Attijariwafa bank : Des cadres indélicats

La brigade financière italienne vient de mener une action aux domiciles de 7 collaborateurs de Attijariwafa bank. La nouvelle a été annoncée dans un communiqué daté du 26 février 2005 par le siège social de la banque à Casablanca. L’opération constitue la suite d’une information judiciaire, lancée en France, en juin 2004, à l’encontre d’un ex-collaborateur de Wafabank licencié en avril 2004. A l’époque, en plein processus de fusion des représentations commerciales de la BCM et de la Wafabank à l’étranger, «des irrégularités de gestion non conformes à la législation en France» avaient été découvertes. Les premières conclusions de cette mission d’inspection avaient été d’ailleurs fatales à Farid Benjelloun, responsable du réseau extérieur de la banque. Contraint de quitter ses fonctions, le cadre, brièvement interpellé en France, aurait porté plainte contre Wafabank. Officiellement, M. Benjelloun, responsable du réseau extérieur de Wafabank, avait été suspendu dans l’attente des suites de la procédure.
Les premières conclusions du rapport laissaient entendre que certains cadres des bureaux de représentations mis en cause, censés informer les clients sur les actifs confiés à la banque, outrepassaient leurs missions, en manipulant par exemple des valeurs bancaires, chose strictement interdite par les lois françaises. D’ailleurs, les autorités de ce pays, qui ont reçu un rapport détaillé de la mission d’inspection, s’intéressent de près au dossier.
Pour le moment, chez Attijariwafa bank, l’on se refuse à dévoiler le nom de la personne ou des personnes mises en cause. «Tant qu’il n’y a pas délit, nous nous en tiendrons à la réserve» indique une voix autorisée de l’institution. «Nous ne nous prononcerons que sur la base des audits et des investigations», relève la même source.
Précisons qu’à ce stade des investigations et à la date du 26 février 2005, le siège de la banque n’avait reçu aucune communication ni aucune information de la justice italienne.
Soucieuse de son image de marque, Attijariwafa bank a pris les devants, choisissant le parti de la transparence. Aussitôt l’information transmise par le correspondant en Italie, le siège a décidé d’envoyer une mission d’investigation dans ce pays.
La banque précise, en outre, être disposée à coopérer avec les autorités italiennes pour faire la lumière nécessaire sur l’affaire. Leader de la place, depuis la fusion absorption réussie de la Wafabank par la BCM (31 décembre 2004), Attijariwafa bank gère ce dossier dans la transparence, en communiquant régulièrement sur son évolution. Une attitude approuvée par les milieux financiers, puisque, ces incidents n’ont en rien affecté le titre de l’entreprise, en hausse lundi, à la mi-journée, avec la meilleure variation (+2,6%) des titres bancaires, à 965 dirhams. La confiance des actionnaires et des investisseurs reste donc intacte.
Les analystes de la place imputent cette confiance à la démarche de transparence et d’anticipation adoptée par la banque.
A la direction de la communication, on s’engage à informer les différents partenaires et l’opinion publique au fur et à mesure du développement de l’affaire. Une bonne manière de couper court aux spéculations et aux rumeurs autrement désastreuses pour l’image de marque d’une grande institution qui joue les premiers rôles dans le système bancaire marocain.