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Automobile : Projet Logan : l’Iran suspend la production

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L’Iran a suspendu un projet permettant à Renault de produire la Logan (projet «L90») dans le pays, a annoncé un responsable gouvernemental.
Selon les analystes, cette décision pourrait porter un nouveau coup aux investissements étrangers en Iran, considérés comme cruciaux pour la création d’emplois pour la population jeune du pays. Elle intervient également au moment même où les tensions internationales augmentent autour du dossier nucléaire iranien. Un différend concernant les exportations de la Logan semble être au cœur du problème. «Le ministre iranien de l’Industrie et des Mines a ordonné la suspension du projet L90 jusqu’à ce que Renault étudie l’opinion du ministère concernant le projet», a déclaré Mohammad Karimi, porte-parole du ministère.
Renault a créé «Renault Pars», une coentreprise avec un constructeur local, afin de produire la Logan (L90) à partir de 2006 en Iran. Un responsable du projet L90 en Iran a déclaré que Renault avait accepté que 60% de la voiture soient construits dans le pays même, que la plate-forme utilisée pour la Logan puisse servir à construire d’autres modèles et que la L90 n’ait pas un monopole dans sa gamme en Iran. Mais il a ajouté : «Le principal problème reste que l’Iran veut avoir une part dans les exportations».
Renault a fait savoir qu’il discutait avec le gouvernement iranien pour trouver une solution. «Le gouvernement iranien souhaite mettre l’accent sur les exportations», a déclaré Stéphane Farhi, porte-parole du constructeur automobile à Paris. «Nous étudions actuellement ensemble toute solution possible». Aucun calendrier n’a été fixé pour les discussions, a-t-il précisé.
Le ministère iranien de l’Industrie et des Mines a ordonné la suspension du projet L90, exigeant que Renault abandonne une partie de son marché à l’exportation à son partenaire iranien.
La L90, connue sous le nom de Logan, est déjà produite par Renault en Roumanie et constitue un pan-clé de sa stratégie pour doper ses ventes dans les marchés émergents. Saeed Leylaz, analyste proche de personnes engagées dans le projet, estime que la décision enverra un mauvais signal aux investisseurs internationaux. «C’est un très mauvais signe pour la communauté mondiale. Cela montre qu’ils ne peuvent plus nous faire confiance», argue-t-il, ajoutant qu’elle aura aussi un impact majeur sur le secteur des pièces détachées automobiles. Il a précisé que la coentreprise avait signé des contrats d’une valeur d’environ 800 millions de dollars avec des entreprises locales pour fournir des pièces détachées. Ces contrats ne sont pas menacés, a-t-il ajouté.
Leylaz a rappelé un précédent différend qui avait conduit l’Iran à exclure un opérateur turc d’un projet destiné à gérer un nouvel aéroport iranien, entamant déjà la réputation commerciale internationale de l’Iran. «Dans ce cas, nous perdons notre réputation interne parce que des centaines de fournisseurs sont concernés par ce projet», a-t-il ajouté.

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