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Au Maroc seulement 500 exportateurs !

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Entretien avec Hassan Sentissi, président de l’Association marocaine des exportateurs (ASMEX)

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Hassan-Sentissi-Association-marocaine-des-exportateurs-ASMEXHassan Sentissi, président de l’Association marocaine des exportateurs (ASMEX), nous dit tout ou presque ! Et ce serait d’ailleurs un pléonasme que de dire qu’il nous informe sur la situation des exportations, tellement l’homme va dans le détail, sans langue de bois. Il nous renseigne sur les besoins en opérateurs immobiliers marocains en Afrique.

Il nous apprend que la Russie a besoin de sel et que cela pourrait constituer une niche considérable pour les exportateurs marocains.

Il nous avertit de l’urgence d’instaurer une étude sur les offres exportables au Maroc, tout en nous surprenant quant à l’initiative de l’Asmex d’instaurer une foire virtuelle pour les exportateurs marocains…

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ALM : Après toutes ces années passées au sein de l’Asmex, quel bilan faites-vous du travail de l’association ?

Hassan Sentissi  : Personnellement, j’étais membre depuis une vingtaine d’années de cette association avant de devenir son président il y a 2 ans et demi. Ce que je peux en dire c’est qu’elle ne lésine en aucun cas à accomplir ce devoir citoyen de promouvoir les exportations marocaines. Nous sommes la plus ancienne association dans le domaine du commerce extérieur. Nous sommes même l’unique association à ce niveau. Nous sommes là pour défendre les intérêts des exportateurs. Nous sommes en parfaite liaison avec le ministère du commerce extérieur. Nous ne sommes pas sous la tutelle du ministère, mais nous travaillons étroitement et en bonne intelligence avec lui. Nous avons lancé beaucoup de produits ces derniers temps.

Quel rôle jouez-vous réellement pour les exportateurs marocains ?
Il y a quelque chose comme 5.000 exportateurs, dont 500 qui sont réellement permanents. Plusieurs personnes peuvent s’ériger en exportateurs pour un jour ou deux avant de disparaître définitivement de la circulation. Heureusement qu’ils sont remplacés en permanence. Nous sommes des facilitateurs des exportations et nous représentons le point de liaison entre l’Etat et le privé. Jusqu’à un passé récent, lorsque l’on voulait déposer des doléances, il fallait attendre longuement avant d’être reçu par le ministère, aujourd’hui, ces rapports sont beaucoup plus fluides et rapides grâce à l’Asmex.

Et les opérateurs étrangers?
Nous sommes également approchés par plusieurs opérateurs étrangers car nous jouons le rôle de rapporter leurs requêtes à l’Etat. Nous pouvons donc constituer aussi un trait d’union entre l’étranger ou le marocain exportateur, et l’administration publique. Nous avons été sollicités aussi lorsqu’il fallait donner notre avis sur le projet de la nouvelle loi de commerce. Nous travaillons également de façon régulière avec Maroc Export, dans le cadre de foires à l’international.

«Investir en Afrique  est un devoir !»

Que pensez-vous du marché africain ?
Il y a un positionnement certain sur le marché africain. L’immobilier commence d’ailleurs à bien se développer sur le continent avec des projets un peu partout. Les opportunités sont réelles pour le secteur en Afrique, mais beaucoup d’opérateurs ignorent ces possibilités. Nous leur donnons du mieux que l’on peut l’occasion d’être au fait de ces opportunités. N’oubliez pas que l’Afrique a un retard de près de 2 millions de logements. La Chine sait déjà tout cela, à notre tour d’être présents aussi !

Pour l’Asmex, comment est perçue la présence chinoise sur le continent ?
La présence de la Chine sur le continent est importante, mais rien ne nous empêche de travailler dur pour grignoter également nos parts de marché. Car investir en Afrique est un devoir pour nous ! Il y a la part des liens ancestraux, géographiques et moraux qui nous lient à ce continent, en plus d’une affection particulière. De plus, aujourd’hui tout le monde parle de l’Afrique. C’est à nous de faire en sorte d’y être présents par tous les moyens possibles.

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La Russie a de gros besoins…en sel !

Il existe un marché potentiel énorme pour le Maroc en Russie. Il s’agit d’y exporter du sel ! Ce minerai, utilisé comme condiment en cuisine, est également très important pour la Russie qui l’utilise pour contrer la neige sur ses routes. C’est une niche qui devrait intéresser énormément plusieurs exportateurs marocains qui ne savent pas qu’elle existe. Aujourd’hui, l’Asmex travaille à faire connaître ce genre de niches tout en mettant les exportateurs marocains en contact avec des associés potentiels ou des partenaires en Russie.

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«Il faudrait plus d’énergie dans la stimulation des exports !»

En plus d’OCP et de Renault, PSA Peugeot-Citroën, en s’installant, permettra-t-elle de corriger le déficit de la balance commerciale dans les prochaines années ?
C’est beaucoup dire, car le déficit de la balance commerciale, même s’il s’est amenuisé, reste énorme. Il s’agit de plusieurs milliards de dollars et ce n’est pas rien ! Pour le réduire davantage, il faudrait prospecter et développer d’autres niches. Cela fait déjà 4 ou 5 ans que nous demandons à l’Etat d’effectuer une étude sur l’offres exportable au Maroc, sans succès. L’Asmex vient de lancer un appel d’offres qui est presque achevé afin de lancer une étude sur toutes les niches d’exportation possibles dans toutes les provinces du pays. Il faudrait encourager aussi davantage les sociétés qui exportent et même celles qui n’exportent pas.

Selon vous qu’est-ce qui est encore problématique pour les exportateurs marocains ?
Il faudrait plus d’énergie et de stimulation pour les inciter à exporter et pour qu’ils soient eux-mêmes convaincus ! Il existe également des barrières psychologiques chez l’exportateur marocain. Celui-ci a peur de maladies comme Ebola ou Zika. Il a peur d’engranger ses capitaux dans d’autres pays. Il ne connaît pas suffisamment les législations étrangères ou internationales pour s’y lancer. C’est pourquoi l’Asmex est là pour le tenir informé et rassuré.

Comment comptez-vous y parvenir ?
Vous savez, dans tous les forums internationaux, le Maroc est cité comme exemple. L’Asmex travaille pour promouvoir l’image Maroc et nous réfléchissons à l’organisation d’un forum africain au Maroc, à l’instar de celui de Davos par exemple. Nous avons déjà une piste sûre où il sera abrité. Ce sera très probablement à Ifrane. De telles initiatives devraient mettre définitivement un terme aux inquiétudes de l’exportateur marocain. De plus, nous travaillons sur la mise en place d’une plate-forme internet qui consistera en une foire virtuelle avec des exposants marocains dans chaque secteur et pour tous types de produits. Cette foire sera consultable via le Web dans tous les pays du monde et permettra de bien faire connaître l’offre Maroc à l’étranger. De plus, en 2016 nous multiplierons les sorties médiatiques à une fréquence de deux conférences de presse par mois environ.

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Un calendrier bien rempli !

Le calendrier de l’Asmex est plein. L’association reçoit actuellement les représentants d’une importante banque panafricaine pour l’octroi de crédits destinés au financement de logements en Afrique. Cette banque représente dans son tour de table près de 44 pays dont le Maroc. Ses représentants ont déjà été mis en contact avec le ministre marocain des finances, mais aussi du ministre de l’habitat.

Ils rencontreront également le top management d’Al Omrane et le directeur général de Bank Al-Maghrib. L’Asmex organisera également des rencontres B to B entre les représentants de la banque et des opérateurs marocains du secteur de l’immobilier qui seraient intéressés par investir en Afrique ou même au Maroc, car la banque finance des projets sur tout le continent, y compris dans nos contrées. Le 23 février l’Asmex reçoit le président d’une organisation internationale qui se spécialise dans la farine de poisson.

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