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Aviculture : Le circuit de commercialisation se modernise

© D.R

Avec la création d’abattoirs de nouvelle génération

Assainir le circuit de commercialisation est l’un des défis majeurs à relever par le secteur avicole. Dans une approche partenariale win-win, l’interprofession FISA, en concertation avec la tutelle, engage depuis un moment un large chantier visant la modernisation de ce circuit en dotant le secteur de points de vente modernes. L’ambition étant de mettre l’aval du secteur en adéquation avec son amont de production qui a été développée de façon soutenue durant ces dernières décennies. En effet, l’amont du secteur est doté d’infrastructures modernes. Les usines d’aliments composés, les couvoirs et l’élevage avicole répondent aux exigences de la réglementation en vigueur. Citons dans ce sens la loi n°49-99 relative à la protection sanitaire des élevages avicoles, au contrôle de la production et la commercialisation des produits avicoles et la loi n°28-07 relative à la sécurité sanitaire des produits alimentaires.

En revanche, l’aval du secteur avicole reste archaïque. Le circuit traditionnel reste prépondérant. D’autant plus que l’informel pèse lourd à ce niveau. La commercialisation et la distribution restent dominées par le marché de vif et l’existence de Ryachates non conformes aux dispositions de l’Office national de la sécurité sanitaire et alimentaire (ONSSA) et des instances réglementaires. En effet, 80% des ventes échappent au contrôle des services vétérinaires. Elles s’effectuent en effet à travers des Ryachates dont le nombre a atteint à ce jour les 15.000 unités. Ces structures connaissent selon les professionnels une situation hygiénique et sanitaire déplorable entachant ainsi l’image de marque des viandes de volailles auprès des consommateurs et nuisant par conséquent à l’environnement.

Une revendication qui prend forme

La modernisation du circuit de commercialisation de volailles a longtemps été une revendication phare des professionnels. En assurant la traçabilité et la sécurité sur le dernier maillon de la chaîne avicole, le secteur s’inscrira, ainsi, dans une nouvelle dynamique et franchira le nouveau cap de son développement en toute aisance. La création d’abattoirs avicoles de nouvelle génération contribuera fortement au développement optimal du secteur. Ce projet insufflera, de facto, une nouvelle dynamique en termes d’employabilité en engageant les jeunes dans la création d’abattoirs à faible coût et offrir au consommateur un produit à la fois hygiénique et contrôlé par l’Office national de la sécurité sanitaire et alimentaire. Notons qu’à ce jour, seulement une vingtaine d’abattoirs sont agréés et contrôlés par l’Onssa, couvrant ainsi 20% du circuit total des ventes.
Notons que les abattoirs de nouvelle génération se caractérisent par le coût bas comparativement avec les grands abattoirs. Ce chantier insufflera une nouvelle dynamique au secteur du fait qu’il permettra d’employer un effectif important, en plus d’offrir au consommateur un produit sain, hygiénique et contrôlé par l’ONSSA.

Un programme intégré mis en place par la FISA

Pour mener à bien ce projet la Fédération a mis en place un programme intégré pour mettre en avant la pertinence de ce projet dans la modernisation du secteur, la valorisation du produit avicole ainsi que le renforcement de sa qualité. La finalité étant d’encourager les éleveurs à créer ces infrastructures de façon individuelle ou en association à travers des coopératives dédiées. Cet accompagnement porte notamment sur l’organisation de journées de sensibilisation et l’identification de porteurs de projets à travers les différentes régions du Royaume. Il s’agit aussi d’accompagner les porteurs de projets pour l’élaboration des dossiers sanitaires et techniques exigés par les services de l’Office national de sécurité sanitaire des produits alimentaires, d’assurer le suivi de la réalisation du projet jusqu’à l’obtention des agréments réglementaires et de prendre en charge 50 à 70% du coût de l’étude selon les cas. La FISA prévoit également l’organisation de sessions de formation pratique aux porteurs de projets et leurs collaborateurs au centre avipole, ainsi que la sensibilisation à la consommation des produits des abattoirs agréés via des journées portes ouvertes pour les différents organes de la presse écrite, électronique et audiovisuelle.

Un appui étatique de 30% accordé aux porteurs de projets

Pour encourager cet élan, l’État a mis en place des subventions à hauteur de 30% du coût de construction et équipement de l’abattoir avec une salle de découpe. Le Groupe Crédit Agricole du Maroc apportera pour sa part un appui financier adapté aux porteurs de projets d’abattoirs agréés. Rappelons que le Groupe bancaire a mis en place un cadre institutionnel impliquant l’ensemble des parties prenantes, à leur tête le ministère de l’agriculture, la Comader et la Fisa afin de déployer des mesures de soutien spécifiques à la filière avicole et un dispositif d’accompagnement personnalisé par opérateur. Une mobilisation qui s’inscrit pleinement dans les engagements pris par Crédit Agricole du Maroc afin d’accompagner l’ensemble des acteurs de la chaîne de valeur aussi bien en amont qu’en aval et répondre aux besoins d’investissements importants à réaliser dans le cadre de la nouvelle stratégie agricole «Al Jayl Al Akhdar». Dans le cadre de la nouvelle stratégie agricole, le secteur ambitionne de structurer les organisations avicoles.

Les aspirations portent également sur une forte adhésion de la jeunesse et du capital humain dans la nouvelle transition qu’amorce la filière en particulier et le secteur agricole en général. Le secteur s’engage, également, à déployer des actions spécifiques dans les filières de production, les circuits de commercialisation et la préservation des ressources naturelles de production dans le contexte des changements climatiques. L’engagement étant également de promouvoir la compétitivité et d’établir un saut qualitatif et technologique important à l’horizon 2030. Les engagements pris pour cette décennie portent en effet sur l’amélioration de la productivité, l’optimisation des coûts de production ainsi que la structuration des circuits d’abattage, de valorisation et de distribution à travers la mise en place des mesures incitatives. A cela s’ajoutent également l’amélioration de la qualité des produits avicoles, la diversification des productions, l’amélioration des taux de protéines issues des produits avicoles dans la ration alimentaire ainsi que l’amélioration de la compétitivité du secteur pour la promotion des exportations.

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