce sens insisté sur la nécessité d’explorer de nouveaux horizons de coopération économique sans pour autant attendre la reprise du marché international en particulier l’Europe, partenaire stratégique du Maroc. L’orientation vers le marché africain s’impose plus que jamais. Chose qui permettrait à l’économie marocaine de consolider ses parts sur le marché régional. L’autre point souligné est d’ordre fiscal. Des incitations fiscales qualitatives et bien ciblées sont de mise pour aider les entreprises à se reconvertir et à se diversifier. Il faut par ailleurs financer l’innovation et par conséquent libérer l’esprit créatif.

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