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Avec l’arganier comme futur emblème: Agadir opère sa mue

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Transformation
La ville d’Agadir est actuellement un chantier à ciel ouvert. Plusieurs projets structurants sont en cours de réalisation y compris ceux à résonnance durable. En effet, la ville qui a abrité du 17 au 21 mai le Salon international de l’arganier travaille sur la valorisation de cet arbre emblématique et très engagé sur le volet environnemental.

Si l’arganier fait partie intégrante du patrimoine culturel et de la vie socio-économique de la région du Souss, il est désormais en symbiose avec le paysage d’Agadir et est visible entre autres depuis le nouveau téléphérique de la ville.

Transplantation de l’arganier sur les axes routiers
Il se trouve qu’en ce moment plusieurs projets d’implantation d’arganier sont effectués. A l’exemple de l’axe routier Est-Ouest de la ville où des arganiers sont transplantés au niveau de 10 kilomètres. «Nous avons procédé à une opération de transplantation d’arganiers adultes. Ce procédé n’était pas possible avant parce que l’opération de transplantation de l’arganier ne réussissait pas. Actuellement, nous utilisons une technique de cernage qui permet à l’arbre de développer de nouvelles racines avant de le transférer à son nouvel emplacement. Nous sommes actuellement en train de transférer 200 arganiers qui ont entre 15 et 16 ans vers cet axe et vers d’autres axes routiers de la ville», explique le vice-président chargé de l’environnement et de la qualité de la ville à la commune d’Agadir, Bouaichi Abdelghani, lors d’une visites terrain effectuée en fin de semaine dernière en marge du Salon international de l’arganier.

Une pépinière à des fins pédagogiques
Sur un parc de plus 5 hectares, la commune d’Agadir a aménagé une pépinière d’un hectare pour abriter différents types de plantes. «Ces plants sont essentiellement destinés aux espaces verts de la ville, aux établissements scolaires et aux associations environnementales situées à Agadir. Cette pépinière se situe au sein d’un jardin qui a été conçu en 1990 et qui a été par la suite réhabilité l’année dernière », indique Leila Oubaali, chef de service protection de l’environnement à la commune d’Agadir. Et de souligner : « En plus de produire des plants, l’objectif de cette pépinière est aussi pédagogique pour accueillir les écoles et les associations. On y procède à des opérations de vulgarisation et on y organise des ateliers botaniques. Il s’agit de sensibiliser la population et les orienter à protéger les espaces verts dans les écoles et dans les quartiers ». Les responsables de cette pépinière y implantent des arganiers qui sont par la suite distribués sur les écoles, les associations et les espaces verts de la ville d’Agadir. Ce jardin se compose de serres et de petites parcelles réservées aux expérimentations. A noter que la commune utilise les eaux usées recyclées pour l’irrigation de cet espace en raison du stress hydrique que connaît la région.

Une décharge de déchets entièrement transformée en terrain d’arganier
Datant de 1978, la décharge qui s’étale sur un espace de 28 hectares a été entièrement réhabilitée et transformée en espace de culture de l’arganier. Plus de 18 mètres de déchets ont par le passé jonché ce sol. Cet espace a été soumis à un traitement qui a duré plusieurs phases pour son réaménagement et sa réhabilitation. Il sera bientôt entièrement sans biogaz. Ce terrain compte actuellement près de 4.000 arbres d’arganier et les premiers arbustes ont été implantés en 2010. D’ailleurs, les analyses effectuées sur les fruits produits par les arganiers de ce terrain se sont avérés concluantes. Elles ont permis d’utiliser ces fruits notamment pour des produits cosmétiques.

Un musée pour retracer l’histoire de l’arganier
Le Musée de l’argan « Targant » situé à Taghazout permet aux visiteurs de découvrir l’histoire de cet arbre et les différentes manières de produire l’huile d’argan. On y apprend par exemple que certains arganiers séculaires sont reconnus comme privilégiés pour les rencontres, les conseils, les échanges commerciaux ou les prières. Ils deviennent des symboles qui perpétuent la mémoire des communautés à l’image de l’arganier multi-centenaire de Tazeroualt situé près du mausolée Sidi Ahmed Oumoussa dans la région de Tiznit. Il faut dire aussi que l’arganier est garant de l’équilibre écologique.

Espèce rare et endémique, il n’existe à l’état naturel nulle part ailleurs qu’au Maroc. Son aire d’extension est exclusivement tournée au Sud-Ouest, allant de l’Atlas Atlantique jusqu’aux plateaux de Tiznit et Guelmim, en passant par le Haut-Atlas, l’Anti-Atlas occidental et les plaines du Souss-Massa. On notera également que les arganeraies arides s’étendent des plateaux de Tiznit à Guelmim et de la côte de Sidi Ifni à l’Ouest aux sommets de l’Anti-Atlas, à une altitude qui va de 250 à 1.300 mètres.

Pour ce qui est des arganeraies littorales, elles s’étendent de l’embouchure de l’Oued Drâa au sud jusqu’au Cap Rhir au nord, et vont du niveau de l’océan jusqu’à 1.000 mètres d’altitude environ. Elles se caractérisent par un bioclimat semi-aride à doux, à forte influence océanique et une humidité relative élevée, et prennent le long du littoral des formes et des physionomies diverses. Concernant les arganeraies de la plaine, elles sont principalement situées dans le Souss-Massa, de Tiznit à Haha, à des altitudes inférieures à 500 mètres. Pour ce qui est des arganeraies de montagne, elles sont les plus protégées et les mieux conservées du Maroc, et évoluent sous les bioclimats variés allant de l’aride au semi-aride frais à froid.

On trouve plusieurs types d’associations de l’arganier avec plusieurs espèces de plantes, notamment l’arganeraie à euphorbe oursin située dans l’Anti-Atlas à des altitudes allant de 200 à 900 mètres, l’arganeraie à dragonnier des canaries, située dans les gorges de l’Assif Oumaghouz, au niveau des falaises des jbels Imzi et Abad Medni, à l’Est de Tiznit, entre 400 et 1.400 mètres et l’arganeraie de Thuya et euphorbe au nord de Bouizakarne, qui se développe sur des reliefs allant de 1.000 et 1.300 mètres. Ce musée met également en avant le travail des femmes pour perpétuer leur savoir-faire. Il met à également l’honneur les initiatives de préservation et de valorisation de cet arbre. Ainsi, des projections vidéo sont programmées pour les visiteurs de ce musée.

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