Economie

Attijariwafa bank se penche sur la relance économique

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Décidément, la Fondation Attijariwafa bank ne chôme pas ces derniers temps. En effet, son cycle de conférences baptisé «Echanger pour mieux comprendre» se révèle pour le moins très animé.

Et c’est dans ce cadre que s’est tenue, jeudi 26 juin à Casablanca, une rencontre-débat sous le thème «Discipline budgétaire et relance de la croissance : quelle marge de manœuvre pour le Maroc?». Cette conférence a été animée par deux économistes marocains de renom. Il s’agit de Ahmed Laaboudi, directeur général du Centre marocain de conjoncture (CMC), et de Mustapha Moussaoui, membre du conseil de Bank Al-Maghrib et du Comité d’audit de la CDG. C’est ainsi que devant une salle comble, M. Laaboudi a ouvert la séance en dressant l’état des lieux des finances publiques, six mois après l’entrée en vigueur des mesures introduites dans la loi de Finances 2014.

«La politique économique conduite actuellement au Maroc a pour souci majeur la réduction des déficits des finances publiques et des comptes extérieurs qui avaient largement dépassé le seuil de tolérance», a souligné M. Laaboudi. Partant de ce fait, le directeur du CMC a expliqué que la politique publique a changé de cap, faisant le pari de comprimer toutes les composantes de la demande globale, et ce à travers la hausse de la TVA et sa généralisation à des secteurs jusque-là exonérés, la réduction des dépenses d’investissement public, la suppression de certains avantages fiscaux ou encore le démantèlement de la Caisse de compensation. Autant de mesures qui devaient se répercuter sur d’autres volets.

«Cette politique d’austérité, provoque des dégâts collatéraux préjudiciables au développement, économique et social du pays», a souligné M. Laaboudi. Et de poursuivre : «la croissance économique accuse le coup sous l’effet des mesures de rétablissement des équilibres financiers. Avec un taux de croissance moyen de seulement 3,5%, le rythme de création de richesse nationale demeure insuffisant. Ce qui contribue à la détérioration des conditions de vie des citoyens». Suite à ce constat, M. Laaboudi a rappelé le principe selon lequel toute stratégie de résorption du chômage requiert des seuils de croissance de 6 à 7% par an, durant plusieurs années successives.

En gros, à court terme, le Royaume ne peut échapper à une politique d’austérité. Mais à moyen et long termes, seule une politique volontariste de ré-industrialisation est de nature à augmenter l’offre exportable et à créer suffisamment d’emplois pour résorber le chômage.
Par ailleurs, compte tenu de ces contraintes et face à ce climat peu porteur, la politique monétaire devient un acteur déterminant dans le dépassement des effets de la crise. «Durant cette période difficile, Bank Al-Maghrib a progressivement activé les instruments de la politique monétaire pour permettre au secteur bancaire de continuer à financer les opérateurs et aider la machine économique à repartir au lendemain de la crise», a rassuré M. Moussaoui.

Aussi, après avoir passé en revue la stratégie d’intervention de la Federal Reserve (FED) aux Etats-Unis et de la Banque centrale européenne (BCE) dans la zone euro, le représentant de Bank Al-Maghrib a exposé les modalités d’intervention adoptées progressivement par la Banque centrale pour aider l’économie marocaine à résister à l’onde de choc provoquée par la crise. «Au Maroc, la politique monétaire  menée par Bank Al-Maghrib a été mise en œuvre à travers un faisceau d’instruments dont l’utilisation a permis au système bancaire marocain de continuer à assumer son rôle dans le financement des besoins des différents agents économiques et ce, malgré les conséquences engendrées par l’agressivité de la crise qui a mis sérieusement à mal nos principaux partenaires commerciaux étrangers», a expliqué M. Moussaoui. Ainsi, Bank Al- Maghrib aura joué un rôle déterminant dans le processus de relance de l’activité économique et dans la préservation du tissu industriel.

Par la suite, le débat fut très riche et très constructif témoignant de la réussite de cette rencontre qui a bien défini la marge de manœuvre du Maroc en vue de la relance de la croissance.

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